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Que penser des hausses du salaire minimum ? Natixis. Avril 2016.

Publié le 15/04/2016

Flash Economie n°381, 12 avril 2016.

par Patrick Artus.

Résumé

L'Allemagne a mis en place un salaire minimum en 2015 ; au début de 2016, le Royaume-Uni et certains Etats des Etats-Unis ont annoncé des hausses importantes du salaire minimum, qui se trouvent aussi dans les programmes des candidats démocrates à l'élection présidentielle. Ces hausses du salaire minimum résultent d'un motif d'équité (réduire les inégalités, la pauvreté). Mais vont-elles réduire l'efficacité économique, détruire des emplois ?

On avance parfois une «règle empirique» : le salaire minimum optimal se situerait entre 40% et 60% du salaire médian ; en dessous de ce niveau, il y a dépression de la demande ; au-dessus de ce niveau, destruction d'emplois peu qualifiés.

Nous pouvons analyser le salaire minimum à partir :

• de l'évolution comparée du salaire minimum réel et de la productivité du travail : si le salaire minimum réel et de la productivité du travail : si le salaire minimum est faible par rapport à la productivité, l'accroître n'est pas dangereux ;

• du niveau de compétence (de l'employabilité) des salariés les moins qualifiés, qu'on peut mesurer par le score à l'enquête PIAAC de l'OCDE pour les bas niveaux de compétence : une faible employabilité des moins qualifiés rend dangereuse une hausse du salaire minimum.

Cette analyse conduit à penser qu'une hausse du salaire minimum :

• ne devrait pas avoir d'effet trop négatif sur l'emploi peu qualifié aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Espagne, en Autriche, en République Tchèque, au Japon, en Corée, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ;

• aurait probablement comme effet de fortes destructions d'emplois peu qualifiés en France, en Allemagne, en Belgique, en Finlande, en Irlande, en Italie, en Pologne, en Slovaquie.