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Les effets macroéconomiques de la crise sanitaire en 2020. Insee. Mai 2021.

Publié le 30/05/2021

À l'occasion de la publication annuelle sur les Comptes de la Nation pour l'année 2020, l'Insee publie une série d'études statistiques sur les effets macroéconomiques de la crise sanitaire de 2020. Un billet du blog de l'Insee apporte un éclairage sur la perte de revenu national entraînée par la pandémie et sur la manière dont les agents économiques ont supporté cette perte, par un recul de leurs dépenses ou un accroissement de leur déficit.

► Victor Amoureux, Jean-Cyprien Héam, Thomas Laurent, Les comptes de la Nation en 2020, Insee Première n° 1860, 28 mai 2021.

Résumé

En 2020, l'activité affiche un recul historique en France : le produit intérieur brut (PIB) en euros constants diminue de 7,9 %, après + 1,8 % en 2019 et + 1,9 % en 2018. Ce recul est très largement consécutif à la crise sanitaire liée à la Covid-19 : l'économie a été fortement perturbée par l'épidémie, tandis que les mesures visant à limiter sa propagation (confinements, couvre-feux, fermetures de commerces, etc.), prises à la fois en France et dans de nombreux pays étrangers, ont à leur tour ralenti l'activité. La baisse mesurée cette année est ainsi la plus importante dans l'histoire des comptes nationaux français, établis depuis 1949.

Avec la forte chute de l'activité en France, le revenu national brut (RNB) perd 6,1 %. Cette baisse est, pour près des trois quarts, assumée par les administrations publiques, du fait des mesures de soutien à l'économie (activité partielle, fonds de solidarité, etc.). Même si le revenu des entreprises non financières se contracte, le taux de marge reste à un niveau comparable à celui de ces dernières années. La hausse modérée du revenu des ménages (+ 1,0 %), combinée au recul de la consommation (− 6,5 %), entraîne une hausse exceptionnelle de leur épargne en 2020. Au total, le besoin de financement de la nation augmente de 41,2 Md€.

Sommaire

  • En 2020, le PIB chute de 7,9 %, après + 1,8 % en 2019
  • La consommation recule fortement, notamment pour les ménages
  • L'investissement se replie nettement
  • Les échanges internationaux sont fortement dégradés et le déficit extérieur se creuse
  • Le pouvoir d'achat des ménages progresse modérément malgré la pandémie
  • L'épargne des sociétés non financières se dégrade de 43,3 Md€
  • L'activité des sociétés financières se dégrade en 2020
  • Le besoin de financement de la Nation se creuse de 41,2 Md€

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Graphique : Contributions à l'évolution du PIB en volume 2016-2020

Source : Insee Première n° 1860, mai 2021.

► Jules Baleyte, Alexandre Bourgeois, Benjamin Favetto, Jean-Cyprien Heam, Matthieu Lequien, Pierre Ralle, L'économie française en 2020 : une année de bouleversements, Insee Analyses n° 64, 28 mai 2021.

Résumé

En 2020, dans la zone euro, le PIB a diminué de 6,6 % sous l'effet de la pandémie mondiale de Covid-19. Toutes les branches ont contribué à la chute de la valeur ajoutée totale. Cependant, celles du commerce, du transport et de l'hébergement et restauration ont été particulièrement affectées. La chute de la consommation privée, en particulier dans les services, est une conséquence directe de la crise sanitaire et des mesures de restriction prises pour lutter contre la propagation de la pandémie.

En France, le PIB a diminué de 7,9 %. Les branches les plus touchées par les effets de la pandémie et les restrictions sanitaires expliquent directement la moitié de la perte globale d'activité, soit 5 points de PIB, et, au total avec les effets indirects en cascade, 6 points de PIB.

Du côté des entreprises, grâce au soutien public, l'épargne des sociétés non financières a moins diminué que leur valeur ajoutée. Au total, l'investissement des entreprises a diminué d'environ 9 %, alors que, selon l'évolution de ses déterminants usuels, il aurait pu baisser de l'ordre du double.

Du côté des ménages, le pouvoir d'achat a légèrement progressé (+ 0,4 %), grâce aux dispositifs de soutien. Sur l'ensemble de l'année, la consommation des ménages a diminué de 7,0 %. Les évolutions de la consommation reflètent les effets de la pandémie, les mesures de restrictions et l'adaptation des comportements des ménages à celles-ci. L'épargne des ménages a progressé, dépassant de plus de 90 milliards d'euros son niveau de 2019 comme son montant attendu au vu de ses déterminants usuels.

