Emploi, chômage, revenus du travail. Édition 2022. Insee. Juin 2022.
Insee Références, édition 2022.
L'Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage de 218 pages un ensemble d'analyses et d'indicateurs portant sur le marché du travail.
Au sommaire
Vue d'ensemble :
► Le marché du travail en 2021 : l'emploi s'est très fortement redressé
Résumé : Fin 2021, 29,5 millions de personnes sont en emploi en France, dont 26,4 millions de salariés. L'emploi a rebondi de 965 000 après avoir baissé de 175 000 pendant la première année de crise sanitaire. Il dépasse ainsi nettement son niveau d'avant‑crise, de fin 2019. La proportion de personnes travaillant à temps partiel a continué de diminuer, et celle des personnes en sous‑emploi s'est nettement repliée. Le niveau de qualification des emplois a de nouveau augmenté, tandis que la part des emplois à durée limitée a rebondi.
Conséquences du rebond de l'emploi, en 2021, le chômage et son halo ont diminué de concert, de 0,8 point au total : 10,4 % des 15‑64 ans sont sans emploi et souhaitent travailler en 2021, soit le plus bas niveau depuis 2011.
Le taux d'activité a aussi renoué avec une croissance interrompue en 2019 et atteint en 2021 son plus haut niveau depuis que l'Insee le mesure au sens du BIT (1975), augmentant pour toutes les tranches d'âge.
En 2021, le salaire moyen par tête a nettement rebondi dans le privé, dépassant même en fin d'année sa trajectoire d'avant‑crise sanitaire, et a continué d'augmenter dans le public. En termes réels, ces hausses sont toutefois largement atténuées par le regain d'inflation depuis l'automne 2021. Le coût du travail horaire a quant à lui quasiment stagné en 2021, contrecoup d'une forte accélération en 2020.
Éclairages :
► Projections de population active : le nombre d'actifs diminuerait à partir de 2040
Résumé : Selon les nouvelles projections de l'Insee, la population active continuerait de croître légèrement au cours des deux prochaines décennies, passant de 30,1 millions en 2021 à 30,5 millions en 2040, puis diminuerait pour se situer à 29,2 millions en 2070.
Le repli au‑delà de 2040 s'explique par une diminution de la population en âge de travailler, en ligne avec la récente actualisation des projections démographiques. D'ici 2070, la population totale augmenterait légèrement, mais continuerait de vieillir ; le nombre de personnes âgées de 70 ans ou plus augmenterait de 5,2 millions avec l'arrivée des générations nées pendant le baby‑boom, tandis que celui des moins de 70 ans diminuerait de 3,1 millions.
Les réformes passées des retraites continuent de contribuer à augmenter les taux d'activité des seniors de 60 à 69 ans. En particulier, le taux d'activité des personnes âgées de 60 à 64 ans continuerait d'augmenter avant d'atteindre un plateau à 58 % vers 2040, soit 20 points de plus qu'en 2021. Cette année 2040 correspond à la fin de la montée en charge de la réforme de 2014.
La plus grande proportion de seniors de 70 ans ou plus, dont les taux d'activité sont très bas, compenserait la hausse de l'activité des personnes touchées par les réformes passées des retraites, si bien que le taux d'activité projeté des personnes âgées de 55 ans ou plus se stabiliserait à environ 25 %.
La croissance de la population active au cours des prochaines décennies est revue à la baisse par rapport au précédent exercice de projection de 2017, dans lequel la population active augmentait chaque année jusqu'à 2070, atteignant alors 32,4 millions. Cette révision est liée à la révision de la population en âge de travailler, tandis que les comportements d'activité sont eux‑mêmes peu révisés.
► PCS 2020, PCS Ménage, classes d'emploi : une lecture enrichie de la société
Résumé : La nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) a fait l'objet d'une rénovation, qui a débouché sur une nouvelle version, la PCS 2020. L'actualisation qui en résulte au niveau le plus détaillé de la PCS vise à rendre compte des transformations des métiers. Les niveaux plus agrégés, correspondant aux catégories et groupes socioprofessionnels, sont inchangés. Les groupes socioprofessionnels sont fréquemment mobilisés pour la description de l'emploi et des situations économiques et sociales des individus et des ménages. Ainsi, en 2021, les jeunes sont surreprésentés parmi les employés et les ouvriers. Les groupes socioprofessionnels constituent aussi la grille classique d'analyse de la mobilité sociale : en 2021, plus de deux tiers des personnes de 35 à 59 ans ont changé de groupe socioprofessionnel par rapport à leurs parents. Les classes d'emploi, nouvelles catégorisations complémentaires à la PCS, captent quant à elles les différentes inégalités dans la durée et l'organisation du travail. Autre nouvelle catégorisation, la PCS Ménage, qui combine la situation socioprofessionnelle des deux principaux membres du ménage. Elle est plus pertinente que l'approche s'appuyant sur la PCS de la personne de référence du ménage pour analyser certains phénomènes, comme le statut d'occupation du logement ; ainsi, les ménages à dominante cadre accèdent davantage à la propriété.
