Le recul industriel trouve-t-il son explication dans la dynamique des services ? OFCE. Mai 2016.
par Sarah Guillou.
Résumé
Le vendredi 8 avril 2016, l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques a ouvert une série de séminaires trimestriels relatifs à l'analyse du tissu productif. Le premier séminaire s'est intéressé au rôle des services dans la désindustrialisation mesurée par le recul de l'emploi industriel dans l'emploi total. En France depuis 2000, l'industrie manufacturière a perdu plus du quart de sa force de travail, soit plus de 900.000 emplois. Une note récente de l'INSEE (Insee Première n°1592) souligne que le poids de celle-ci dans l'économie a été divisé par deux de 1970 à aujourd'hui. Bien qu'ayant suscité une plus forte attention en France qu'ailleurs, sans doute en raison de la tradition interventionniste française et des difficultés du marché de l'emploi, la désindustrialisation est à l'œuvre dans toutes les économies développées. Ce qui alors interroge sur les tendances structurelles sous-jacentes communes à tous les pays.
Or le recul de l'emploi industriel s'accompagne de créations nettes d'emplois dans les services. Il semble que les changements qui s'opèrent au sein de l'industrie soient tout autant les moteurs du déclin industriel que de la montée des services dans l'emploi. Autrement dit, on peut se demander dans quelle mesure la désindustrialisation ne trouve pas son image – sinon son explication – dans la dynamique des services.
Sommaire
1. «Servitisation» et recul des emplois manufacturiers sont clairement corrélés
2. La «servitisation» du manufacturier est un facteur de compétitivité
3. Les exportations directes ou indirectes de services vont continuer de contribuer positivement au solde commercial