Les inégalités, un moteur du crédit aux ménages. CEPII. Août 2017.

La Lettre du CEPII n°379, août 2017.

par Rémi Bazillier, Jérôme Héricourt, Samuel Ligonnière.

Résumé

Au cours des dernières décennies, les États-Unis, mais également d'autres pays, ont connu une forte hausse simultanée des inégalités et du crédit. Les deux phénomènes sont-ils liés ? Cette Lettre présente les résultats d'une étude théorique et empirique pour 44 pays sur la période 1970-2012, confirmant que la hausse des inégalités entraîne à sa suite celle du crédit distribué aux ménages. Cela est vrai quelle que soit la partie de la distribution des revenus concernée. Cela étant, il apparaît que le lien est plus fort lorsque les classes moyennes sont concernées : lorsque ces dernières s'appauvrissent, le crédit augmente près de 4 fois plus rapidement que lorsque ce sont les revenus inférieurs qui diminuent. Afin de limiter les dynamiques de crédit susceptibles de dégénérer en crises financières, il conviendrait donc de lutter en priorité contre l'appauvrissement relatif des classes moyennes.

Sommaire

• La dynamique jointe entre inégalités et crédit
• Les inégalités font augmenter le crédit…
• … essentiellement du fait de l'appauvrissement relatif des classes moyennes

Une présentation de cette étude a été publiée dans le blog du CEPII : 

Rémi Bazillier, Jérôme Héricourt, Samuel Ligonniere, "La hausse des inégalités est-elle un facteur d'endettement et d'instabilité financière ?", Blog du CEPII, billet du 19 septembre 2017.

Résumé : Et si les inégalités de revenus étaient facteurs de crises ? En 2008, la crise financière a été déclenchée par l'explosion de la bulle des crédits subprimes aux États-Unis, dont l'objectif était de permettre aux ménages les plus pauvres de s'endetter pour financer l'acquisition d'un bien immobilier.

Une interview de Jérôme Héricourt sur Xerfi Canal sur l'impact des inégalités sur le crédit aux ménages :

Jérôme Héricourt, "Les inégalités font bondir le crédit et le risque de crise financière", Xerfi Canal, 23 janvier 2018. Interview menée par Mathias Thépot.