En 2020, l'emploi salarié a fortement baissé (- 284 000), retrouvant en fin d'année un niveau comparable à celui de la mi-2018. Le recul a toutefois été limité au regard de la baisse de l'activité, du fait du recours massif au dispositif d'activité partielle. Cela se ressent aussi sur l'évolution du taux de chômage, même s'il perd de son sens en période de confinement : à 8 % fin 2020, il est proche de son niveau de fin 2019.

Pour atténuer les effets de la baisse de l'activité économique, les administrations publiques ont mis en œuvre des aides substantielles envers les ménages et les entreprises. Leurs dépenses ont bondi, tandis que leurs recettes chutaient : le déficit public s'est creusé fortement, pour atteindre 9,2 % du PIB. Ainsi, la perte de revenu national a été majoritairement absorbée par les administrations publiques.

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Graphique : Évolution du PIB et intensité des restrictions en 2020

Source : Insee Analyses n° 64, mai 2021.

► Marie Clerc, Stéphane Legleye, Amandine Nougaret, Au premier trimestre 2021, 22 % des ménages déclarent une baisse de revenus par rapport à mars 2020, Insee Focus n° 238, 27 mai 2021.

Résumé

Avec la baisse de la consommation induite par les confinements, la part des ménages déclarant des difficultés pour boucler leur budget est en baisse depuis un an. Au premier trimestre 2021, 22 % des ménages déclarent néanmoins que leurs revenus ont diminué par rapport à mars 2020, soit deux fois plus que ceux qui déclarent qu'ils ont augmenté (9 %). Les pertes moyennes de revenu sont de plus supérieures aux gains (– 290 euros par mois et par unité de consommation, contre + 226 euros). Les ménages aux revenus modestes, mais aussi les jeunes de moins de 35 ans ou les indépendants, rapportent plus fréquemment des pertes et notamment de montants plus importants. À l'inverse, les ménages comprenant un fonctionnaire ou, dans une moindre mesure, un salarié du privé déclarent moins souvent une diminution de revenu.

Sommaire

  • Moins de ménages en difficulté financière depuis un an
  • Les indépendants davantage en difficulté financière durant les deux premiers confinements
  • Endettement et épargne dépendent du niveau de revenu
  • Sur un an, une perte de revenu déclarée de 8 % pour les ménages les plus modestes, contre 1 % pour les plus aisés
  • Les baisses de revenus depuis mars 2020 touchent davantage les indépendants et les jeunes

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Part des ménages déclarant s'endetter ou tirer sur leurs réserves selon leur revenu par unité de consommation (2018 à début 2021)

Répartition des évolutions de revenus depuis mars 2020 selon l'âge de la personne de référence du ménage

Source : Insee Focus n° 238, mai 2021.

► Nicolas Carnot, Comment s'est réparti le coût macroéconomique de la crise sanitaire ?, Blog de l'Insee, billet du 28 mai 2021. Version imprimable.

Résumé

La crise sanitaire semble rebattre les cartes de l'économie. La publication par l'Insee des comptes de la Nation

Sommaire

  • La perte de revenu national entraînée par la pandémie a été supportée entre 70 % et 80 % par l'État et le reste par les entreprises
  • Une perte de revenu qui a « déjà été payée » pour près de moitié par le recul de la consommation
  • Une baisse modérée de l'investissement, un fléchissement des comptes extérieurs

L'essentiel

  • En 2020, le recul de la production nationale s'est accompagné d'un maintien du revenu global des ménages et d'une hausse de leur épargne. Celle-ci a été plus que compensée par une hausse du déficit public et, dans une moindre mesure, par un repli des résultats des entreprises.
  • Ces mouvements d'ensemble recouvrent des situations très diverses au sein des ménages comme des entreprises.
  • Pour la nation dans son ensemble : une petite moitié de la perte collective a été absorbée par la baisse de la consommation ; et un bon quart chacun l'a été par un moindre investissement et par un déficit courant accru.

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Graphique : Évolution du revenu disponible brut par agent économique en 2020 (Md€)

« La perte de revenu national a été majoritairement absorbée par les administrations publiques, en second lieu par les entreprises privées, et très peu par les ménages considérés globalement. »

Graphique : Partage du recul du revenu disponible brut national entre consommation et épargne en 2020 (Md€)

Graphique : Évolution de l'épargne des agents économiques en 2020 (Md€)

Source : Insee, comptes nationaux.