Panorama de la société. OCDE. Octobre 2016.
Les jeunes qui arrêtent l'école à 16 ans avec peu de qualifications éprouvent de plus en plus de difficultés à trouver du travail, et leurs chances pourraient ne pas s'améliorer même si l'économie se redresse, selon un nouveau rapport de l'OCDE, Panorama de la société 2016.
Panorama de la société est un recueil d'indicateurs de l'OCDE sur le bien-être social. Cette huitième édition actualise certains indicateurs figurant dans les précédentes éditions publiées depuis 2001 et introduit plusieurs nouveaux indicateurs (25 indicateurs au total). Elle met l'accent sur les jeunes avec un chapitre spécialement consacré aux jeunes déscolarisés, sans emploi et ne suivant aucune formation (catégorie des NEET, Not in Employment, Education or Training) dont le nombre a augmenté dans la plupart des pays de l'OCDE depuis la crise économique (chapitre 1). Cette édition comprend également de nombreux indicateurs spécifiques aux jeunes sur la formation de la famille, l'autonomie, le revenu et la pauvreté, la santé et la cohésion sociale. Le chapitre 2 donne un aperçu des autres indicateurs sociaux de l'OCDE et vise à aider le lecteur à comprendre la structure de ceux-ci (inégalités et pauvreté, satisfaction dans la vie, confiance dans le gouvernement, consommation d'alcool, de cigarette, etc.).
Panorama de la société 2016 : Les indicateurs sociaux de l'OCDE, Éditions OCDE, 2016 (à paraître).
Les documents accessibles en ligne sur le site de l'OCDE :
Eléments et graphiques clés (en anglais).
La situation de la France (en français et en anglais).
Le communiqué de presse : "Le risque d'exclusion sociale est de plus en plus élevé pour les jeunes sortis prématurément du système scolaire", 5/10/2016.
L'édition 2016 du Panorama de la société estime à environ 40 millions le nombre de jeunes de 15 à 29 ans qui, dans les pays de l'OCDE, sont sans emploi et sortis du système éducatif, soit 15% de l'ensemble de ce groupe d'âge - et deux-tiers d'entre eux ne cherchent pas de travail. Jusqu'à 40 % des jeunes connaissent un épisode d'inactivité ou de chômage sur une période de quatre ans, mais pour la moitié d'entre eux, cet épisode dure au moins un an et peut entraîner découragement et exclusion.
En France, le taux de jeunes sans emploi et sortis du système éducatif (NEET) a augmenté ces dernières années. Il est trois fois plus élevé parmi les jeunes peu instruits et presque deux fois plus important chez les jeunes nés à l'étranger, qui sortent beaucoup plus fréquemment sans diplôme de l'école.
Éditions précédentes du rapport Panorama de la société de l'OCDE (tous les deux ans).
Pour en savoir plus sur les indicateurs statistiques permettant d'évaluer le risque d'exposition des jeunes au chômage et à l'exclusion sociale :
NEET, sortants précoces du système scolaire, jeunes sans diplôme, trois catégories statistiques pour estimer le risque d'exclusion des jeunes
La catégorie des NEET (Not in Employment, Education or Training) mesurée par l'OCDE fait partie des différents indicateurs permettant d'estimer le nombre ou la part des jeunes confrontés au risque d'exclusion professionnelle et sociale, par manque de revenu, de formation et de compétences.
Les «jeunes déscolarisés sans emploi» (NEET) comprennent tous les jeunes de moins de 25 ans au chômage ou inactifs, qui ne sont ni scolarisés, ni en formation. Ils représentent 15% des 15-29 ans dans les pays de l'OCDE et parmi eux 30% arrêtent l'école à 16 ans sans avoir obtenu de diplôme de fin du secondaire. On constate sur ce graphique de l'OCDE que la proportion des NEET chez les 20-24 ans est relativement élevée en France puisqu'elle est supérieure à 20% en 2015, soit deux fois plus importante qu'en Allemagne par exemple. Par ailleurs, comme le souligne le rapport de l'OCDE, la part des NEET parmi les 15-29 ans tend à augmenter depuis 2013 en France, elle s'élève à 16,6% en 2015.
La catégorie des «sortants précoces du système scolaire», qui fait partie des indicateurs européens mesurés par Eurostat, met l'accent sur le décrochage scolaire (voir la définition précise ici). Un des objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière d'éducation est de ramener le taux d'abandon scolaire en dessous de 10%. Le taux moyen de 18-24 ans ayant quitté prématurément l'éducation et la formation au sein de l'UE est de 11% en 2015. Il s'élève à 9,3% pour la France d'après Eurostat (voir les données comparatives sur le site d'Eurostat). Les sorties précoces du système scolaire font aussi partie des nouveaux indicateurs de richesse pris en compte par France Stratégie (voir le tableau de bord du Rapport sur les nouveaux indicateurs de richesse d'octobre 2015, page 39). L'OCDE calcule aussi un taux de décrochage scolaire des jeunes, qui mesure la part des 25-34 ans qui n'ont pas terminé le deuxième cycle de l'enseignement secondaire. Il est estimé à18% pour l'ensemble des pays de l'OCDE et à 16,5% pour la France en 2014.
Enfin, la catégorie des «sortants de formation initiale sans aucun diplôme», mesurée en France par l'Insee, met l'accent sur la non-qualification et le faible niveau d'étude des jeunes. D'après l'Insee, les jeunes ayant quitté la formation initiale sans avoir obtenu de diplôme ou uniquement avec le brevet des collèges représentent 15% des sortants du système éducatif entre 2011 et 2013 (source). Les jeunes peu diplômés sont beaucoup plus exposés au chômage. Ainsi, en 2014, un à quatre ans après leur sortie du système éducatif, plus de la moitié des jeunes actifs sortis sans diplôme sont au chômage (source).
On pourra aussi consulter cette note d'information du Ministère de l'éducation nationale (septembre 2012) qui compare l'indicateur français (sortants sans diplôme) et l'indicateur européen (sortants précoces).