Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Navigation
Vous êtes ici : Accueil / Actualités / Veille / De la carrière déviante au processus de désistance. CESDIP. Mars 2022.

De la carrière déviante au processus de désistance. CESDIP. Mars 2022.

Publié le 01/04/2022

Cette publication expose les grandes lignes d'une recherche sur les processus de désistance menée entre 2014 et 2021 dans le cadre d'une thèse qui a bénéficié du soutien de la ville de Paris et du ministère de la Justice. L'étude, qui s'inscrit dans la sociologie des carrières, rend compte des processus et de trajectoires de sortie de délinquance. Elle permet aussi d'illustrer les phénomènes d'étiquetage, de stigmatisation et de carrière délinquante au programme de première. Les extraits d'entretiens repris dans le numéro sont exploitables en classe.

Itinéraires des processus de désistance, Questions pénales n° XXXV.1, mars 2022.

par Valerian Benazeth, enseignant-chercheur contractuel à l'Université de Paris-Saclay et chercheur associé au Cesdip, auteur d'une thèse intitulée « Comment s'épuise le crime ? Contextes, parcours et représentations des processus de désistance sur le territoire parisien » (2021).

Résumé

On parle de désistance du crime pour faire référence aux processus qui mènent à renoncer à une carrière dans la délinquance et à la remplacer progressivement par une autre manière de faire, de vivre et de se représenter. Si la société ne marque plus directement le corps des détenus, son empreinte passe désormais par des stigmates d'ordre administratif et symbolique. D'où par exemple la diffusion du terme général et englobant de délinquants pour désigner les auteurs d'infractions. Ce terme n'est guère utilisé par les personnes concernées. C'est pourtant une identité qui leur est régulièrement assignée par des membres de l'autorité judiciaire, la police, certains responsables politiques ou dans les médias.

Cette évolution dans la manière de de signer et de punir les parcours déviants a modifié le processus qui consiste à s'impliquer dans la délinquance puis à en sortir. Il faut certes mettre fin à ses actes de délinquance, mais aussi montrer patte blanche aux institutions en fixant son habitation, son activité et ses relations dans la transparence et la légalité. Il faut également se conformer à tout un programme de présentation de soi, à travers sa manière de se percevoir, de s'exprimer, de choisir ses fréquentations, ses loisirs et ses lieux de socialisation. Une multitude de recompositions que l'on peut scinder en plusieurs séquences pour traiter la question suivante : comment se structurent des itinéraires de désistance ?

Sommaire

1) La déconstruction du « pari du lascar »

Les illusions de la réussite dans la délinquance
Le difficile effacement de la marque pénale

2) Contourner les impasses de son environnement et revoir sa cartographie sociale

Les lieux sont des leviers pour changer son parcours
La diplomatie de la sortie d'une carrière dans la délinquance

3) La concurrence des nouvelles sphères de socialisation diminue l'attractivité de la délinquance

Côtoyer des cercles sociaux diversifiés
Valoriser cette nouvelle identité