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Zone euro et hétérogénéité structurelle. Natixis. Juillet 2015.

Publié le 24/07/2015

par Patrick Artus.

Résumé
Une analyse erronée est souvent faite au sujet des effets de l'unification monétaire sur les économies des pays qui adoptent la même monnaie. Il faut s'attendre :
- à une convergence des taux d'inflation, avec le passage à une politique monétaire et à un taux de change communs;
- à une similitude accrue des cycles, avec l'augmentation de la taille des échanges commerciaux;
- mais à une augmentation de l'hétérogénéité structurelle des pays, avec la spécialisation productive rendue possible par la disparition du risque de change.
Cette dernière évolution a souvent été ignorée, et on a souvent évoqué, dans le cas de la zone euro, une convergence des économies due à l'unification monétaire en oubliant l'hétérogénéité structurelle. C'est l'hétérogénéité structurelle qui impose le fédéralisme pour éviter la divergence des niveaux de revenu entre les pays. Par contre, la convergence de l'inflation et des cycles permet bien d'avoir une politique monétaire contracyclique commune.


par Patrick Artus.

Résumé
L'unification monétaire accroît l'hétérogénéité, les différences structurelles entre les pays d'une Union Monétaire. Et on s'attend normalement à ce qu'elle conduise à ce que les pays périphériques perdent leurs industries, leurs services sophistiqués, au profit des pays du centre (en raison des synergies, des coûts de transport plus faibles) et se spécialisent dans des activités peu sophistiquées (tourisme, services à la personne, distribution, construction...). Ceci fait apparaître ensuite de très graves difficultés : la croissance potentielle devient faible dans les pays de la périphérie, leur revenu relatif aux pays du centre diminue, de ce fait et avec la faible taille des secteurs exportateurs leur solvabilité se dégrade, leurs salariés qualifiés émigrent dans les autres pays. Nous nous demandons où cette " malédiction " est apparue dans la zone euro, et quels pays ont réussi à y échapper, et comment (nous regardons les situations de l'Espagne, du Portugal, de l'Irlande, de la Finlande, de la Grèce).
La "malédiction des pays périphériques" apparait en Espagne, au Portugal et en Grèce, pas en Irlande et pas en Finlande, mais la situation de la Finlande depuis 2009 doit inquiéter. Pour y échapper, les pays utilisent l'effort d'innovation, une compétitivité-coût forte alors que l'industrie est encore de grande taille ou une fiscalité très attrayante.


par Patrick Artus.

Résumé
La zone euro est une Union Monétaire où l'hétérogénéité structurelle des pays membres est forte, avec des spécialisations productives très différentes, des choix sociaux différents, des niveaux de revenus différents, des compétences différentes de la population active.
Ceci conduit à trois scénarios possibles :
- la marche vers le fédéralisme, pour réduire l'hétérogénéité par des transferts entre pays;
- le rejet du fédéralisme, et l'acceptation de ce qu'il y a dans la zone euro des écarts croissants de niveau de revenu entre les pays. Dans ce scénario, il y a nécessairement réduction de la dette publique des pays les plus pauvres, car, avec la faiblesse de leur revenu et l'émigration qui en résulte, ils ne peuvent pas assurer leur solvabilité budgétaire. Il s'agit donc d'un scénario avec apparition de zones de pauvreté (relative) dans la zone euro et restructurations multiples des dettes publiques;
- le rejet du fédéralisme et le rejet des écarts croissants de revenu entre les pays, d'où l'explosion de la zone euro.