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La réforme d'Affelnet-lycée à Paris : une mixité sociale et scolaire en forte progression dans les lycées publics. IPP. Février 2023.

Publié le 08/03/2023

Note IPP n° 88, février 2023.

Version imprimable.

par Pauline Charousset et Julien Grenet.

Résumé

À l'heure où le ministère de l'Éducation nationale réfléchit aux leviers qui pourraient être mobilisés pour faire progresser la mixité sociale et scolaire au collège et au lycée, la réforme de la procédure Affelnet-lycée à Paris offre un exemple concret de mise en œuvre de cet objectif à grande échelle.

À la rentrée 2021, cette procédure automatisée d'affectation des élèves aux lycées publics a été réformée en profondeur pour tenter de rééquilibrer la composition sociale et le niveau scolaire moyen des élèves admis dans les lycées de la capitale. Pour atteindre cet objectif, une nouvelle sectorisation des lycées a été mise en place et le barème qui détermine les priorités des élèves a été modifié pour tenir compte de l'indice de position sociale (IPS) de leur collège d'origine.

En l'espace de deux ans, la réforme a entraîné une diminution de 39 % de la ségrégation sociale entre les lycées généraux et technologiques publics, et une diminution de 30 % de leur ségrégation scolaire par rapport aux niveaux constatés en 2019. La ségrégation sociale des lycées publics de la capitale, qui était supérieure de 15 % à la moyenne des autres académies, est devenue inférieure de 26 % à cette moyenne.

Les résultats de l'analyse proposée par cette note suggèrent qu'entre la moitié et les deux tiers de l'augmentation de la mixité sociale et scolaire des lycées publics s'explique par les nouvelles règles de sectorisation. Bien que de moindre ampleur, la contribution du bonus IPS à la diminution de la ségrégation sociale et scolaire des lycées publics parisiens demeure substantielle.

À court terme, la réforme n'a pas entraîné de « fuite » vers le privé : on ne constate pas de dégradation significative de la composition sociale ou des performances scolaires moyennes des élèves des lycées publics par rapport à ceux du privé.

Ces évolutions se heurtent cependant à plusieurs obstacles structurels qui freinent les progrès de la mixité dans les lycées parisiens : le caractère insuffisamment mixte du secteur de recrutement de certains lycées, le statut dérogatoire de certaines formations et, surtout, le fait que les lycées privés sous contrat ne soient pas intégrés à la procédure. Alors que les lycées publics accueillaient en moyenne 50 % d'élèves de catégories sociales très favorisées à la rentrée 2022, cette proportion atteignait 78 % dans les lycées privés (qui scolarisent 41 % des élèves de seconde GT). Bien que la réforme d'Affelnet ait permis de réduire de 30 à 40 % les niveaux de ségrégation sociale et scolaire dans les lycées publics, cette réduction n'a été que de 15 à 20 % à l'échelle de l'ensemble des lycées parisiens, qui restent les plus ségrégés de France.

Sommaire

  • Affelnet-lycée à Paris : une procédure profondément réformée en 2021
  • Une forte augmentation de la mixité sociale et scolaire dans les lycées publics
  • Difficultés rencontrées et pistes d'amélioration

Cliquez sur les images pour agrandir les figures.

Carte : Bonus IPS en fonction du collège de scolaritation (rentrée 2022)

Graphiques : Impact de la réforme d'Affelnet sur la mixité sociale et scolaire dans les lycées généraux et technologiques publics de l'académie de Paris

Source : Note IPP n° 88, février 2023.

Pour aller plus loin

Charousset P., Grenet J. (2023), « Peut-on concilier ouverture sociale et excellence scolaire ? Un premier bilan de l'intégration des lycées Henri-IV et Louis-le-Grand à la procédure Affelnet », Institut des Politiques Publiques, Note IPP n° 89, février.

Conférence des Jécos (2022), « Équité scolaire, un idéal lointain ? », Tout économie, novembre.

Rocher T. (2016), « Construction d'un indice de position sociale des élèves », DEPP, Éducation & Formation n° 90, chap. 1, avril.