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Les différentes politiques monétaires non conventionnelles: la BCE et la Fed. Natixis. Juillet 2012.

Publié le 27/07/2012
Flash Economie n°524, 27 juillet 2012.

Résumé

Depuis la crise de Lehman en septembre 2008, les banques centrales ont étendu leurs actions à des politiques monétaires dites "non conventionnelles". Nous revenons dans ce papier sur les politiques menées par la Banque Centrale Européenne et la Réserve Fédérale américaine en expliquant les différences et les similitudes entre les deux politiques menées. Pour ce faire, nous revenons sur le fonctionnement des bilans des banques centrales et nous apportons un éclairage sur les différents mécanismes en jeu.

Pour compléter : deux publications récentes de Patrick Artus sur la question des politiques monétaires non conventionnelles :


Résumé

Puisque les taux d'intérêt à court terme sont proches de 0 et que les agents économiques privés continuent à se désendetter, les politiques monétaires conventionnelles (baisse des taux d'intérêt) sont devenues inutilisables et inefficaces. Puisqu'il y a excès de liquidité dans les bilans de tous les agents économiques, en particulier des banques, et que les taux d'intérêt à long terme (aux états-Unis, au Royaume-Uni, dans les pays du cœur de la zone euro, au Japon) sont très bas, les politiques non-conventionnelles habituelles (Quantitative Easing, achat de dettes publiques par les banques centrales) sont devenues elles-mêmes inefficaces (sauf dans les cas particuliers de pays périphériques de la zone euro, spécialement Espagne et Italie).
Si les banques centrales veulent contribuer à faire redémarrer la croissance et puisque le problème central est l'excès d'endettement public et privé, il faudrait qu'elles passent à des politiques monétaires ultra non-conventionnelles : l'achat massif de dettes publiques et privées, et la restructuration de ces dettes (annulation partielle, baisse des taux d'intérêt...) pour réduire les taux d'endettement et réduire la durée de la période de croissance très faible due à l'héritage de l'endettement des années 1990-2000.
Peut-on compter sur les banques centrales pour mettre des dettes sur leurs bilans et les détruire partiellement ?


Résumé

Aux Etats-Unis à partir de 2008 comme au Japon à partir de 1997, une fois que les taux d'intérêt à court-terme ont été ramenés à 0, la politique monétaire est devenue non conventionnelle : création monétaire très forte (Quantitative Easing), achats d'actifs par la Banque Centrale, actions pour ramener les taux d'intérêt à long terme à un niveau très bas.
Dans les deux cas, cette politique monétaire non conventionnelle n'a pas amené de reprise de la distribution de crédit, avec le désendettement du secteur privé. Mais elle a cependant un effet positif sur l'économie réelle aux Etats-Unis qu'elle n'a pas au Japon ; pourquoi ?
- les injections de liquidité qui ont été efficaces aux Etats-Unis sont celles qui ont été faites dans les bilans des ménages, pas des banques. Accroître seulement la liquidité des banques n'est pas efficace si le secteur privé veut se désendetter ; le Quantitative Easing traditionnel, qui vise seulement à accroître les réserves excédentaires des banques, n'a pas d'utilité en situation de désendettement du secteur privé. Même si les banques financent alors, l'Etat, comme au Japon, il n'en résulte qu'une baisse des taux d'intérêt à long terme qui par elle-même ne fait pas repartir l'économie ;
- l'excès d'épargne des entreprises, au Japon, a eu des effets très négatifs sur l'économie réelle (utilisation inefficace de l'épargne et dépression de la demande intérieure) mais aussi sur l'efficacité de la politique monétaire : l'excédent extérieur structurel qui en résulte entraîne en moyenne une surévaluation réelle du yen, alors que le déficit extérieur des Etats-Unis a permis une dépréciation réelle du dollar. Les taux d'intérêt zéro au Japon non seulement n'ont pas fait repartir le crédit, mais de plus n'ont pas empêché les entreprises d'accumuler des réserves financières.

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