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Les migrations et leur impact économique

Publié le 24/11/2012
Auteur(s) - Autrice(s) : El Mouhoub Mouhoud
L'objectif de ce dossier est d'apporter un éclairage sur l'impact économique des migrations à partir de contributions de chercheurs spécialistes dans ce domaine. Lors de l'édition 2012 des Journées de l'économie, une conférence-débat a permis de rendre compte des travaux des économistes sur les migrations et de leur apport au débat sur l'immigration. A cette occasion, l'économiste El Mouhoub Mouhoud, professeur à l'Université Paris-Dauphine, a rédigé un article sur "Les migrations internationales, leurs dynamiques et leurs effets" que nous diffusons dans ce dossier. Ces ressources sont complétées par une sélection de publications, d'études et de documents vidéos utiles sur le sujet. Ce dossier intéressera tout particulièrement les professeurs de SES en charge de l'enseignement d'économie approfondie de terminale (partie économie et démographie).

Les analyses économiques des migrations sont un champ de recherche en plein essor. Avec les travaux sociologiques, historiques ou politiques dans ce domaine, elles contribuent à enrichir les débats publics sur l'immigration et les politiques migratoires en apportant une réflexion scientifique sur un sujet souvent instrumentalisé. Ainsi, alors que la crise économique et la montée du chômage tendent à raviver l'hostilité de l'opinion publique vis-à-vis de l'immigration, des travaux économiques récents en France ont souligné l'importance des idées reçues concernant la question du poids de l'immigration et de son impact sur notre économie [1]. Par ailleurs, depuis la fin des années 1990, de nouveaux enjeux de l'immigration sont apparus dans les pays de l'OCDE confrontés au vieillissement de leur population et, pour beaucoup, à un probable déclin démographique dans un futur plus ou moins proche. Un certain nombre d'arguments, défendus par l'ONU ou la Commission européenne, ont été avancés au début des années 2000 en faveur d'une "immigration de remplacement" [2] qui pourrait compenser la stagnation de la population active et réduire le fardeau fiscal du vieillissement démographique. Des études économiques, comme celles de Xavier Chojnicki et Lionel Ragot pour la France, ont alors cherché à évaluer les gains pour le financement de la protection sociale d'une politique migratoire plus ambitieuse - sélective ou non sélective - à partir des projections démographiques [3].

Mais les travaux des économistes sur les migrations ne se limitent pas à cela. Ils constituent un domaine de recherches diversifiées. Sur quels sujets portent-ils plus précisément ?

Les économistes se sont longtemps focalisés sur l'analyse de l'impact de l'immigration sur le marché du travail des pays d'accueil. La majorité des travaux empiriques réalisés au cours des années 2000 a montré que l'augmentation de l'offre de travail induite par l'immigration exerce un effet très limité sur les salaires et les taux de chômage, en raison de la faible substituabilité entre les emplois occupés par les immigrés et ceux des natifs, même pour les peu qualifiés. Selon l'économiste E.M. Mouhoud, la concurrence sur le marché du travail s'exercerait davantage entre anciennes et nouvelles générations de migrants qu'entre migrants et natifs, tandis que les salaires des "insiders" seraient plutôt tirés vers le haut.

Par la suite, les économistes ont cherché à mesurer plus largement l'impact macroéconomique de l'immigration dans les pays d'accueil, en particulier sur les finances publiques et les budgets sociaux, mais aussi sur le niveau d'éducation, le revenu par tête et la croissance à long terme. Les études montrent que l'effet de l'immigration sur les finances publiques est globalement positif ou neutre, principalement du fait de la structure par âge de la population immigrée, concentrée dans la population en âge de travailler [4]. Il en résulte aussi un gain en bien-être pour les "natifs". Un certain nombre d'arguments plaident en faveur d'une politique d'immigration plus "sélective", avec mise en place de quotas par qualifications ou professions : la possibilité de faire face à des pénuries sectorielles de main d'œuvre sans accroître la concurrence avec les travailleurs natifs dans les autres secteurs, l'élévation du niveau de qualification de la population et l'impact positif sur la croissance de la hausse exogène du niveau de capital humain, les gains pour les finances publiques du fait de la contribution nette plus élevée des migrants qualifiés. Mais les bénéfices sur le très long terme des quotas d'immigration seraient plus incertains en raison des effets induits de l'immigration qualifiée sur le vieillissement démographique [5].

D'autres travaux économiques portent sur les déterminants microéconomiques des décisions d'émigrer. Les analyses récentes ont par exemple souligné le rôle des réseaux de migrants au sein des pays de destination dans l'incitation à partir, ceux-ci réduisant les coûts et les risques de la migration.

