Comprendre le Brexit, après le référendum britannique du 23 juin
Les résultats du vote et leur analyse : "43 ans après leur adhésion, les Britanniques décident de quitter l'Union européenne", par Corinne Deloy (CERI, Sciences Po Paris), Fondation Robert Schuman, Observatoire des Élections en Europe, 27/06/2016.
Sur le blog de l'OFCE :
"Brexit : quelles leçons pour l'Europe ?", par Catherine Mathieu et Henri Sterdyniak, 24 juin 2016. Ce billet analyse d'abord les effets économiques du Brexit et les stratégies possibles lors des négociations à venir entre l'UE et le Royaume-Uni. Il examine ensuite les leçons que l'UE devra tirer de la crise britannique sur le contenu des politiques économiques et sociales de l'union et sur leur cadre institutionnel.
"L'Europe est morte. Vive l'Europe !", par Maxime Parodi et Xavier Timbeau, 27 juin 2016. Ce commentaire renvoie à la note de Terra Nova des mêmes auteurs : "Union Européenne : retrouver les chemins de la démocratie" du 21 juin 2016, dans laquelle ils proposent de répondre au besoin démocratique, non pas au moyen de référendum posant la seule question binaire du "pour ou contre", mais par un processus d'appropriation démocratique qui permette de légitimer la construction européenne et d'en imaginer les évolutions futures, sans forcément passer au fédéralisme (avec par exemple la création d'un parlement de la zone euro ou l'introduction d'une part de démocratie participative dans les débats européens).
"Le référendum britannique du 23 juin 2016 : le saut dans l’inconnu", par Catherine Mathieu, 13 juillet 2016. L'OFCE a évalué l'impact du Brexit à court terme et à long terme sur l'économie britannique, en fonction des scénarios les plus probables relatifs aux accords négociés entre le Royaume-Uni et l'UE.
Sur le blog du CEPII :
"L'incertitude sur la politique économique : premier effet du Brexit", par Fabien Tripier, billet du 28/06/2016. Résumé : Les conséquences juridiques du Brexit ne se matérialiseront que lorsque celui-ci sera effectif, c'est-à-dire pas avant deux ans et sans doute nettement plus. Pour l'instant, la seule «certitude» est qu'une période de grande incertitude s'ouvre, en premier lieu pour le Royaume-Uni, mais également pour tout l'UE.
"Faut-il craindre l'incertitude du Brexit ? FMI versus Krugman", par Stéphane Lhuissier et Fabien Tripier, billet du 19/08/2016. Résumé : Le FMI vient de réviser à la baisse ses prévisions de croissance, suivant le pessimisme largement exprimé après le référendum sur le Brexit. Paul Krugman s'est distingué quant à lui en ne voyant aucune raison majeure de s'inquiéter dans l'immédiat. Cette opposition traduit deux visons des conséquences à court terme de l'incertitude.
Sur le site du Monde :
Lire l'analyse de Thomas Piketty sur son blog : "Reconstruire l’Europe après le « Brexit »", 28/06/2016. Dans cette article, l'économiste analyse les causes du Brexit et plus généralement de la montée de la défiance vis-à-vis de l'UE, il met au jour les incohérences actuelles de la zone euro et les dysfonctionnements des institutions européennes, enfin il esquisse les évolutions possibles face au blocage institutionnel pour aller vers un fonctionnement plus démocratique de l'UE.
Sur le site de la Fondation Robert Schuman :
"Après le référendum britannique, redéfinir les relations entre les deux Europe", par Thierry Chopin et Jean-François Jamet, Question d'Europe n°399, 4/07/2016. Dans cet article, les deux auteurs défendent l'idée que le Brexit conduit à repenser les différents niveaux d'intégration dans l'UE et l'articulation entre les "deux Europe", à savoir la zone euro, dont le cadre institutionnel est l'UEM (Union économique et monétaire), et le marché unique auquel les Etats peuvent participer selon différentes modalités (Espace économique européen pour la Norvège, accords de libre-échange bilatéraux pour la Suisse, etc.). Ils préconisent de réformer l'Espace économique européen, pour clarifier le cadre institutionnel du marché unique, et de réaligner la zone euro avec l'Union européenne, ce qui permettrait d'avancer dans l'intégration politique de l'UE sans devoir nécessairement créer des structures ad hoc pour la zone euro.
