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Pourquoi la "Grande Modération" a-t-elle disparu? Natixis. Avril 2015.

Publié le 17/04/2015

Flash Economie n°311, 16 avril 2015.

Résumé

Jusqu'en 2007, et depuis le milieu des années 1990, beaucoup d'économistes et de Banques Centrales ont cru à la "Grande Modération" : la possibilité d'avoir à la fois une variabilité faible de la croissance, de l'inflation et des taux d'intérêt grâce à la crédibilité des Banques Centrales, à la flexibilisation des marchés du travail.

Mais, depuis 2008, la "Grande Modération" a disparu (nous regardons les situations des États-Unis et de la zone euro). Comment l'expliquer ?

Depuis le milieu des années 1990, les Banques Centrales n'ont pas réagi aux mouvements des prix des actifs (actions, immobilier) ; ceci a fait apparaître des crises violentes liées à la correction des hausses des prix des actifs, et la nécessité de répondre à ces crises par des politiques monétaires très activistes, d'où le retour de la variabilité de la croissance et de l'inflation (avec l'importance des récessions) et des taux d'intérêt (avec les réactions des politiques monétaires). Il faut donc analyser la variabilité des économies en quatre dimensions : croissance, inflation, taux d'intérêt, prix des actifs. A l'époque de la Grande Modération, la variabilité des prix des actifs est élevée.


Pour aller plus loin :

"De la grande modération à une stagnation séculaire", par Philippe d'Arvisenet, BNP Paribas, Conjoncture n°4, avril 2015.

Résumé : L'article explique d'abord en quoi la situation économique des dernières années a conduit à relancer le thème de la stagnation séculaire. Il se consacre ensuite à l'examen des facteurs susceptibles d'affecter la croissance potentielle : démographie, progrès technique..., puis à la thèse de la stagnation séculaire fondée sur l'excès d'épargne liée notamment au vieillissement. Il se termine par quelques considérations sur les réformes structurelles propres à redresser la croissance potentielle.

"La zone euro face à une stagnation séculaire ?", Société Générale, EcoNote n°28, 10 mars 2015.

Résumé : Six ans après le début de la Grande Récession, l'économie de la zone euro n'a toujours pas connu de véritable reprise, faisant craindre une "décennie perdue" comparable à celle qu'endure le Japon depuis vingt trois ans maintenant. Derrière cette situation se cache un effondrement inédit de l'investissement. Certes, les perspectives pour 2015 et 2016 s'améliorent, du fait notamment de la baisse du prix du pétrole, mais la croissance retrouverait au mieux, à moyen terme, son rythme potentiel, sans rattrapage des pertes enregistrées sur le niveau du PIB depuis 2008.

L'hypothèse de la stagnation séculaire est l'affirmation selon laquelle une évolution des fondamentaux de l'épargne et de l'investissement peut entraîner un déficit chronique de demande globale en abaissant le taux d'intérêt "naturel" (c'est-à-dire le taux compatible avec le plein emploi) en dessous de zéro. Un taux d'intérêt naturel négatif est un obstacle majeur à la reprise économique, car il compromet l'efficacité de la politique monétaire, compte tenu de la borne à zéro des taux d'intérêt nominaux.
Il en résulte que le taux d'intérêt réel reste durablement au-dessus du taux naturel, d'où un manque chronique d'investissement qui piège l'économie dans un équilibre de faible croissance. Si l'on suit cette hypothèse, les remèdes pour relancer l'activité incluent une inflation plus élevée et une relance de l'investissement. Alors que le vaste programme d'achats d'actifs entrepris par la BCE s'emploie à relever les anticipations d'inflation, le plan Juncker vise à relancer l'investissement public et privé.