Les atteintes « anti-LGBT+ » enregistrées par les forces de sécurité en 2021. SSMSI. Mai 2022.
Interstats Info rapide n° 20, 16 mai 2022.
Interstats présente des données de référence, des analyses, des études et des séries de chiffres sur l'insécurité et la délinquance mises en ligne par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Résumé
En 2021, dans le contexte du prolongement de la crise sanitaire, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 3 790 atteintes commises en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre (« anti-LGBT+ ») : 2 170 crimes et délits et 1 620 contraventions sur l'ensemble du territoire français.
Ces atteintes prennent majoritairement la forme d'injures ou de diffamations (59 %).
Par rapport à 2020, le nombre de crimes et délits « anti-LGBT+ » enregistrés est en hausse de 28 %, et celui des contraventions de 16 % (respectivement, + 12 % et + 32 % par rapport à 2019, année précédant la crise sanitaire).
Le dépôt de plainte est une démarche très peu effectuée par les victimes : environ 20 % des victimes de menaces ou violences « anti-LGBT+ » et seulement 5 % des victimes d'injures « anti-LGBT+ » déclarent avoir porté plainte en moyenne sur la période 2012-2018, selon l'enquête Cadre de vie et sécurité.
Plus de la moitié de ces atteintes (53 %) sont enregistrées dans des agglomérations de 200 000 habitants et plus, mais cette proportion a diminué au cours des deux dernières années.
Près de la moitié des victimes subissent des crimes et délits « anti-LGBT+ » dans des lieux publics.
Les crimes et délits « anti-LGBT+ » enregistrés touchent majoritairement les hommes (73 % en 2021) et les jeunes de moins de 30 ans (51 %). Sur le périmètre restreint de la police nationale, les victimes de contraventions « anti-LGBT+ » sont également surtout des hommes (73 %) mais la part des moins de 30 ans est plus faible que pour les crimes et délits (37 % des victimes de contraventions).
Sommaire
- Depuis 2016, le nombre d'actes « anti-LGBT+ » enregistrés a doublé
- Les atteintes « anti-LGBT+ » font rarement l'objet d'un dépôt de plainte auprès des services de sécurité
- Plus de la moitié des actes « anti-LGBT+ » enregistrés sont des diffamations ou injures
- Une sur-représentation des atteintes commises dans les communes de plus de 200 000 habitants
- Des crimes et délits principalement commis dans la rue ou dans des lieux ouverts au public
- Les jeunes et les hommes davantage victimes de crimes ou de délits « anti-LGBT+ » enregistrés par la police et la gendarmerie
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Source : Interstats Info rapide n° 20, mai 2022.
Pour en savoir plus :
Insécurité et délinquance en 2021 : une première photographie, SSMSI, Janvier 2021, SES-ENS.