Tout un pan des recherches concerne aussi les conséquences économiques des migrations internationales sur les pays de départ des migrants. Les économistes se sont notamment penchés sur le problème de la "fuite des cerveaux" lié à la migration des qualifiés, mais ils ont également pointé le rôle joué par les transferts de fonds des migrants et les retours de migrants dans le développement de ces pays. Le débat sur l'incidence du brain drain sur le développement a pu être renouvelé grâce à la prise en compte d'effets positifs des perspectives de migration sur la formation de capital humain dans les pays émergents ou en développement. Ceux-ci peuvent se combiner avec des externalités liées aux réseaux de migrants ou aux diasporas. Ces effets de réseaux sont susceptibles d'encourager les flux commerciaux entre pays d'accueil et pays de départ, les IDE, les transferts de technologie, ainsi que la diffusion de normes et de valeurs sociales (normes de fécondité, valeurs démocratiques...) dans les pays d'origine [6].

Enfin, des économistes comme Jean-Christophe Dumont de l'OCDE se sont intéressés récemment aux effets de la crise économique sur les migrations de travail, sur les politiques migratoires, et sur la situation des travailleurs immigrés.

L'objectif de ce dossier est d'apporter un éclairage sur l'impact économique des migrations à partir de contributions de chercheurs spécialistes dans ce domaine. Lors de l'édition 2012 des Journées de l'économie, une conférence-débat a permis de rendre compte des travaux des économistes sur les migrations et de leur apport au débat sur l'immigration. A cette occasion, l'économiste El Mouhoub MOUHOUD, professeur à l'Université Paris-Dauphine a rédigé un article sur "Les migrations internationales, leurs dynamiques et leurs effets" que nous diffusons dans ce dossier, avec son aimable autorisation. Ces ressources sont complétées par une sélection de publications, d'études et de documents vidéos utiles sur le sujet. Ce dossier intéressera tout particulièrement les professeurs de SES en charge de l'enseignement d'économie approfondie de terminale (partie économie et démographie).

"Les migrations internationales, leurs dynamiques et leurs effets : sortir des idées reçues", un article d'E.M. Mouhoud

El Mouhoub Mouhoud (voir également son site web) est professeur d'économie à l'université Paris Dauphine et Directeur du Groupement de recherches International DREEM (Développement des Recherches Economiques internationales Euroméditerranéeennes) rattaché au CNRS. Il est l'auteur de nombreux articles et ouvrages sur la mondialisation et la mobilité internationale des facteurs de production (délocalisations d'activités et migrations). Il s'intéresse à l'impact des migrations internationales sur le développement des pays d'origine des migrants et leur insertion dans l'économie mondiale, mais également à leurs effets sur le marché du travail dans les pays d'accueil (en particulier européens) ainsi qu'à l'évolution des politiques migratoires dans ces pays. Il a notamment publié Mondialisation et délocalisation des entreprises (Repères, La Découverte, 2011) et deux ouvrages collectifs sur les migrations : L'Europe et ses migrants. Ouverture ou repli ? (co-dirigé avec J. Oudinet, L'Harmattan, 2007) et Les Nouvelles migrations. Un enjeu Nord Sud de la mondialisation (Universalis, le Tour du Sujet, 2006).

Résumé de l'article

E.M. Mouhoud apporte d'abord un éclairage sur les tendances contemporaines des mouvements migratoires et sur leurs déterminants. Il mentionne que ce sont les pays à revenus intermédiaires, et non les plus pauvres, qui connaissent les taux d'émigration les plus élevés, en raison de coûts de migration plus faibles et d'incitations plus fortes. En revanche, les pays les plus pauvres sont les plus concernés par la "fuite des cerveaux" avec une tendance à la hausse des taux d'expatriation des plus qualifiés. Il apparaît aussi que les régions les plus riches restent des grandes régions d'accueil des immigrés, malgré des politiques plus restrictives mises en œuvre dans certains pays, et que la France est actuellement l'un des pays de l'OCDE les plus fermés en matière d'immigration. Il existe différentes catégories et donc motifs de migrations : les migrations de travail liées à la demande et/ou l'offre de travail, les migrations humanitaires et les migrations familiales. Les coûts d'émigration, les effets de réseaux ou l'accès aux biens publics sont des facteurs influençant les choix de localisation des migrants. Les flux et soldes migratoires sont aussi affectés par les évènements géopolitiques (conflits) et les crises économiques (politiques d'immigration plus restrictives et aide au retour des immigrés).

