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Capitalisme à la recherche de rendements anormalement élevés : quelles conséquences ? Natixis. Octobre 2017.

Publié le 06/10/2017

Flash Economie n°1162, 5 octobre 2017.

par Patrick Artus.

Résumé

Nous pensons que dans les pays de l'OCDE le capitalisme est à la recherche d'une rentabilité du capital (d'un rendement des fonds propres) anormalement élevée par rapport au niveau des taux d'intérêt. Il peut en résulter a priori quatre conséquences :

- la baisse de la part des salaires dans le PIB, c'est-à-dire une pression à la réduction des salaires qui accroît la profitabilité, et qu'on a bien observée. Elle conduit à la faiblesse de la demande des ménages et à celle de l'inflation. Elle explique donc les politiques budgétaire et monétaire expansionnistes (il faut soutenir la demande, et l'inflation faible autorise les taux d'intérêt bas), d'où la hausse forte des taux d'endettement.

- la hausse du levier d'endettement des entreprises (hausse de l'endettement, rachats d'actions) permet aussi d'accroître le rendement des fonds propres (le ROE). Elle est obtenue à la fois par la hausse de la dette et par les rachats d'actions.

- la recherche de position et de rentes de monopole, ce qui est certainement le cas aujourd'hui des grandes entreprises de l'Internet (des GAFAM), et peut expliquer le mouvement d'acquisitions et de concentration. Elle ne concerne pas l'ensemble des entreprises.

- un effort accru d'innovation et de développement de nouveaux produits, qui permet d'obtenir les rentes liées à l'innovation. On ne l'a pas observé.

Les conséquences de l'exigence élevée de rentabilité du capital sont donc négatives : compression des salaires, politiques monétaire et budgétaire trop expansionnistes, hausse du levier d'endettement, recherche quand c'est possible (GAFAM) de positions de monopole.