La physiocratie et le circuit économique
Introduction
Le troisième chapitre de ce feuilleton est consacré aux idées développées par l'école physiocratique en France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il s'agit de la première « école » de pensée systématique en économie. Très marquée par le contexte économique et politique français, elle tente de proposer un « modèle » cohérent dans le but de fournir des solutions aux problèmes économiques. Cependant, la période active de la Physiocratie et de son influence intellectuelle en France est assez courte puisqu'elle s'achève à la mort de François Quesnay ; en revanche, l'influence au plan international se poursuit jusqu'au début du XIXe siècle.
Au milieu du XVIIIe siècle, la France se trouve affaiblie par des conflits extérieurs ; elle est vaincue par l'Autriche (Traité d'Aix-la-Chapelle, 1748) et elle cède des colonies à l'Angleterre (Traité de Paris, 1763). L'excès de centralisme et la très forte réglementation des activités entravent toutes les activités économiques. Le système fiscal pèse très lourdement sur la population agricole. Bien que l'agriculture occupe une place prédominante dans le produit global, les méthodes de culture restent traditionnelles et font encore une large part à la jachère. La grande propriété foncière reste limitée, pour l'essentiel, au Bassin parisien, tandis que la petite propriété domine sur le reste du territoire.
Sur le plan des idées, la période est marquée par les « Lumières », par l'influence des « Encyclopédistes ».
Les « philosophes économistes », réunis autour de François Quesnay, souhaitent faire jouer à l'agriculture un rôle fondamental dans leur projet de redressement de l'économie française et de sauvegarde de la monarchie.
Les auteurs