Le renforcement de la mixité sociale à l'école a-t-il un impact sur l'équité des résultats d'apprentissage ? OCDE. Juin 2019.
PISA à la loupe #97, 11 juin 2019.
par Pauline Givord.
PISA à la loupe est une série de notes produites tous les mois, s'adressant aux décideurs en matière de politiques d'éducation et conçue pour analyser de façon concise et accessible un thème issu de l'enquête PISA.
Résumé
Les résultats scolaires des élèves sont influencés par leurs caractéristiques personnelles, mais aussi, entre autres facteurs, par celles des autres élèves de leur établissement. Les camarades d'école peuvent se motiver et s'entraider pour surmonter les difficultés d'apprentissage ; mais ils peuvent aussi perturber les cours, nécessiter une attention disproportionnée de la part des enseignants et devenir une source d'inquiétude. Les modalités d'affectation des élèves dans les établissements, et la mesure dans laquelle elles entraînent un creusement des différences socio-économiques ou académiques (stratification) entre les établissements, peuvent donc avoir une incidence sur les résultats d'apprentissage au niveau national. Parmi les pays et économies participant à l'enquête PISA, quels sont ceux où les élèves se concentrent particulièrement dans certains établissements en fonction de leurs niveaux scolaires ou de leur statut socio-économique ? Quel lien existe-t-il entre la ségrégation socio-économique entre les établissements et les écarts de performance entre les élèves de statuts socio-économiques différents ?
Principaux résultats
• Le degré de ségrégation sociale à l'école varie sensiblement entre les systèmes d'éducation. Dans de nombreux pays d'Amérique latine, ainsi que dans l'entité Pékin-Shanghai-Jiangsu-Guangdong (Chine) et en Indonésie, les élèves issus du même milieu se concentrent en général dans les mêmes établissements. Parmi les pays de l'OCDE, c'est en Finlande, en Norvège et en Suède que la ségrégation sociale est la plus faible à l'école.
• Dans nombre de pays, les établissements sont plus susceptibles de présenter de fortes concentrations d'élèves favorisés sur le plan socio-économique que d'élèves défavorisés.
• Les systèmes d'éducation où la ségrégation sociale est plus forte sont en général moins équitables sur le plan des possibilités d'apprentissage.
Conclusion de l'étude
Les élèves, en particulier ceux issus de milieux défavorisés, peuvent pâtir du manque de mixité sociale et académique à l'école. Lorsque la mixité est insuffisante, les enfants peuvent se voir privés de la possibilité d'apprendre, de jouer et de communiquer avec d'autres enfants d'origines sociales, culturelles et ethniques différentes, et la cohésion sociale s'en trouver ainsi menacée. Pour promouvoir l'équité et l'inclusion, l'affectation des élèves dans les établissements doit être mûrement réfléchie afin de réduire le risque de sélection des élèves en fonction de leur statut social ou de leurs aptitudes.