"Hard ou Soft Brexit" ?, par Pierre-Alain Coffinier, Question d'Europe n°408, 24 octobre 2016. Résumé : Trois mois après le référendum, sous la pression des milieux économiques et des partenaires européens, la Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé le 2 octobre à l'occasion du congrès du parti conservateur à Birmingham les grandes lignes de sa vision d'un Royaume-Uni "redevenu souverain" après sa sortie de l'Union européenne. Le pays contrôlerait à nouveau son immigration et sa législation, tout en assurant aux entreprises la possibilité d'"agir et opérer avec un maximum de liberté dans le marché unique européen". L'insistance de la Première Ministre sur la souveraineté et le contrôle de l'immigration, ses accents sociaux, laissent entendre qu'elle privilégierait un "hard Brexit" en dehors de l'Espace économique européen.
Sur Natixis Recherche économique (Patrick Artus) :
"Pourquoi le Brexit est vraiment une mauvaise idée pour le Royaume-Uni", Flash Économie n°723, 01/07/2016. P. Artus donne six raisons pour lesquelles le Brexit va mettre l'économie britannique en difficulté.
"Brexit : le choc économique est de petite taille, mais les effets peuvent venir de l'incertitude, de l'aversion pour le risque, des effets de richesse...", Flash Économie n°734, 07/07/2016. Patrick Artus estime que les effets indirects du Brexit peuvent être beaucoup plus importants que les effets directs : la hausse de l'incertitude et de l'aversion pour le risque peuvent freiner l'investissement ; le recul du marché des actions peut freiner la consommation et l'investissement en raison des effets de richesse.
"Europe : les règles fixées de manière bureaucratique ou idéologique ne résistent plus quand les évolutions effectives les rendent inutilisables", Flash Économie n°737, 08/07/2016. P. Artus se demande si le Brexit ne va pas entrainer une remise en cause de certaines règles européennes avec retour à la subsidiarité.
"L'Allemagne va-t-elle craquer ?", Flash Économie n°738, 08/07/2016. La crainte de la désintégration de l'UE pourrait contraindre l'Allemagne à accepter des évolutions qu'elle a refusées jusqu'à présent : une relance budgétaire, des déficits publics élevés dans les autres pays, une politique monétaire plus agressive, plus de fédéralisme dans la zone euro, etc.
"Que va-t-il se passer dans la zone euro si le Royaume-Uni mène des politiques monétaire et fiscale agressives ?", Flash Économie n°739, 08/07/2016. Pour compenser les effets négatifs de la sortie de l'UE, Le Royaume-Uni pourrait mettre en place un dumping monétaire et fiscal (dépréciation du change, baisse des impôts des entreprises). Plusieurs stratégies de la zone euro sont possibles pour répondre à une telle politique.
"Le «Brexit» n'est pas très grave ; le «Frexit» serait très grave", Flash Économie n°828, 05/08/2016. Selon Patrick Artus, la sortie de l'euro d'un pays de la zone euro (le «Frexit» dans le cas de la France) aurait des conséquences beaucoup plus graves que la sortie de l'UE d'un pays non membre de la zone euro.
"La politique suicidaire du Royaume-Uni", Flash Économie n°1062, 12 octobre 2016. Selon Patrick Artus, le Brexit est un très mauvais choix économique pour le Royaume-Uni car c'est un pays où la dépréciation du taux de change a un effet très négatif sur l'économie ; ses échanges extérieurs ont été fortement stimulés par l'appartenance à l'UE ; sa croissance potentielle serait très faible sans l'immigration.
