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La fabrique du citoyen. INED. Janvier 2012.

Publié le 17/01/2012
Document de travail n°175 : "La fabrique du citoyen. Origines et rapport au politique en France" (2012, doc. pdf, 40 p.).

par V. Tiberj et P. Simon.

Résumé

Ce document de travail s'inscrit dans une série de textes résultant de l'exploitation de l'enquête "Trajectoires et Origines, enquête sur la diversité des populations en France" (TeO). Il s'agit de versions de travail qui seront publiées sous une forme révisée dans un ouvrage aux Editions de l'Ined.
L'enquête TeO est une coproduction de l'Ined et de l'Insee. Elle a été réalisée entre septembre 2008 et février 2009 par les enquêteurs de l'Insee. Elle décrit et analyse les conditions de vie et les trajectoires sociales des individus en fonction de leurs origines sociales et de leur lien à la migration. Elle s'interroge sur l'importance et l'impact des expériences de discrimination sur les parcours des individus.
Pour plus d'information sur l'enquête TeO : http://teo.site.ined.fr/

L'article s'interroge sur les spécificités du rapport au politique des immigrés et des descendants d'immigrés, à partir de différents indicateurs de participation à la vie civique et politique : l'implication des minorités dans les associations, leur intérêt pour la politique, leur inscription sur les listes électorales et leur participation électorale avec le vote. Les auteurs étudient aussi les positionnements politiques sur une échelle gauche-droite des immigrés et des descendants d'immigrés et la possibilité d'un "vote ethnique".
Les résultats de l'étude contredisent les représentations souvent véhiculées dans le débat public. Loin d'être détachés de la citoyenneté, les immigrés et leurs descendants se caractérisent plutôt par un plus fort intérêt pour la vie civique et la politique. L'activité associative est un peu moins fréquente que parmi la population majoritaire, mais ce sont les capitaux sociaux et culturels qui déterminent le plus les écarts observés. La participation associative apparaît positivement corrélée à l'intérêt pour la politique, l'inscription sur les listes électorales et le vote.
Les deux indicateurs de participation politique retenus - l'inscription et le vote - confirment le constat d'une faible incidence de l'origine par rapport aux variables habituelles du champ politique : âge, sexe et diplôme. Contrairement aux résultats obtenus jusqu'à présent sur la désaffection des habitants des quartiers sensibles pour la politique, on ne trouve pas d'effet notable de la résidence dans une ZUS ou dans un quartier à forte concentration d'immigrés sur le vote aux municipales. Par contre, l'expérience du rejet et l'ostracisation ont un effet net sur la participation. Il n'y a pas de "défaut d'intégration" de la part des minorités, mais un contexte de stigmatisation qui peut compromettre la participation à la vie de la cité. Le rapport au politique des populations immigrées ou descendantes de l'immigration apparaît largement façonné par l'expérience des stigmatisations, des exclusions ou des discriminations.

A signaler :

Un autre document de travail de l'INED tiré de l'exploitation de l'enquête TeO, par les mêmes auteurs, sur la question de l'identité nationale :