Consommation durable : l'engagement de façade des classes supérieures. Crédoc. Mars 2019.
Consommation & Modes de Vie n°303, mars 2019.
par Victoire Sessego et Pascale Hébel.
Résumé
La prise de conscience écologique est en très forte progression : 26% des Français placent l'environnement en tête de leurs préoccupations en 2018, un record en quarante ans dans l'enquête Condition de Vie du CRÉDOC. Dans un contexte de tensions entre signes du changement climatique et tâtonnements des politiques publiques, la consommation durable peut apparaître comme une solution alternative pour s'engager dans la transition écologique. La mise en pratique d'actions individuelles sous forme de «consommer moins» ou de «consommer mieux» se diffuse, mais est-ce que les petits gestes suffisent pour que l'empreinte écologique diminue ? Si 88% de la population estime que les consommateurs doivent prendre en charge les problèmes environnementaux, est-ce que les plus sensibles à l'écologie mettent le plus en pratique des gestes efficaces pour l'avenir de la planète ?
Sommaire
- Les plus riches parmi les plus diplômés polluent plus que les autres
- Forte progression du bio, du vrac et de l'occasion chez les plus diplômés
- Les contradictions du «consommer durable»
- Le rôle des représentations dans la mise en pratique de comportements durables
- Consommer durable, une préoccupation encore très politique
Encadrés :
- Construction des indicateurs de l'empreinte écologique et de la sensibilité environnementale
- Cinq profils de consommateurs entre pratiques et attentes
Empreinte écologique et sensibilité environnementale selon l'importance du capital économique et culturel (%)
Source : CREDOC, Consommation & Modes de Vie n°303, mars 2019
Notes :
• Fort capital économique : catégories moyennes supérieures et aisées (40% les plus riches parmi la population française). Faible capital économique : 60% de la population les plus "pauvres". Fort capital culturel : diplômés du supérieur (43% de la population française). Faible capital culturel : personnes ayant un diplôme inférieur ou égal au baccalauréat (57% de la population).
• L'empreinte écologique et la sensibilité environnementale sont mesurées par un indicateur allant de 0 à 100 à partir des questions posées par l'enquête "Tendance de consommation". L'indicateur d'empreinte écologique tient compte de l'impact sur l'environnement (émissions de GES) de la mobilité (voiture et avion particulièrement), de l'alimentation (à travers la consommation de protéines animales) et du logement (consommation d'énergie et appareils numériques). L'indicateur de sensibilité environnementale prend en compte la préoccupation déclarée pour l'environnement, l'incitation à acheter des garanties écologiques et l'engagement pour la cause écologique.
Pour aller plus loin :
Victoire SESSEGO et Pascale HEBEL, "Consommer durable est-il un acte de distinction ? Représentations, pratiques et impacts écologiques réels au regard des dynamiques sociales", CREDOC, Cahier de recherche, décembre 2018.