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Ségrégation et discriminations en France. INED. Avril 2011.

Publié le 16/04/2011

par Jean-Louis Pan Ké Shon.

Chacun sait que certaines populations sont fortement concentrées dans certains quartiers, qu'il s'agisse des plus riches ou des plus pauvres. On parle souvent de quartiers "huppés" ou de "ghettos". Qu'en est-il exactement dans le cas des populations d'origine immigrée ? Jean-Louis Pan Ké Shon brosse un tableau de la ségrégation et de son évolution en France en s'appuyant sur les différentes sources disponibles, notamment l'enquête récente Trajectoires et origines (TeO).

Résumé
En France, les Maghrébins, les Africains subsahariens, les Turcs et les Asiatiques représentent les populations immigrées faisant l'objet d'une ségrégation spatiale importante. Entre 1990 et 1999, cette situation s'accentue pour les Turcs, les Algériens et les Marocains, mais s'amenuise pour les Tunisiens et stagne pour les Africains subsahariens. Sur une période plus longue (1968-1999), la ségrégation diminue pour tous. Comme le montre l'enquête Trajectoires et origines (TeO) effectuée par l'Ined en 2008, 42% des immigrés d'Afrique, du Maghreb et de Turquie se situent dans les 10% des quartiers où le taux de chômage est le plus élevé, et constituent 28% de la population des "quartiers sensibles". Les fils et filles de ces immigrés sont toutefois moins concentrés dans les quartiers défavorisés, montrant ainsi une dynamique d'intégration résidentielle.

Sommaire
  • Trois groupes d'immigrés concentrés dans trois régions
  • Une ségrégation qui progresse, mais modérément
  • Une meilleure intégration résidentielle de la seconde génération
  • La ségrégation dans les "quartiers sensibles"


Les chances d'obtenir un travail ou un logement, ou tout simplement un service auquel on a droit, varient selon l'origine perçue au travers de l'apparence physique ou du nom. L'enquête Trajectoires et Origines (TeO), menée en 2008 par l'Ined et l'Insee, permet de dépasser le simple constat des discriminations pour étudier en détail le rôle des différents facteurs. Les auteurs de l'enquête nous livrent ici les premières analyses des déclarations de discriminations subies par les personnes interrogées.

Résumé
D'après l'enquête Trajectoires et Origines (TeO), un peu moins de 14% des personnes âgées de 18 à 50 ans résidant en France déclarent avoir vécu des discriminations dans les cinq dernières années, ceci quel que soit le motif (sexiste, raciste, homophobe, lié à l'âge, à la religion ou à l'état de santé). Les Français qui ne sont ni immigrés ni fils ou filles d'immigrés sont 10% à en déclarer, contre 24% des fils ou filles d'immigrés, et 26% des immigrés. Les motifs cités sont d'abord l'origine (ou la nationalité) et la couleur de la peau (57% et 17%), puis le sexe et l'âge. Les femmes et les plus de 35 ans déclarent moins de discriminations que les hommes et les jeunes. Si occuper un emploi protège de l'impression de discrimination, celle-ci augmente avec le niveau d'études et les difficultés d'accès aux postes de responsabilité, le fameux "plafond de verre". Toutefois, seules 13% des personnes ayant déclaré avoir subi une discrimination ont entrepris une démarche auprès d'un commissariat, d'une association, d'un syndicat, ou de la Halde.

Sommaire
  • Un quart des immigrés et fils et filles d'immigrés déclare avoir été victime de discriminations.
  • Les minorités visibles en première ligne.
  • Les femmes et les plus de 35 ans déclarent moins de discriminations que les hommes et les jeunes.
  • La position sociale a des effets nuancés.
  • Le poids de l'origine et de la couleur de la peau.
  • Peu de recours engagés par les plus discriminés.