E.M. Mouhoud examine ensuite l'impact économique des migrations internationales sur les pays du Sud et du Nord. Pour les premiers, il souligne deux paradoxes mis en évidence empiriquement. D'une part, les migrations profitent aux pays du Sud par le biais des transferts d'argent des migrants et elles contribuent davantage à leur développement que les échanges commerciaux, les IDE ou les flux de capitaux à court terme. D'autre part, contrairement aux enseignements de la théorie du commerce international, le développement des échanges mondiaux tend à accroître la mobilité du travail en réduisant son coût. L'insertion des pays du Sud dans la mondialisation passe ainsi en grande partie par les migrations internationales, en particulier des qualifiés. Les pays du Nord, en tant que pays d'accueil, bénéficient quant à eux de l'afflux d'immigrés qualifiés en provenance des pays du Sud et du gain en capital humain représenté par le brain drain. L'impact de l'immigration sur le marché du travail (salaires et emploi) reste très limité et de nature microéconomique. Les travaux dans ce domaine ont montré que l'immigration tendait à élever le salaire des "insiders" car les travailleurs immigrés et les travailleurs natifs sont plus complémentaires qu'en concurrence. L'effet de substitution s'appliquerait surtout entre les différentes vagues d'immigrés. Dans le cas de la France, l'ajustement à court terme du marché du travail aux besoins de l'économie se fait davantage par le biais de l'immigration clandestine, à cause de fortes restrictions dans la politique d'immigration régulière à des fins d'emplois.

L'économiste conclut par un certain nombre de préconisations en matière de politique économique pour lutter contre les effets pervers du brain drain et permettre aux pays en développement de tirer davantage profit des compétences des migrants qualifiés.

Lire l'article d'E.M. Mouhoud en ligne.

Télécharger l'article en version pdf.

"L'impact économique des migrations", une conférence des Journées de l'économie 2012

Conférence des Journées de l'économie le 8 novembre 2012 : "L'impact économique des migrations"

Présentation de la conférence

Dans un contexte de chômage et de déficits publics élevés, la France comme la plupart des pays développés ont eu tendance à adopter des politiques migratoires plus restrictives, en partie pour répondre à la perception négative de leurs opinions publiques vis-à-vis des migrations internationales en temps de crise. De telles politiques sont-elles pertinentes? L'immigration doit-elle être pointée du doigt en tant que facteur contribuant à l'aggravation du chômage et des finances publiques? Cette conférence s'attachera à débattre de ces questions, en analysant précisément l'impact économique des migrations et en présentant une perspective de plus long-terme, prenant notamment en compte les répercussions à attendre du vieillissement des populations dans les économies développées. Pour répondre à ces enjeux de long terme, la France et les autres pays développés devront améliorer leur gestion des migrations de travail pour répondre aux pénuries de main d'œuvre. Cela devra aller de pair avec des politiques d'intégration plus efficaces et des politiques de développement prenant plus en compte les besoins des pays d'origine.

Intervenants

- Jean-Christophe Dumont, Chef de la Division des migrations internationales de l'OCDE

- El Mouhoub Mouhoud, Professeur de sciences économiques, Université Paris-Dauphine

- Lionel Ragot, Professeur de sciences économiques à l'Université d'Evry-Val-d'Essonne

- Khady Sakho Niang, Secrétaire Générale du FORIM (Forum des Organisations de Solidarité Internationale issues des Migrations)


L’impact économique des migrations par journeeseconomie

Télécharger les diaporamas de présentation des intervenants :

Sur le blog des Jéco :

Des resssources utiles pour aller plus loin

Des ouvrages économiques et des numéros spéciaux de revues

Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, On entend dire que ... L'immigration coûte cher à la France. Qu'en pensent les économistes ?, Éditions Eyrolles-Les Échos, 2012. Voir la présentation sur le site des Echos.

A lire : l'article de Télos autour de ce livre : Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, "Pour les économistes, l'immigration n'est pas un problème", 17 avril 2012.

E.M. Mouhoud, J. Oudinet (eds), L'Europe et ses migrants. Ouverture ou repli ?, L'Harmattan, 2007.

E.M. Mouhoud (ed.), Les Nouvelles migrations. Un enjeu Nord Sud de la mondialisation, Universalis, coll. "Le tour du sujet", 2006. Lire l'introduction.

François Héran, Parlons immigration en 30 questions, La Documentation française, coll. Doc en poche-Entrez dans l'actu, 2012 (96 p.). Lire un extrait.

"Economie politique des migrations", Regards croisés sur l'économie, n°8, octobre 2010. Un numéro très complet sur toutes les dimensions économiques des migrations, enrichies par le regard des autres sciences sociales (sociologie, histoire, géographie, sciences politiques). Article de E.M. Mouhoud : "Quelles sont les conséquences de l’immigration dans les pays riches ?".

