La flexibilité des changes rend-elle la politique monétaire indépendante? Natixis. Mars 2015.
Publié le 05/03/2015
Flash Problèmes structurels, n°189, 6 mars 2015.
par Patrick Artus.
Résumé
Si on suit le célèbre "triangle d'impossibilité", pour que la politique monétaire d'un pays soit indépendante, et s'il ne veut pas utiliser les contrôles de capitaux, il faut que le pays soit en régime de taux de changes flexibles (en changes fixes, la politique monétaire est utilisée pour stabiliser le taux de change, et ne peut pas avoir d'objectif domestique, comme la lutte contre l'inflation).
Nous nous demandons si effectivement la flexibilité des changes permet d'avoir une politique monétaire indépendante en regardant :
- vis-à-vis des Etats-Unis, les cas du Mexique, du Chili, du Brésil, du Canada;
- vis-à-vis de la zone euro, les cas de la Suède, de la Pologne, du Royaume-Uni, de la Suisse.
Ces pays, avec la flexibilité des changes, peuvent-ils choisir leurs taux d'intérêt en fonction de l'évolution de leur économie et indépendamment des taux d'intérêt de leur "grand voisin" ? A l'inverse, doivent-ils quand même réagir aux variations des politiques monétaires de leur "grand voisin", peut-être pour éviter de trop grandes variations des taux de change ("fear of floating") ?
Parmi les 8 pays analysés, seul le Chili montre une politique monétaire indépendante : dans la grande majorité des cas, les changes flexibles n'entrainent pas l'indépendance monétaire.
par Patrick Artus.
Résumé
Si on suit le célèbre "triangle d'impossibilité", pour que la politique monétaire d'un pays soit indépendante, et s'il ne veut pas utiliser les contrôles de capitaux, il faut que le pays soit en régime de taux de changes flexibles (en changes fixes, la politique monétaire est utilisée pour stabiliser le taux de change, et ne peut pas avoir d'objectif domestique, comme la lutte contre l'inflation).
Nous nous demandons si effectivement la flexibilité des changes permet d'avoir une politique monétaire indépendante en regardant :
- vis-à-vis des Etats-Unis, les cas du Mexique, du Chili, du Brésil, du Canada;
- vis-à-vis de la zone euro, les cas de la Suède, de la Pologne, du Royaume-Uni, de la Suisse.
Ces pays, avec la flexibilité des changes, peuvent-ils choisir leurs taux d'intérêt en fonction de l'évolution de leur économie et indépendamment des taux d'intérêt de leur "grand voisin" ? A l'inverse, doivent-ils quand même réagir aux variations des politiques monétaires de leur "grand voisin", peut-être pour éviter de trop grandes variations des taux de change ("fear of floating") ?
Parmi les 8 pays analysés, seul le Chili montre une politique monétaire indépendante : dans la grande majorité des cas, les changes flexibles n'entrainent pas l'indépendance monétaire.