La stagnation séculaire vient-elle de la bipolarisation des marchés du travail ? Natixis. Août 2017.
Une publication qui alimente le débat sur les causes du ralentissement des gains de productivité sur le long terme dans les pays avancés.
"«Stagnation séculaire» : le problème est loin d'être seulement celui de la bipolarisation des marchés du travail", Flash Economie n°975, 30 août 2017.
par Patrick Artus.
Résumé
Le ralentissement des gains de productivité dans tous les pays (nous donnons les exemples des États-Unis, de la zone euro prise globalement, de la France), conduit aujourd'hui à des estimations très faibles de la croissance potentielle (la «stagnation séculaire»). On attribue parfois la faiblesse des gains de productivité à la «bipolarisation» des marchés du travail : les emplois se créent surtout en bas de l'échelle de la qualité, de la productivité, des salaires ; les emplois intermédiaires disparaissent, les emplois haut de gamme sont peu nombreux. S'il y a surtout des créations d'emplois peu productifs, bien sûr les gains globaux de productivité sont réduits.
Mais cette piste de la bipolarisation des marchés du travail pour expliquer la faiblesse des gains de productivité est très insuffisante :
- elle ne peut expliquer qu'une petite partie du ralentissement des gains de productivité ;
- les gains de productivité ralentissent aussi fortement dans l'industrie manufacturière.
Evolution de la productivité par tête et de la croissance potentielle entre 1980 et 2017
(États-Unis, Zone euro, France)
Source : Flash Economie n°975, 30 août 2017