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Augmenter ou réduire les impôts : quels effets sur l'économie ? L'exemple de la taxe foncière. CEPII. Mars 2018.

Publié le 30/03/2018

Cette étude du CEPII cherche à évaluer les effets sur la demande, et donc sur l'activité économique, d'une baisse ou d'une hausse d'impôt. Les changements dans la fiscalité peuvent affecter l'économie de plusieurs manières : par leurs effets sur les incitations des agents économiques (incitation à travailler, investir...), et donc sur l'offre, et par leurs effets sur la demande en modifiant le revenu disponible des agents économiques. Pour beaucoup d'impôts, ces effets sont concomitants et donc difficiles à dissocier. La taxe foncière, du fait de sa nature non distorsive, permet cependant de mesurer directement le multiplicateur fiscal et ainsi d'estimer les effets de ses variations sur l'activité économique. Les auteurs évaluent l'impact de "chocs" de taxe foncière indépendants du contexte économique dans 35 pays de l'OCDE. Ils montrent qu'une baisse de la taxe foncière conduit à une forte hausse du PIB, et inversement (multiplicateur fiscal élevé) : une augmentation d'un point de la taxe en pourcentage du PIB entraîne une forte baisse du PIB, de 3 % au bout de 3 ans. La taxe foncière fait partie des impôts qui ont le plus d'impact sur l'activité économique car elle est prélevée sur le revenu disponible d'agents économiques ayant une forte propension marginale à consommer (plus de la moitié des agents économiques sont propriétaires). Une hausse de la taxe foncière a un effet très négatif sur la consommation, mais aussi sur l'investissement non résidentiel selon les calculs des auteurs. En revanche, elle peut améliorer le solde commercial à long terme.

La Lettre du CEPII n°386, mars 2018

par François Geerolf et Thomas Grjebine.

Résumé

Quels sont les effets d'une baisse ou d'une hausse d'impôt sur l'économie ? Tous les impôts ont-ils le même effet ? Ces questions font toujours débat. Elles sont pourtant cruciales pour les choix de politique économique. Par exemple, le FMI a reconnu après la crise des dettes souveraines avoir sous-estimé l'impact négatif des hausses d'impôts sur l'activité – ce qui a pu contribuer à plonger plusieurs économies européennes dans la récession. De même, savoir s'il faut privilégier des baisses d'impôts pour les ménages, cibler les riches ou les pauvres, ou s'il faut accorder des baisses de charges aux entreprises suscite questions et controverses. La réforme fiscale aux États-Unis, celle du CICE, de l'ISF ou de la taxe d'habitation en France ont été l'occasion d'en débattre. Cette Lettre présente une étude du CEPII (Geerolf et Grjebine, 2018), qui apporte un éclairage nouveau sur ces questions en mesurant les effets sur l'économie de changements de taxe foncière. Les résultats obtenus montrent qu'une baisse de la taxe foncière aboutit à une forte hausse du PIB : le multiplicateur fiscal au sens keynésien, c'est-à-dire le rapport entre l'augmentation du PIB et la baisse de la taxe, serait de l'ordre de trois au bout de trois ans.

Voir l'interview de Thomas Grjebine pour XerfiCanal (avril 2018) : L'impact des impôts sur l'économie : l'exemple de la taxe foncière