La déplaisante arithmétique des déséquilibres de la zone euro. CEPII. Février 2018.
La lettre du CEPII n°385, 21 février 2018.
par Guillaume Gaulier et Vincent Vicard.
Résumé
Qu'ils soient mesurés par les surplus ou les déficits de compte courant, ou estimés par les mésalignements de change, les déséquilibres entre pays membres de la zone euro restent importants. Au sein d'une union monétaire, le rééquilibrage nécessite des ajustements de prix, qui passent par des écarts de taux d'inflation. Étant donné que l'Allemagne affiche une sous-évaluation de son taux de change effectif réel de 20 points de pourcentage par rapport au reste de la zone, le processus de rééquilibrage impliquerait un taux d'inflation supérieur de 2 points de pourcentage en Allemagne par rapport au reste de la zone euro sur une décennie, ou 1 point sur deux décennies. Pour être compatible avec l'objectif d'inflation de la BCE et ne pas risquer de maintenir le reste de la zone proche de la déflation, ce rééquilibrage nécessite l'acceptation d'une inflation plus forte dans les pays en surplus qui, autant que les pays en déficit, doivent prendre leur part dans l'ajustement à réaliser. La question des déséquilibres hérités de la première décennie de la monnaie unique reste donc pleinement à l'agenda de la zone euro.
Compte courant de la zone euro et des pays membres
Source : La lettre du CEPII n°385, février 2018