► Organisation et durée du travail pendant la crise sanitaire : de fortes différences sectorielles
Résumé : Lors du premier confinement de la population au printemps 2020, le temps de travail des salariés à temps complet a baissé de 9,9 heures en moyenne par semaine comparativement aux années précédentes. Ce recul s'est accompagné de l'essor du travail à domicile, qui a plus que doublé entre 2019 et 2020. Le temps de travail a presque retrouvé son niveau d'avant‑crise au printemps 2021. Le retour à la normale s'est fait progressivement au fil des décisions gouvernementales d'allégement des restrictions liées à la crise sanitaire.
D'importantes disparités sectorielles s'observent. Ainsi, le temps de travail a baissé de 20,8 heures par semaine dans les secteurs touchés par des fermetures obligatoires durant le premier confinement, tandis qu'il n'a diminué que de 1,8 heure pour les commerces et services qualifiés d'essentiels. Dans les secteurs ayant initialement rencontré des difficultés à assurer la sécurité sanitaire de leurs salariés, 48 % des salariés ont été au chômage partiel lors du premier confinement, soit trois fois plus que dans les secteurs industriels qui ont renforcé leur production en raison de leur caractère prioritaire.
La mobilité sectorielle s'est accrue dans les secteurs ayant subi des fermetures obligatoires : 13 % de leurs salariés y ont changé de secteur d'activité entre les premiers semestres 2020 et 2021, contre 9 % entre 2018 et 2019. Les secteurs ayant connu des problèmes de débouchés au premier confinement, où le recours au chômage partiel a contribué à stabiliser la main-d'œuvre, ont quant à eux attiré de nouveaux salariés quand leur situation s'est améliorée.
Dossiers :
► Les conséquences de la crise sanitaire sur les conditions de travail selon les métiers
Résumé : Les conditions de travail ont évolué durant la crise sanitaire, avec des conséquences différentes d'un métier à l'autre. Elles se sont nettement dégradées pour les métiers recourant fréquemment au télétravail et les métiers dits essentiels au travail intense. Au contraire, les métiers exercés sur site avec une autonomie limitée, par exemple la plupart des ouvriers, et ceux dits essentiels au travail moins intense ont connu relativement peu de changements. Le sentiment d'insécurité de l'emploi a fortement augmenté pour les métiers exercés dans les secteurs ayant subi des fermetures obligatoires. Dans les métiers avec une pratique modérée du télétravail, les évolutions des conditions de travail ressemblent à celles de l'ensemble des personnes en emploi.
La crise a affecté la santé des travailleurs, directement ou non. Une partie importante d'entre eux déclarent une augmentation des troubles du sommeil et des douleurs, surtout dans les métiers avec un recours fréquent au télétravail et les métiers essentiels au travail intense. La contamination par le virus de la Covid‑19 attribuée au cadre professionnel est pour sa part deux fois plus élevée que la moyenne parmi les travailleurs essentiels au travail intense. À l'inverse, les travailleurs sur site avec une autonomie limitée ont été les moins contaminés.
Résumé : En 2018, les agents de la fonction publique de l'État (FPE) constituent une population en majorité féminine, davantage diplômée et deux fois plus souvent cadre ou profession intermédiaire que l'ensemble des salariés en France. Deux fonctionnaires de la FPE sur trois appartiennent à la catégorie hiérarchique A, la plus élevée.
Une part importante d'agents a intégré la fonction publique avec un niveau de diplôme supérieur à celui requis. Cette part a crû au fil des générations. Les fonctionnaires surdiplômés à l'entrée ont néanmoins souvent rejoint une catégorie hiérarchique conforme à leur diplôme au cours de leur carrière par le biais de promotions individuelles ou de reclassements de leur corps.
