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Les nouveaux électeurs du Front national. Cevipof. Janvier 2016

Publié le 20/01/2016

L'Enquête électorale française : comprendre 2017, Note #7/vague 1, janvier 2016.

par Jérôme Jaffré.

Une analyse de la sociologie des électeurs du FN aux dernières élections régionales et une illustration de la notion de vote sur enjeu.

Résumé

La percée du Front national entre la présidentielle de 2012 et les régionales de 2015 provient pour près de 60% d'électeurs de la droite et du centre – surtout ceux ayant voté Nicolas Sarkozy au 1er tour – et pour plus d'un quart d'électeurs de la gauche – pour environ un cinquième ceux de François Hollande. Sur le plan sociologique, ces nouveaux électeurs du FN marquent, dans certaines limites, un élargissement de sa base habituelle vers un électorat un peu plus féminin, un peu plus âgé et un peu plus instruit. En outre, ces nouveaux électeurs se classent beaucoup moins dans la droite extrême ou l'extrême droite que l'électorat frontiste traditionnel.
Pourtant, leurs attitudes idéologiques, que ces nouveaux électeurs proviennent du vote Sarkozy ou du vote Hollande, montrent une grande proximité avec l'électorat lepéniste constant, en particulier sur les thèmes de l'immigration, de l'islamophobie et de la volonté de sanctionner la classe politique. Il s'agit bien d'un vote sur enjeu axé sur les thèmes de la sécurité et de l'immigration devenus plus prégnants dans une large partie de l'électorat depuis les attentats du 13 novembre 2015.

Egalement en ligne :

La dynamique du Front national, par Pascal Perrineau, L'Enquête électorale française : comprendre 2017, Note #2/vague 1, décembre 2015.

Résumé

L'étonnante dynamique du Front national doit être comprise au confluent de deux séries de facteurs. Les uns appartiennent au long terme et s'enracinent dans le terrain de la crise économique et sociale, dans les difficultés de pans entiers de la société française avec la globalisation et dans le désamour profond des citoyens vis-à-vis de leur classe politique. Les autres relèvent davantage du court et moyen terme et des attentats terroristes qui l'ont marqué. Ces derniers ont permis au Front national de voir reconnus dans des segments importants de la population les liens qu'il établit depuis des décennies entre le phénomène migratoire et l'insécurité.

"Les fonctionnaires et le Front national", par Luc Rouban, L'Enquête électorale française : comprendre 2017, Note #3/vague 1, décembre 2015.

Résumé

L'implantation du Front national (FN) au sein des trois fonctions publiques s'est confirmée de manière impressionnante lors du premier tour des élections régionales de 2015. Il s'agit d'un changement qualitatif car le Front national conquiert un univers socioprofessionnel qui lui était traditionnellement hostile et prend même racine au cœur du monde enseignant. Cet ancrage du FN chez les fonctionnaires suit néanmoins les lignes d'une fracture sociale qui sépare les cadres des agents d'exécution. Ce clivage est particulièrement puissant dans la fonction publique hospitalière. Cet investissement des fonctionnaires dans le vote FN doit se comprendre au regard des déceptions sur le long terme enregistrées autant auprès des gouvernements de droite que des gouvernements de gauche, même si la gauche socialiste garde encore une position électorale assez forte.

Pour aller plus loin :

L'enquête électorale française 2017 du CEVIPOF (élections présidentielle et législatives).