Propriétaires, locataires: une nouvelle ligne de fracture sociale. Crédoc. Mars 2012.
Publié le 06/03/2012
Consommation et modes de vie n°248, Mars 2012.par M. Babès, R. Bigot, S. Hoibian.RésuméLes quinze dernières années ont été marquées par une hausse des prix de l'immobilier largement déconnectée de l'évolution des revenus des ménages. Entre 1996 et 2011, les prix des logements anciens ont été multipliés par 2,5 et les loyers par 1,6, tandis que le revenu était multiplié par 1,5.Les travaux menés par le CRÉDOC montrent qu'au-delà des vacances, des loisirs et de la culture, les dépenses de logement empiètent sur des postes moins attendus comme le transport, l'équipement du foyer ou même l'alimentation et la santé. Les familles avec enfants, notamment les familles nombreuses et monoparentales, sont particulièrement touchées : leur «surface de vie» stagne ou diminue alors que celle des ménages sans enfant augmente. L'augmentation de la valeur des logements a aussi eu pour conséquence de creuser le fossé entre les propriétaires, qui jouissent d'un patrimoine s'appréciant de jour en jour, et les locataires, qui se sentent de plus en plus vulnérables et déclassés socialement.De fait, le rêve de nombre de nos concitoyens de devenir un jour propriétaire cède aujourd'hui la place au souhait de bénéficier de conditions de logement confortables à un coût raisonnable.