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Les résultats de l'enquête PISA 2015. OCDE. Décembre 2016.

Publié le 06/12/2016

Depuis 2000, l'OCDE évalue tous les trois ans les connaissances et les compétences des jeunes âgés de 15 ans dans le monde par l'intermédiaire de son Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA). Environ 540 000 élèves dans 72 pays et économies ont participé à l'enquête de 2015 qui couvre la compréhension de l'écrit, les sciences et les mathématiques. En France, c'est un échantillon représentatif de 6000 élèves de 15 ans scolarisés dans les collèges et lycées français qui a été mobilié pour le test PISA. L'enquête PISA 2015 s'est focalisée sur la culture scientifique, définie comme "la capacité des individus à s'engager dans des questions et des idées en rapport avec la science en tant que citoyens réfléchis". Plutôt que la maîtrise d'un programme scolaire déterminé, ce test évalue l'aptitude des élèves à utiliser les connaissances acquises à l'école et à les appliquer dans les situations de la vie courante.

Site du PISA 2015.

Synthèses des résultats en français

Principaux résultats de l'enquête PISA 2015, publiée le 6 décembre 2016.

Le communiqué en ligne : "Singapour en tête du classement de la dernière enquête PISA de l'OCDE sur l'état de l'éducation dans le monde" (6/12/2016).

Résultats par pays : carte interactive pour comparer les pays selon les domaines évalués (Résultats en sciences, mathématique, compréhension de l'écrit - Équité selon le sexe, le milieu social, l'origine immigrée ou non).

Synthèse des résultats pour la France.

Résumé

Singapour arrive en tête du classement PISA 2015 pour les sciences (score 556, moyenne OCDE 493). Le Japon, l'Estonie, la Finlande et le Canada sont les quatre pays les plus performants de la zone OCDE. Les scores moyens obtenus par les pays de l'OCDE dans les trois matières ont peu changé en trois ans. Environ 8% des élèves sont très performants en sciences et 20% sont en difficulté. Quelques pays voient leurs scores diminuer (Finlande) ou augmenter (Portugal) de manière plus sigificative. Le rapport indique les grandes orientations générales que partagent les pays performants : des attentes élevées pour tous les élèves, une grande attention accordée à la qualité de l'enseignement, l'affectation de ressources aux élèves et aux établissements en difficulté, la volonté de mettre en œuvre des stratégies cohérentes à long terme. Il relève également des écarts entre garçons et filles pour les performances en sciences (à l'avantage des garçons) et pour les préférences en matière d'orientation dans le domaine scientifique. Les inégalités de résultats selon le milieu socio-économique des élèves et leur origine (immigrée ou non) restent importantes. Mais le Canada, le Danemark, l'Estonie, au sein de l'OCDE, ainsi que Hong Kong (Chine) et Macao (Chine) hors OCDE, atteignent des niveaux élevés à la fois en termes de performance des élèves et d'équité des résultats scolaires.

Pour ce qui est de la France, les performances moyennes des élèves en 2015 restent globalement stables et dans la moyenne de l'OCDE, en légère hausse en compréhension de l'écrit. La France se situe à la 20ème place parmi les 35 pays de l'OCDE en sciences (score de 495). Le recul important en mathématiques qui avait été constaté en 2012 n'a pas été rattrapé. La part des élèves en difficulté tend à augmenter dans les domaines scientifiques. Les pourcentages d'élèves très performants (niveaux 5 ou 6) et d'élèves peu performants (inférieur au niveau 2) sont respectivement de 18,4% et 14,8%, un peu au dessus de la moyenne de l'OCDE.

La France obtient de bons résultats au niveau de l'équité entre les sexes. Les écarts de performance entre garçons et filles se sont fortement réduits dans le domaine scientifique pour devenir non significatifs. Cependant la motivation et surtout les aspirations à travailler dans ce domaine sont très différentes selon le sexe. En outre, les écarts de performance entre garçons et filles restent élevés pour la lecture, à l'avantage des filles. Les performances des élèves restent en revanche toujours marquées par un fort déterminisme social : le milieu socio-économique explique plus de 20% des performances des élèves français en science (contre 13% en moyenne dans l'OCDE). Toujours en science, 40% des élèves de milieu défavorisé sont en difficulté (contre 34% en moyenne dans l'OCDE), alors que 18% des élèves de milieu aisé sont très performants (contre 15,8% en moyenne). Par ailleurs, un peu plus de 13% des élèves français sont issus de l'immigration et on constate en science un écart de score important entre les élèves immigrés de la deuxième génération et les élèves non immigrés (50 points en France, contre 31 points en moyenne dans l'OCDE). Le pourcentage de redoublants avant l'âge de 15 ans connaît une baisse notable de 16 points en France entre 2006 et 2015, mais il s'élève encore à 22%, soit pratiquement le double de la moyenne des pays de l'OCDE.

