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Investissement direct étranger et performances des entreprises. Conseil d'Analyse Economique. Mars 2010.

Publié le 24/03/2010
Analyses Economiques n°2, mars 2010.Cette lettre reprend les principales conclusions du rapport de Lionel Fontagné et Farid Toubal, "Investissement direct étranger et performances des entreprises", à paraître à la Documentation française.RésuméPourquoi une entreprise fait-elle le choix de s'implanter à l'étranger ? Quelles sont les entreprises qui font ce choix ? Quel impact l'internationalisation a-t-elle sur la performance des entreprises résidentes quand celles-ci s'implantent à l'étranger ou quand elles font l'objet d'une acquisition par un groupe étranger ? Le rapport de Lionel Fontagné et Farid Toubal traite de toutes ces questions et tout particulièrement de celle de l'impact de l'internationalisation sur la performance à un moment crucial pour les gouvernants où les conséquences de la crise font ressurgir dans l'opinion publique la crainte des délocalisations comme celle des rachats d'entreprises en difficulté par des groupes étrangers. Les réponses montrent clairement les bénéfices nets de l'internationalisation des entreprises concernées par l'étude. Mais les auteurs attirent toutefois l'attention sur le grand nombre d'effets en présence (effet de sélection, effet de substitution, effet de revenu?) et sur l'impact différencié de l'internationalisation selon qu'elle concerne des entreprises indépendantes, ou appartenant à un groupe et, dans ce cas, selon que la nationalité de la tête de groupe est française ou étrangère. Ils relèvent également une répartition géographique très inégale, sur le territoire de la France, des bénéfices de l'internationalisation. Ces nuances importantes disqualifient d'emblée toute position de principe qui pourrait guider l'action publique en matière d'investissement direct étranger. Pour autant, ce rapport n'est pas sans incidence pour la politique économique. Il est également porteur de clarifications méthodologiques importantes en ce qui concerne les données à utiliser (et celles à éviter) pour analyser l'activité des entreprises multinationales.Consulter le rapport complet (227 p.).Présentation de Christian De Boissieu, Président délégué du Conseil d'analyse économique :La question des délocalisations occupe une place importante dans le débat économique et social, en France comme à l'étranger. Le rapport de Lionel Fontagné et Farid Toubal place cette question dans le contexte plus large de la mondialisation, des investissements directs étrangers (IDE) et de la stratégie des entreprises multinationales. l'analyse concerne en particulier les IDE sortants réalisés par des groupes français, mais elle ne néglige pas pour autant les IDE entrants effectués par des groupes étrangers en France. Elle est doublée de résultats empiriques originaux, appuyés sur un échantillon de plus de 800 entreprises multinationales, qui permettent de tester la pertinence ou non d'un certain nombre d'hypothèses théoriques.La première étape consiste justement à décortiquer les données disponibles, en corrigeant celles fournies par la balance des paiements et en reprenant les séries calculées par la Banque de France. Plusieurs clivages structurent les démonstrations : celui entre l'iDE horizontal (l'activité de la filiale à l'étranger réplique l'activité domestique) et l'iDE vertical (l'activité à l'étranger est un complément de l'activité domestique, car l'une et l'autre ne se situent pas au même niveau de la chaîne de production) ; celui entre l'effet-revenu et l'effet-substitution de l'implantation à l'étranger. Alors que l'effet-substitution souligne l'impact net négatif de l'iDE sortant pour le pays d'origine, l'effet-revenu met en lumière, via l'élargissement des marchés et des ventes, les implications positives de l'implantation à l'étranger pour le pays d'origine. Le rapport étudie de près sous quelles conditions l'un des deux effets l'emporte sur l'autre. Il apparaît en particulier que leur combinaison diffère selon que l'implantation est réalisée dans un autre pays développé ou bien dans un pays à bas salaires.Ce rapport éclaire aussi, chiffres à l'appui, les liens entre les performances des entreprises et leur caractère multinational, qu'il s?agisse d'iDE sortants ou entrants. Comme chacun sait, corrélation ne vaut pas causalité. Les implications de politique économique sont de ce fait suggérées avec beaucoup de prudence et de nuances plutôt qu'assenées. Tant mieux pour l'intérêt du lecteur et d'un débat très rapidement passionnel lorsqu'il devient public, et qui est loin de se stabiliser.