Abstention et sociologie de l'électorat au 1er tour des présidentielles 2017. Avril-mai 2017.
Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2017
Résultats du premier tour sur le site du Ministère de l'intérieur (avec des résultats pour la France entière et les résultats détaillés par départements et communes).
Résultats sur le Monde avec la carte de France des résultats par départements.
Source : Ministère de l'intérieur, 2017.
Le décryptage du vote des Français
Les principaux instituts de sondages proposent un décryptage du vote des Français lors du premier tour de l'élection présidentielle, le 23 avril 2017, à partir de sondages réalisés le jour de l'élection. L'analyse des résultats concerne notamment la participation politique, le profil des abstentionnistes et les déterminants de l'abstention, la sociologie des électorats, les motivations du vote, la campagne électorale et sa perception.
Le taux de participation au scrutin s'est élevé à 77,8%, soit une légère baisse par rapport à 2012 (80,4%). Sans surprise, les abstentionnistes (22,2% des inscrits) sont plus nombreux chez les jeunes, les moins favorisés (chômeurs, ouvriers et employés, personnes à faibles revenus) et les non diplômés.
La participation au premier tour de l'élection présidentielle en France
Source : Ifop, "Le profil des électeurs et les clefs du premier tour de l'élection présidentielle", 23 avril 2017
Emmanuel Macron, qui a réuni le plus de voix lors du premier tour (24% des suffrages exprimés), apparaît d'après les sondages comme le candidat préféré des catégories supérieures et les plus aisées. Il est nettement en tête chez les cadres, mais aussi les professions intermédiaires. Marine Le Pen (21,3% des suffrages) réalise ses meilleurs scores chez les catégories populaires (ouvriers et employés), les moins diplômés et les habitants des communes rurales. François Fillon (20% des suffrages) est le candidat favori des électeurs âgés (65 ans et plus). Il perd une partie de l'électorat de la droite traditionnelle (cadres, électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012) au profit principalement de Macron, mais il reste le candidat des catholiques notamment pratiquants. Jean-Luc Mélenchon (19,6% des suffrages) obtient ses meilleurs scores chez plus jeunes et les étudiants. Il est aussi le candidat préféré des électeurs se positionnant à gauche lors de ce premier tour. Benoît Hamon (6,4% des suffrages), qui réalise ses meilleurs résultats chez les jeunes, les plus diplômés, les fonctionnaires, a été délaissé à la fois par les sympathisants écologistes et de la gauche non socialiste, qui lui ont préféré le candidat de la France insoumise, et par les sympathisants PS dont Emmanuel Macron a capté la majorité des suffrages.
Ipsos, 1er tour présidentielle 2017 : sociologie de l'électorat, 23 avril 2017 (principaux enseignements). Rapport complet en pdf.
Ifop, Le profil des électeurs et les clefs du premier tour de l'élection présidentielle, 23 avril 2017 : Résultats de l'étude et Note d'analyse.
BVA, Présidentielle 2017 – 1er tour : décrypter le vote des Français, 23 avril 2017 (principaux enseignements). Rapport des résultats.
OpinionWay, Premier tour de l'élection présidentielle 2017. Sociologie du vote, 23 avril 2017.
Les premières analyses de spécialistes de la sociologie électorale
"Elections : Le vote des grandes villes et ses clivages", par Frédéric Sawicki, Alternatives Economiques, 28 avril 2017.
Les analyses issues de l'Enquête électorale française 2017 (Cevipof/Ipsos) publiées dans Le Monde : "Emmanuel Macron à défaut de mieux", vague 14, 4 mai 2017. On trouvera dans cette publication les résultats du sondage sur les intentions de vote au 2ème tour et l'analyse du clivage entre le vote FN et le vote Macron par des économistes et politistes de Science Po et de PSE (Yann Algan, Martial Foucault, Elizabeth Beasley, Daniel Cohen, Claudia Senik, Paul Vertier). Ces auteurs reviennent sur les différentes thèses expliquant ce clivage (vote de classe, gagnants/perdants de la mondialisation…) et montrent que la prise en compte du niveau de satisfaction dans la vie des individus (optimisme vs pessimisme) offre une nouvelle grille d'interprétation et permet d'expliquer la percée du vote frontiste parmi des électorats très divers (jeunes, classes moyennes, France périurbaine et rurale…), au-delà de leurs caractéristiques sociodémographiques.
"L'élection présidentielle est la seule à mobiliser largement les citoyens", entretien avec Céline Braconnier pour Alternatives Economiques, 26 avril 2017 (X. Molénat).
"Pourquoi la France est devenue un terreau favorable à l'extrême droite", entretien avec Nicolas Lebourg pour Alternatives Economiques, 4 mai 2017 (G. Duval).
Macron - Le Pen : qui a voté quoi ?, France Culture, émission "Du grain à moudre", 25 avril 2017, avec l'historien Jean-Christophe Attias, la politiste Anne Jadot, spécialiste de sociologie électorale, et le géographe Jacques Lévy. Cette émission aborde aussi les clivages territoriaux du vote.
D'autres analyses utiles diffusées avant le 1er tour :
Entretien avec Nona Mayer sur la sociologie électorale : "A (pas encore) voté", France Culture, émission "La suite dans les idées", 15 avril 2017.
Hervé Le Bras, "La France inégale : Qui vote FN ? Pas forcément ceux à qui l'on pense", The Conversation, 9 avril 2017
Pour en savoir plus sur la géographie du vote lors du premier tour de l'élection présidentielle :
Géoconfluences : Le 1er tour de la présidentielle 2017 en cartes.