"Migrations internationales, transferts d'épargnes, inégalités et pauvreté", numéro spécial de la Revue Economique, Vol.61, n°6, 2010.

"Localisation, migrations et institutions", numéro spécial de la Revue Economique, Vol.56, n°6, décembre 2005, sous la dir. de E.M. Mouhoud, A. Bouët et L. Fontagné.

Les essentiels de l'OCDE - Les migrations internationales, Brian Keeley, OCDE 2009. Présentation et résumé sur le site de l'OCDE.

D'autres ressources en ligne sur les migrations

Dossier de Toutéconomie sur les migrations.

Conférence des Nocturnes de l'économie: "Les migrations internationales, enjeux et perspectives d'avenir", avec Jean-Pierre Garson (OCDE) et Catherine Wihtol de Wenden (CERI-Sciences Po), 27/04/2010.

Immigrés et descendants d'immigrés en France, Insee Références, Édition 2012.

Ressources de l'OCDE sur les migrations internationales.

- Publication annuelle : "Perspectives des migrations internationales 2013".

"Perspectives des migrations internationales" est une publication annuelle de l'OCDE qui analyse l'évolution récente des mouvements et des politiques migratoires dans les pays de l'OCDE. Chaque édition contient les données statistiques les plus récentes sur les flux et les effectifs d'immigrés, les immigrés sur le marché du travail, et les politiques migratoires. Des rapports par pays contiennent des informations détaillées pour chaque pays de l'OCDE et des chapitres spéciaux sont consacrés à des thèmes d'actualité liés à l'immigration.

- Tous les documents de travail de l'OCDE en ligne classés par date.

- Les aspects économiques des migrations.

- Les statistiques clés sur les migrations internationales dans les pays de l'OCDE.

Ressources de l'INED sur les aspects démographiques :

- Les migrations dans le monde, une animation donnant accès aux statistiques des Nations Unies pour 230 pays du monde.

- Vidéos de l'Ined sur le thème des migrations internationales.

- Gilles Pison, "Le nombre et la part des immigrés dans la population: comparaisons internationales", Population et sociétés, n°472, novembre 2010.

- François Héran, "Cinq idées reçues sur l'immigration", Population et Sociétés, n°397, janvier 2004.

Publications du département des statistiques, des études et de la documentation (DSED) du Ministère de l'intérieur (les immigrés, leur arrivée, leur insertion et leurs conditions de vie en France).

Immigration et marché du travail

Rapport du CAE : "Immigration, qualifications et marché du travail", Gilles Saint-Paul, La Documentation française, 2009.

Yves Breem, "L'insertion professionnelle des immigrés et leurs descendants en 2010", Infos migrations, n°31, janvier 2012, Secrétariat général à l'immigration et à l'intégration.

Perspectives des migrations internationales, OCDE. Document de travail en accès libre: "Naturalisation et intégration des immigrés sur le marché du travail", Perspectives des migrations internationales 2010.

Immigration et finances publiques

Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, "L'immigration peut-elle sauver notre système de protection sociale?", Lettre du CEPII, n°311, 15/06/2011.

Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, "Immigration, vieillissement démographique et financement de la protection sociale: une évaluation par l'équilibre général calculable appliqué à la France", Document de travail du CEPII, n°13, mai 2011.

Xavier Chojnicki, "Immigration: combien ça coûte ?", Télos, 14 décembre 2010.

Chojnicki X., Defoort C., Drapier C., Ragot L., Rapoport H., "Migrations et protection sociale: étude sur les liens et les impacts de court et long terme", Rapport pour la Drees-MiRe, 2010.

Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, "Immigration, vieillissement démographique et financement de la protection sociale", Revue Economique 3/2012, Vol.63, p.501-512.

Xavier Chojnicki, "Impact budgétaire de l'immigration en France", Revue Economique, vol.62, n°3, 2011.

Rapport des Nations Unies : Migration de remplacement: est-ce une solution pour les populations en déclin et vieillissantes?, Division de la Population, 2000. Résumé en français.

Crise économique, flux migratoires et politiques migratoires

Hippolyte d'Albis, "Quelle est la réalité de la migration en France ?", SorbonnEco, 23/09/2014.

Entretien sur les migrations avec Jean-Christophe Dumont, Chef de la Division des migrations internationales de l'OCDE.

Xavier Chojnicki, Lionel Ragot, "Pour une refondation de la politique migratoire française", Blog du CEPII, 18 Juin 2012.