Les agents de la fonction publique de l'État surdiplômés à l'entrée et les hommes ont plus de chances d'avoir été promus au cours de leur carrière que les autres. Les promotions s'accompagnent en moyenne de salaires plus élevés alors que les interruptions ou les longues périodes de chômage sont associées à des salaires moins élevés.
► Après la naissance d'un enfant, les conditions de travail diffèrent entre les pères et les mères
Résumé : Après l'arrivée d'un enfant, de nombreux parents sont amenés à effectuer des ajustements dans leur vie professionnelle. Ces modifications sont fortement différenciées selon le genre. Ainsi, les mères de très jeunes enfants réduisent plus fréquemment leur temps de travail que les pères, ce qui creuse les écarts de rémunération en leur défaveur. Elles changent aussi moins souvent d'emploi, ce qui peut restreindre leur évolution de carrière. Par ailleurs, les mères sont plus nombreuses à déclarer ne pas avoir assez de temps pour effectuer correctement leur travail. Les pères, quant à eux, augmentent plus fréquemment leur temps de travail après l'arrivée d'un enfant, tendent à travailler plus souvent le soir ou le dimanche, et sont également plus nombreux à se dire confrontés à des situations de tension au travail, dans lesquelles leurs marges de manœuvre individuelles ne leur permettent pas de faire face aux exigences qu'ils ressentent dans leur travail.
Fiches :
1. Emploi (7 fiches)
1.1 Évolution de l'emploi (fiche imprimable)
1.2 Caractéristiques des personnes en emploi (fiche imprimable)
1.3 Professions et secteurs d'activité (fiche imprimable)
1.4 Statuts d'emploi (fiche imprimable)
1.5 Emplois aidés (fiche imprimable)
1.6 Mouvements de main‑d'œuvre (fiche imprimable)
1.7 Emploi dans les régions (fiche imprimable)
2. Chômage (5 fiches)
2.1 Évolution du chômage (fiche imprimable)
2.2 Inégalités face au chômage (fiche imprimable)
2.3 Demandeurs d'emploi (fiche imprimable)
2.4 Indemnisation du chômage (fiche imprimable)
2.5 Chômage dans les régions (fiche imprimable)
3. Activité, inactivité (4 Fiches)
3.1 Évolution de la population active (fiche imprimable)
3.2 Transitions sur le marché du travail (fiche imprimable)
3.3 Halo autour du chômage et sous‑emploi (fiche imprimable)
3.4 Situations contraintes sur le marché du travail (fiche imprimable)
4. Temps et conditions de travail (6 fiches)
4.1 Durée et organisation du temps de travail (fiche imprimable)
4.2 Temps partiel (fiche imprimable)
4.3 Pluriactivité (fiche imprimable)
4.4 Conditions de travail (fiche imprimable)
4.5 Travail, santé et handicap (fiche imprimable)
4.6 Négociations et grèves dans les entreprises (fiche imprimable)
5. Revenus et coûts du travail (10 fiches)
5.1 Évolutions conjoncturelles du coût du travail et des salaires (fiche imprimable)
5.2 Salaire minimum de croissance (fiche imprimable)
5.3 Salaires dans le secteur privé : caractéristiques des individus (fiche imprimable)
5.4 Salaires dans le secteur privé : caractéristiques des employeurs (fiche imprimable)
5.5 Salaires dans la fonction publique : caractéristiques des individus (fiche imprimable)
5.6 Salaires dans la fonction publique : caractéristiques des employeurs (fiche imprimable)
5.7 Revenu salarial (fiche imprimable)
5.8 Inégalités salariales (fiche imprimable)
5.9 Revenus d'activité des non‑salariés (fiche imprimable)
5.10 Disparités territoriales de salaires et de revenus d'activité (fiche imprimable)
6. Données internationales (3 fiches)
6.1 Emploi et chômage en Europe (fiche imprimable)
6.2 Groupes socioéconomiques en Europe (fiche imprimable)
6.3 Salaires et coût du travail en Europe (fiche imprimable)
Annexes : Sources et méthodes, glossaire, sigles.
Quelques graphiques extraits de la publication :
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Source : Emploi, chômage, revenus du travail. Édition 2022, Insee Référence, juin 2022.
Précédentes éditions de l'Insee Références "Emploi, chômage, revenus du travail" :