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La taille des classes influence-t-elle la réussite scolaire ? IPP. Septembre 2017.

Publié le 07/09/2017

Que dit la recherche académique en économie sur l'efficacité des mesures en matière d'éducation ? Au mois de mai, une publication d'Asma Benhenda examinait le programme d'Emmanuel Macron pour l'éducation à la lumière des résultats de la recherche économique. Qu'en est-il plus précisément du dispositif de réduction de la taille des classes en primaire ?

Selon les recherches internationales récentes, passées en revue par trois économistes spécialistes des politiques éducatives et de l'évaluation (École d'économie de Paris et Université de Mannheim), réduire la taille des classes permettrait d'améliorer significativement les performances des élèves. Le dédoublement des classes aurait des effets importants, même si les enseignants changent peu leurs pratiques pédagogiques. En ciblant les élèves les moins favorisés, une telle politique pourrait ainsi contribuer à réduire les inégalités scolaires, qui tendent à s'accentuer en France. D'après la littérature, elle aurait également un impact positif à plus long terme sur les salaires futurs des élèves bénéficiaires.

Publiée dans une note de l'Institut des politiques publiques (IPP), cette étude confirme l'efficacité du dédoublement des classes de primaire et par conséquent le bien-fondé, sur le plan scientifique en tout cas, de la mesure gouvernementale de limitation à 12 élèves les classes de CP en REP+ (réseaux d'éducation prioritaire renforcés) dès la rentrée 2017. Cette mesure doit s'étendre en 2018 aux classes de CE1 de REP+, et de CP et CE1 de REP (réseaux d'éducation prioritaire).

Note IPP n°28, septembre 2017.

Version pdf.

par Adrien Bouguen, Julien Grenet et Marc Gurgand.

Résumé

Cette note présente les résultats des recherches les plus robustes méthodologiquement, qui estiment l'impact d'une réduction de la taille des classes sur les performances scolaires des élèves et sur leur destin à plus long terme. Contrairement à une idée qui a longtemps perduré, ces effets sont élevés, si on les compare à d'autres politiques scolaires menées à grande échelle et rigoureusement évaluées. Le coût absolu du doublement des classes de CP et de CE1 justifie de cibler cette politique sur les élèves les moins favorisés, mais l'investissement est rentable dès qu'il existe des effets in fine sur la situation professionnelle des bénéficiaires aussi petits que 1%. Il reste cependant beaucoup d'inconnues, notamment sur l'articulation entre la réduction de la taille des classes et les pratiques pédagogiques.

Points clés

  • Un certain nombre de travaux de recherche internationaux, pour la plupart récents, estiment les effets d'une réduction de la taille des classes sur les progressions des élèves en neutralisant de façon convaincante les biais de sélection.
  • Ces travaux montrent que le dédoublement d'une classe de 24 élèves améliore les performances moyennes des élèves de façon significative, et il est même possible d'en voir les effets à long terme sur les trajectoires scolaires et l'insertion professionnelle.
  • Ces effets sont observés alors même que les enseignants ne sont pas spécifiquement accompagnés au plan pédagogique.
  • Le coût élevé d'une telle politique justifie de la cibler sur les élèves les moins favorisés socialement, ce qui répond à un objectif de réduction des inégalités.
  • Le calcul coût-bénéfice indique qu'une telle politique est rentable dès qu'elle permet d'augmenter le salaire futur de ses bénéficiaires de 1%, via ses bénéfices sur la trajectoire scolaire.

 

A lire également : 

Le commentaire de Marie Duru-Bellat pour Alternatives Economiques : "L'éducation (enfin) réconciliée avec la recherche ?" (5/09/2017).