Xavier Chojnicki, "Idées reçues sur l'immigration: une lecture économique", Revue Humanitaire, n°33, 2012. Plan: Invasion migratoire, Concurrence sur le marché du travail, Coût élevé pour les finances publiques, Désinstrumentaliser l'immigration.

"Migrations internationales et crise économique. Comprendre les liens et élaborer des politiques appropriées", OCDE, Perspectives des migrations internationales 2009. Une étude sur l'impact à court terme de la crise économique sur les migrations de travail, la situation des immigrés sur le marché du travail et les politiques migratoires, et sur les effets prévisibles à moyen terme de la crise sur l'évolution des flux migratoires et les pays d'origine. Elle aborde aussi les principaux défis de long terme concernant l'intégration des immigrés.

OCDE, "Les migrants sur les marchés du travail de la zone OCDE pendant la crise", Perspectives des migrations internationales 2010.

Migrations internationales, mondialisation et développement

E.M. Mouhoud, "Migrations, transferts et inégalités. Apports de travaux microéconomiques", Introduction au numéro spécial de la Revue Economique sur les migrations (RE n°6, 2010).

Jean-Christophe Dumont, "Migrations et transferts de fonds. Impact sur les pays d'origine. Commentaires", Revue d'économie du développement 2/2007, Vol.21, p.189-195.

John Martin, "Mondialisation, migrations et féminisation", L'Observateur de l'OCDE, n°267, mai-juin 2008.

E.M. Mouhoud, "Migrations internationales, mondialisation et développement", La Lettre de la Régulation, n°55, juin 2006.

Mario Cervantes et Dominique Guellec, "Fuite des cerveaux: Mythes anciens, réalités nouvelles", L'Observateur de l'OCDE, n°230, janvier 2002.

Opinion publique sur l'immigration

"Opinions publiques et immigration: attitudes individuelles, groupes d'intérêt et médias", OCDE, Perspectives des migrations internationales 2010.

Résumé : L'objectif de cette étude est de faire le point sur la littérature concernant l'opinion publique vis-à-vis de l'immigration, d'identifier les principaux résultats mais également de proposer de nouveaux résultats empiriques sur le sujet. Le document aborde dans un premier temps la définition du concept d'opinion publique et présente une approche comparative internationale des différences d'opinion sur l'immigration. Dans un deuxième temps, les principaux déterminants des opinions individuelles vis-à-vis de l'immigration sur la base d'enquêtes ou de sondages sont analysés. Enfin, le rôle de certains acteurs organisés (syndicats, associations d'employeurs, partis politiques, etc.) et des médias est mis en évidence.


Notes :

[1] Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, On entend dire que ... L'immigration coûte cher à la France. Qu'en pensent les économistes ?, Éditions Eyrolles-Les Échos, 2012.

[2] L'immigration de remplacement est une notion introduite dans un rapport des Nations Unies publié en 2000 : "Migration de remplacement: est-ce une solution pour les populations en déclin et vieillissantes?", Division de la Population, ESA/P/WP 160.

[3] Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, "Immigration, vieillissement démographique et financement de la protection sociale", Revue économique, 2012/3, Vol.63, p.501-512.

[4] En moyenne, la contribution nette des immigrés aux comptes de la protection sociale (contribution aux recettes fiscales moins transferts sociaux reçus) est positive, car, étant moins représentés parmi les jeunes et les plus âgés, ils perçoivent relativement moins de prestations (en particulier maladie et retraite qui représentent les transferts les plus importants). A plus long terme, l'effet bénéfique sur les budgets sociaux vient du rajeunissement de la population permis par l'immigration et de la réduction du ratio de dépendance (population de 65 ans et plus / population en âge de travailler) qu'il permet.

Voir l'étude de Chojnicki X., Defoort C., Drapier C., Ragot L., Rapoport H., Migrations et protection sociale: étude sur les liens et les impacts de court et long terme, Rapport pour la Drees-MiRe, 2010.

[5] Xavier Chojnicki, "Les perspectives macroéconomiques d'une politique d'immigration active en France", Regards croisés sur l'économie 2/2010 (n°8), p.145-157. Voir également: Xavier Chojnicki et al., "L'immigration «choisie» face aux défis économiques du vieillissement démographique", Revue économique, 2005/6, Vol.56, p.1359-1384.

[6] Une synthèse de ces travaux est proposée dans l'article de Hillel Rapoport, "Le «brain drain» et son incidence sur les pays en développement", Regards croisés sur l'économie 2/2010 (n°8), p.110-124.

 

Anne Châteauneuf-Malclès pour SES-ENS. Dossier réalisé en partenariat avec les Journées de l'économie.

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