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La différenciation pédagogique en classe. IFÉ. Novembre 2016.

Publié le 24/11/2016

La massification scolaire s'est accompagnée d'une hétérogénéité plus grande des élèves et les enseignants s'efforcent aujourd'hui de prendre en compte cette diversité dans leurs pratiques pédagogiques afin de réduire les écarts de réussite qu'elle peut engendrer. «Construire, mettre en œuvre et animer des situations d'enseignement et d'apprentissage prenant en compte la diversité des élèves» fait partie des compétences communes que les professeurs doivent acquérir et maîtriser pour l'exercice de leur métier (voir le référentiel de compétences des métiers du professorat et de l'éducation). Le recours à la «différenciation pédagogique» est préconisé pour adapter l'enseignement à la diversité des élèves et mieux répondre à leurs besoins (voir l'entretien avec Florence Robine, Directrice générale de l'enseignement scolaire, sur la même page).

Mais que recouvre précisément la notion de différenciation pédagogique ? Quelles sont ses différentes modalités de mise en œuvre ? Comment passer de la théorie, du principe à la pratique de différenciation ? Que sait-on des effets des pratiques de différenciation sur la réussite des élèves ? C'est à toutes ces questions que répond ce dossier de veille très éclairant de l'IFÉ rédigé par Annie Feyrant.

Dossier de veille de l'IFÉ n°113, novembre 2016.

par Annie Feyfant, chargée d'étude et de recherche à l'IFÉ.

Résumé

Le constat de l'accroissement des inégalités scolaires en France, relevé par les dernières évaluations PISA et par le récent rapport du CNESCO, alarme les partenaires de l'école et relance le débat de «la gestion de l'hétérogénéité des élèves».

La réponse classique à cette diversité (culturelle, sociale, scolaire, cognitive, etc.) a été d'envisager une pédagogie différenciée ou une différenciation pédagogique.

Ce dossier interroge bien sûr le concept quant au(x) sens à lui donner et aux principes mis en avant par les uns et les autres. Malgré quelques divergences, la majorité des travaux qui dépassent le stade des intentions et proposent de passer à l'action, déclinent les conditions de la différenciation. Puisqu'il est question de stratégies d'enseignement, cette différenciation, qui peut anticiper les situations ou s'y adapter, peut porter sur les contenus, les processus d'apprentissage, les productions d'élèves ou encore l'environnement de travail en classe. Elle peut être mise en place avant un enseignement, pendant un enseignement ou après, et s'appuie sur le fil conducteur de l'évaluation (en cours d'apprentissage, pour ne pas dire «formative»). Cependant, une fois posés les principes et modalités «idéales», les observations et enquêtes auprès des enseignants montrent que le passage de la théorie à la pratique est loin d'être simple.

Ce dossier est consacré à une différenciation pédagogique dans un contexte relativement «classique», mais il est aussi intéressant de se poser la question d'autres usages ou stratégies pouvant faciliter la réussite de tous les élèves : classe inversée, individualisation, enseignement explicite, pratiques d'«éducation nouvelle».

In fine, les différentes contributions des chercheurs, anglophones ou francophones, présentent un biais non négligeable, les observations en classe portent sur les pratiques enseignants ; il s'agit essentiellement de recherches qualitatives basées sur des entretiens avec les enseignants. Les effets de ces pratiques sur les élèves sont trop peu mesurés.

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