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Monoparentalité et précarité. CNAF. Avril 2020.

Publié le 20/04/2020

La Direction des statistiques, des études et de la recherche (DSER) de la Cnaf a publié quatre Dossiers d'étude consacrés aux relations entre monoparentalité et situation de précarité. « Ces différents éclairages donnent à voir des familles monoparentales précaires tout à la fois plurielles et confrontées à des expériences de vie quotidienne qui, bien souvent, se rejoignent. On retrouve pour chacune de ces familles, et particulièrement pour les mères, des arrangements pratiques autour des enfants avec le père, la parentèle et particulièrement les grands‐mères, les institutions et « la débrouille », pour assumer le fait d'élever seule un enfant ». Chaque dossier comporte une synthèse de 4 à 8 pages.

Monoparentalité et précarité (1/4) : La situation des familles sans logement en Ile-de-France, Dossier d'étude n° 209, 2019.

Extrait de l'Avant-propos : « Cette recherche vise à identifier les spécificités des trajectoires de ces familles dans le système d'hébergement, mais aussi saisir concrètement ce qu'implique la monoparentalité dans une situation de sans‐abrisme (conditions de vie, insertion professionnelle, scolarité des enfants, réseau de sociabilité…). La recherche a consisté en une exploitation quantitative de la base Enfams (Enfants et familles sans‐logement, portant sur les familles en hébergement social) construite par l'Observatoire du Samusocial et réalisée en 2013 auprès d'un échantillon représentatif de 801 familles hébergées en Ile‐de‐France. Elle apporte des éléments très riches sur les caractéristiques sociodémographiques, les trajectoires migratoires, résidentielles et professionnelles, mais aussi sur la vie quotidienne de la famille et des enfants. »

Monoparentalité et précarité (2/4) : Qui nourrit, qui doit ou devrait nourrir l'enfant ? Mères seules et pères absents à la Martinique, Dossier d'étude n° 210, 2019.

Extrait de l'Avant-propos : « Ce Dossier se situe dans le contexte martiniquais, où la moitié des familles sont monoparentales. La survenue d'une grossesse hors cohabitation conjugale y est le principal fait générateur des situations monoparentales. De plus, en lien avec l'histoire économique et sociale des Antilles, les situations de pauvreté, de précarité, de vulnérabilité et d'exclusion prennent un autre sens que dans l'Hexagone. Cette recherche s'appuie sur une enquête qualitative par entretiens individuels (vingt‐six mères seules et trois pères seuls) et des focus groups (huit mères seules). Elle montre comment ces mères seules consacrent leur temps, leur énergie, leurs ressources monétaires, et souvent sacrifient leur vie privée, pour nourrir leurs enfants et prendre soin d'eux. Les pères sont le plus souvent absents ou distants, éventuellement pourvoyeurs ponctuels d'un appui éducatif ou matériel. Ce travail met à jour des imbrications complexes dans l'exercice de la parentalité entre reconnaissance de l'enfant par le père, normes de respectabilité pour les mères, et mobilisation des solidarités familiales et publiques, via les prestations. »

Monoparentalité et précarité (3/4) : L'enfant en compte. Parenté pratique et circulation des enfants dans la pauvreté, Dossier d'étude n° 211, 2020.

Extrait de l'Avant-propos : Cette recherche « procède à l'analyse des flux, des échanges et des ruptures au sein des familles monoparentales précaires pour comprendre ce qui se joue dans les comptes autour des enfants. Elle appréhende la prise en charge concrète des enfants dans ses dimensions économique, spatiale et affective et s'intéresse notamment aux solidarités familiales dans le cadre de la monoparentalité, aux sentiments qui s'échangent également, aux considérations pédagogiques et aux obligations familiales qui se négocient entre les différents acteurs de la prise en charge d'un enfant. L'enquête ethnographique a été menée auprès de familles populaires précarisées d'une ville ouvrière désindustrialisée de Normandie et s'est appuyée sur des entretiens, une présence hors entretiens en observation au domicile des enquêté.e.s et une analyse des supports utilisés par les familles pour tenir leurs comptes. L'analyse de la façon dont se distribue la charge des enfants après la séparation et les arrangements pratiques mis en œuvre, dans un contexte où les parents sont envahis par les problèmes du quotidien (chômage de longue durée, endettement, problèmes de logement, etc.), débouche sur trois grands résultats :

- Dans les familles populaires précaires enquêtées, le modèle traditionnel des rôles parentaux est perturbé par l'éloignement récurrent des pères vis‐à‐vis du marché du travail, contribuant à fragiliser les couples ;

- Après une séparation, le réseau familial se mobilise fortement autour des mères ayant la charge des enfants mais, plus ils grandissent, plus ils sont exposés à l'épuisement maternel et aux reconfigurations du foyer ;

- Pour mieux comprendre le réseau de soutien qui se tisse autour des enfants, il importe de tenir compte des arrangements pratiques mis en place, qui font intervenir des obligations morales, des liens affectifs ainsi que des transactions économiques.

Au total, et même s'ils ne se résument pas à cet aspect, les liens qui unissent les membres de la famille entre eux ont en partie trait au besoin et à l'amortissement des conditions de pauvreté. »

Monoparentalité et précarité (4/4) : Profils, parcours et expériences des familles monoparentales immigrées, Dossier d'étude n° 212, 2020.

Extrait de l'Avant-propos : Cette recherche « s'inscrit dans un contexte d'augmentation et de renouvellement de la population immigrée en France depuis le milieu des années 1990 sous deux aspects : diversification des origines (provenance croissante des pays d'Afrique subsaharienne, d'Asie ou d'Amérique et moindre proportion de l'Europe du Sud, du Maghreb et de Turquie) et féminisation des flux d'arrivées (augmentation du nombre de femmes qui constituent désormais la majorité des immigrés en France, avec une proportion plus importante de migrations relevant de « projets autonomes », à rebours du cadre du regroupement familial où l'homme précède son épouse et ses enfants). À partir de l'exploitation croisée inédite de données issues de trois grandes enquêtes statistiques – l'Enquête Famille et Logements (EFL, Insee 2011), l'Enquête Trajectoires et Origines (TeO, Ined/Insee, 2008‐2009) et l'Étude longitudinale française depuis l'enfance (Elfe, Ined/Inserm, 2011‐2012) – la recherche de l'Ined fournit un cadrage statistique global sur les familles monoparentales immigrées en décrivant leurs caractéristiques socio‐économiques (emploi, ressources financières, logement) et la diversité des parcours menant à la monoparentalité en contexte migratoire. La perspective comparative adoptée permet de montrer en quoi, au regard de tous ces aspects, les familles monoparentales immigrées se distinguent ou non des autres types de familles et des populations non‐immigrées. »

A noter :

Ces recherches ont fait l'objet en 2018 d'un dossier thématique « Vivre la monoparentalité en situation de précarité » dans la Revue des politiques familiales et sociales, n° 127, accessible en ligne sur le site Caf.fr.