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Polarisation de l'emploi en France : quelle ampleur ? BNP Paribas. Septembre 2019.

Publié le 27/09/2019

Conjoncture n°7, 23 septembre 2019.

par Hélène BAUDCHON.

Résumé

La polarisation de l'emploi désigne la déformation de la structure de l'emploi où, conjointement, la part des emplois situés aux deux extrémités de l'échelle des qualifications augmente et celle des emplois intermédiaires baisse. La polarisation prend donc, théoriquement, la forme d'un U. Empiriquement, les données mettent facilement en évidence la baisse de la part des emplois en milieu de distribution (le creux du U) ainsi que la hausse des emplois les plus qualifiés (la « jambe droite »). Cette semi-polarisation dessine une courbe en J, symptomatique de l'effet « revalorisation », c'est-à-dire de l'élévation globale du niveau de formation et de qualification. En revanche, la « jambe gauche » du U (la hausse de la part des emplois situés dans le bas de l'échelle) est souvent moins développée, voire inexistante. En France, selon les études, la polarisation apparaît plus ou moins marquée. Les explications sont multiples : aux effets du progrès technique, semble-t-il dominants s'ajoutent ceux de la mondialisation et un ensemble de facteurs institutionnels et structurels, comme la régulation du marché du travail, la tertiarisation ou le vieillissement démographique.

Sommaire

• Qu'est-ce que la polarisation ?

• La polarisation à l'épreuve des données

Une semi-polarisation en forme de J…
… ou une vraie polarisation en forme de U

• Éléments d'explication

Le changement technologique
La globalisation
Les facteurs institutionnels et économiques
Quelle cause prédomine ?

• Et demain ?

Graphique : Polarisation de l'emploi en France : une illustration à la Autor et Dorn (période d'observation : 1990-2012)

Lecture du graphique : chaque point représente 1% de la population active en 1990. Les professions (classification PCS) sont ordonnées, de gauche à droite, par niveau de salaire moyen en 1990. Le groupe de professions constituant le 1% de la population employée de 1990 qui séparait alors les 5% les mieux payés des 94% les moins bien payés constitue, en 2012, 1,35% de la population employée. Cela signifie que le nombre d'emplois au sein de ce groupe a crû de 35%, plus vite que le nombre total d'emplois.

Graphique : Proportion de travailleurs exerçant une profession exposée à un risque élevé d'automatisation, par catégorie de revenus

Note du graphique : Les ménages "à revenu inférieur" sont définis comme les ménages dont le revenu est inférieur à 75% du revenu médian national. Les ménages "à revenu intermédiaire" sont ceux dont le revenu représente entre75% et 200% du revenu médian national. Les ménages "à haut revenu" ont un revenu plus de deux fois supérieur au revenu médian national. Le risque d'automatisation est calculé comme la moyenne des risques d'automatisation par profession, pondérée par la part de chaque profession dans la catégorie de revenus.

Source : Conjoncture n°7, BNP Paribas, septembre 2019.