Voir aussi cette présentation de l'édition 2015 de l'enquête PISA dans le Monde Education : "Enquête PISA : les élèves français dans la moyenne" (6/12/2016).

Les résultats détaillés : le rapport PISA 2015

Volume 1 : L'excellence et l'équité dans l'éducation (en français, document également à lire en ligne)

Volume 2 : Politiques et pratiques pour des établissements performants (en français, paru en décembre 2016)

Volume 3 : Le bien-être des élèves, décrit les modes de vie et d'apprentissage des élèves (en français, paru en janvier 2018, en avril 2017 en anglais)

Volume 4 : Les compétences des élèves en culture financière, analyse la façon dont les élèves de 15 ans comprennent les questions financières dans les 15 pays et économies qui ont administré ces épreuves facultatives (paru en mai 2017, en anglais)

Volume 5 : La résolution collaborative de problèmes, analyse la capacité des élèves à travailler en binôme ou en groupe pour tenter de résoudre un problème (paru en novembre 2017, en anglais)

PISA à la loupe est une série de notes produites tous les mois qui analysent de façon concise et accessible un thème issu de l'enquête PISA. Les derniers numéros en ligne : "Les résultats du PISA 2015 à la loupe" (9/12/2016) ; "Comment l'enquête PISA évalue-t-elle la culture scientifique ?" (15/11/2016) ; "Argent : que savent réellement les jeunes de 15 ans ?" (24/05/2017) "Les élèves sont-ils heureux ?" (8/06/2017) ; Résolution collaborative de problèmes (28/11/2017), etc.

Cette page du site de l'OCDE permet d'accéder à l'édition en cours et aux précédentes éditions de l'enquête PISA (2000 à 2012).

Présentation et analyse des résultats pour la France par la DEPP (Ministère de l'E.N.)

Le Ministère de l'Education Nationale publie également une synthèse des résultats et deux Notes d'information qui analysent les résultats de l'enquête PISA 2015 pour la France :

Principaux résultats chiffrés pour la France : PISA 2015 : les résultats de la France.

Dossier de présentation à télécharger.

Note d'information de la DEPP, n°38, décembre 2016 : "PISA 2015 : l'évolution des acquis des élèves de 15 ans en compréhension de l'écrit et en culture mathématique".

Note d'information de la DEPP, n°37, décembre 2016 : "Les élèves de 15 ans en France selon PISA 2015 en culture scientifique : des résultats stables, toujours marqués par de fortes inégalités"

Quelques commentaires et lectures utiles pour décrypter l'enquête PISA

Marie Duru-Bellat, "Classement PISA : ce qui se confirme et ce qui change"The Conversation, 8/12/2016. Une analyse des résultats pour la France de PISA 2015.

Marie Duru-Bellat, "Comment lire la prochaine enquête PISA ?", The Conversation, 27/11/2016. La sociologue souligne les limites de l'enquête (marges d'erreurs, âge des enquêtés, biais culturels, caractère transversal des données...) et la fragilité des conclusions qui peuvent en être tirées en raison de la multiplicité des facteurs intervenant dans les résultats (problème de l'interprétation des corrélations observées). Elle est également critique à l'égard des les choix éducatifs qui sous-tendent les enquêtes PISA.

Charles Hadji, "Sachons faire bon usage du classement PISA"The Conversation, 6/12/2016. Charles Hadji est professeur émérite en sciences de l'éducation. Il pointe également le besoin de relier le transversal et le longitudinal pour mettre en évidence de réelles causalités et éviter de tomber dans une lecture partisane des résultats de l'enquête.

Pour une réflexion plus approfondie, on pourra consulter les numéros spéciaux suivants (merci à Olivier Rey pour sa note dans Éduveille) :

Le choc PISA, Revue Administration & Éducation n°145, mars 2015.

Olivier Rey, "PISA : ce que l'on en sait et ce que l'on en fait", Dossier de veille de l'IFÉ, n° 66, octobre 2011.

"PISA – TIMSS : Comprendre les évaluations internationales sur les acquis des élèves", Rapport du CNESCO, novembre 2016. Un rapport qui porte sur la construction et l'analyse des contenus des tests proposés aux élèves dans ces évaluations internationales.