Sujet épreuve appliquée Capes externe 2023
La situation économique de la zone euro et l'économie politique du vieillissement démographique. Natixis. Avril 2013.
Publié le 21/04/2013
Flash Economie n°316, 19 avril 2013.
par Patrick Artus.
Résumé
Nous nous demandons si certains aspects de la différence de performance économique entre les états-Unis et la zone euro et des problèmes de la zone euro peuvent s'expliquer par les conséquences sur les choix collectifs de ce que le vieillissement démographique survient plus tôt et plus violemment dans la zone euro qu'aux états-Unis. Nous nous intéressons ici non aux effets sur l'équilibre économique spontané du vieillissement, mais aux effets du vieillissement sur les choix économiques de la société, donc à l'économie politique du vieillissement.
Dans une région où le vieillissement démographique est ou va rapidement être important :
- il y a une préférence sociale pour l'inflation faible et les rendements réels élevés, pour les prix des actifs élevés, avec le poids plus important des prêteurs et détenteurs d'actifs par rapport aux emprunteurs et acheteurs d'actifs ;
- la propension à investir dans les projets à long terme et à prendre des risques diminue, d'où la baisse de l'effort d'innovation et du progrès technique, d'où aussi le report de l'épargne vers des actifs peu risqués au détriment des actifs à long terme qui financent les entreprises ;
- la majorité vieille ou vieillissante privilégie le maintien de son niveau de vie (générosité des systèmes de retraite, de santé), qu'elle assume en augmentant la pression fiscale sur les jeunes actifs.
Avec une préférence sociale pour les taux d'intérêt réels élevés, la faible prise de risque et la pression fiscale sur les jeunes, une société vieillissante comme celle de la zone euro peut difficilement avoir une croissance de long terme forte, à la différence des états-Unis.
par Patrick Artus.
Résumé
Nous nous demandons si certains aspects de la différence de performance économique entre les états-Unis et la zone euro et des problèmes de la zone euro peuvent s'expliquer par les conséquences sur les choix collectifs de ce que le vieillissement démographique survient plus tôt et plus violemment dans la zone euro qu'aux états-Unis. Nous nous intéressons ici non aux effets sur l'équilibre économique spontané du vieillissement, mais aux effets du vieillissement sur les choix économiques de la société, donc à l'économie politique du vieillissement.
Dans une région où le vieillissement démographique est ou va rapidement être important :
- il y a une préférence sociale pour l'inflation faible et les rendements réels élevés, pour les prix des actifs élevés, avec le poids plus important des prêteurs et détenteurs d'actifs par rapport aux emprunteurs et acheteurs d'actifs ;
- la propension à investir dans les projets à long terme et à prendre des risques diminue, d'où la baisse de l'effort d'innovation et du progrès technique, d'où aussi le report de l'épargne vers des actifs peu risqués au détriment des actifs à long terme qui financent les entreprises ;
- la majorité vieille ou vieillissante privilégie le maintien de son niveau de vie (générosité des systèmes de retraite, de santé), qu'elle assume en augmentant la pression fiscale sur les jeunes actifs.
Avec une préférence sociale pour les taux d'intérêt réels élevés, la faible prise de risque et la pression fiscale sur les jeunes, une société vieillissante comme celle de la zone euro peut difficilement avoir une croissance de long terme forte, à la différence des états-Unis.