"Royaume-Uni : le “Hard Brexit” et une évolution vers un paradis fiscal peuvent-ils être une stratégie efficace ?", Flash Économie, n°121, 20 janvier 2017. Patrick Artus estime que la double stratégie de sortie du marché unique européen et de paradis fiscal et réglementaire du Royaume-Uni va échouer, car : la progression des échanges avec le Reste du Monde ne pourra compenser la "normalisation" du niveau des échanges avec l'UE ; la baisse de la fiscalité sur les entreprises est une stratégie peu efficace pour un grand pays dont les pertes fiscales seraient trop élevées ; la communauté internationale et les États-Unis n'accepteront pas que le Royaume-Uni devienne une place offshore pour la finance.
Etudes économiques - Crédit Agricole :
"Royaume-Uni - La sort l'artillerie lourde pour contrer le ralentissement lié au Brexit", Perspectives n°16/215, 10 août 2016. La Banque d'Angleterre a annoncé un programme ambitieux de soutien à l'activité début août, afin de contrer les effets du vote en faveur du Brexit sur la demande. Outre une baisse du taux directeur à 0,25%, la BoE a surpris les marchés en annonçant un vaste ensemble de mesures non conventionnelles.
"Royaume-Uni. Ambition à la limite du réalisme", Perspectives, n°17/019, 26 janvier 2017. Le 17 janvier dernier, la Première ministre britannique, Theresa May, a exposé les grandes lignes du plan de son gouvernement pour le Brexit. Le Royaume-Uni souhaite quitter le marché unique et, en partie, l'union douanière. Il va chercher à parvenir à un accord de libre-échange "audacieux et ambitieux" avec l'Union européenne et à mettre en place ses propres accords commerciaux avec les pays tiers. L'auteur de cette étude pense que le Royaume-Uni parviendra au final à obtenir un accès partiel au marché unique et que le secteur financier devrait perdre son "passeport européen" à la fin de la période de négociation de deux ans.
Sur The Conversation :
Dossier Brexit avec les analyses de chercheurs et universitaires de Sciences Po et d'universités françaises et britanniques.
Sur Telos :
"Après le Brexit, le temps de la réflexion", par Charles Wyplosz (économiste), 27/06/2016. Une réflexion sur l'architecture de l'UE et la question de la centralisation ou non de certaines fonctions dans l'UE.
"L'appel du grand marge", par Florent Parmentier (politiste, Sciences Po et HEC) et Cyrille Bret (politiste, Sciences Po), 30/06/2016. Un billet autour de la reconstruction des liens entre l'UE et le Royaume-Uni après le Brexit. Egalement publié sur Slate.
Sur Slate :
"La finance et l'économie européennes peuvent sortir du Brexit par le haut", par Gabriel Arnoux (haut fonctionnaire spécialisé dans les questions internationales), 07/07/2016. Ce billet aborde un point important des négociations à venir entre l'UE et le Royaume-Uni : la place de la City de Londres, principal centre financier du monde, permettant à nombre d'entreprises de l'UE de bénéficier de services financiers de qualité à moindre coût.
Dossier de Toute l'Europe :
"Brexit : quelles menaces pour l'Europe ?" : un dossier pédagogique avec de nombreuses ressources (synthèses, revues de presse, infographies, vidéos, etc.).
Dessine-moi l'éco :
"Le Brexit, c’est quoi la suite ?", juillet 2016 : 3 minutes pour comprendre, grâce à un schéma pédagogique, les raisons et les conséquences du Brexit.
Sur le site du CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) :
Le Brexit donne aussi l'occasion de revenir sur le rapport des Français à l'intégration européenne et les questions qui sous-tendent les débats sur la construction européenne depuis ses débuts : concevons-nous notre avenir ensemble ou séparément, vers quel type d'Europe voulons-nous aller et avec qui ? Ces questions sont abordées dans cette note de Bruno Cautrès (CEVIPOF) qui s'appuie sur l'analyse de la vague 4 (mai 2016) de l'Enquête électorale française : "Regrets, indifférence ou soulagement ? Les Français et l'abandon de l'Europe", L'enquête électorale : comprendre 2017, Note #22, vague 4, juillet 2016.
Voir aussi les sélections des sites experts ENS-DGESCO :
- Géoconfluences «"Brexit" : cartes, infographies, analyses sur le vote du 23 juin».
- La Clé des langues «Comprendre le Brexit».