Depuis 2008, le rôle du dollar comme devise financière internationale s'accroît tandis que celui de l'euro recule. Natixis. Février 2019.
Natixis publie plusieurs publications utiles pour actualiser ses cours d'économie en CPGE sur le système monétaire international et le rôle respectif du dollar et de l'euro comme monnaie de réserve internationale au sein du SMI.
• "Depuis 2008, le rôle du dollar comme devise financière internationale s'accroît tandis que celui de l'euro recule", Flash Économie n°277, 26 février 2019.
par Patrick Artus.
Résumé
On peut mesurer le rôle du dollar et de l'euro comme devises financières internationales par :
- leur poids dans les réserves de change des Banques Centrales ;
- leur poids dans les émissions internationales d'obligations et les crédits internationaux ;
- leur poids dans les échanges sur le marché des changes.
On voit alors depuis 2008-2009 le recul du poids de l'euro. À quoi l'attribuer ? Probablement :
- à la forte dépréciation de l'euro par rapport au dollar ;
- aux taux d'intérêt anormalement bas sur l'euro ;
- à l'inquiétude récurrente sur la solidité de la zone euro.
• "Le paradoxe de Triffin s'est appliqué aux pays périphériques de la zone euro : va-t-il s'appliquer aux États-Unis ?", Flash Économie n°232, 15 février 2019.
par Patrick Artus.
Résumé
Le paradoxe de Triffin rapporte l'enchainement suivant : lorsqu'un pays a une monnaie de réserve internationale, il en abuse et s'endette exagérément ; de ce fait, la solvabilité de ce pays et la qualité de sa monnaie se dégradent, et finalement sa monnaie perd le statut de monnaie de réserve internationale.
- C'est exactement ce qui s'est produit avec les pays périphériques de la zone euro : leur entrée dans l'euro leur permet de s'endetter fortement, en dettes domestique et externe ; mais l'excès d'endettement et la bulle immobilière associée leur font perdre en 2010 le statut de monnaie de réserve, au sens où, même s'ils sont encore dans l'euro, ils ne peuvent plus s'endetter auprès du Reste du Monde ;
- C'est peut-être ce qui va se produire avec le dollar ; le rôle de monnaie de réserve internationale du dollar permet aux États-Unis d'accumuler sans difficulté une forte dette extérieure.
Mais, au-delà d'un certain stade, surtout si comme aujourd'hui les politiques budgétaires stimulantes aggravent le déficit extérieur des États-Unis, le dollar ne va-t-il pas perdre son statut de monnaie de réserve ?
Voir aussi : "D. Trump est génial en économie", Flash Économie n°634, 20 mai 2019. Extrait : «Trump a compris qu'il pouvait utiliser le rôle de monnaie internationale dominante du dollar pour mettre en place aux États-Unis, au plein emploi, un très important déficit budgétaire (donc extérieur) tout en gardant des taux d'intérêt très bas, puisque ces déficits se financent sans difficulté grâce au rôle du dollar.»
• "Il est fondamental de s'interroger sur le rôle du dollar comme monnaie de réserve", Flash Économie n°465, 11 avril 2019.
par Patrick Artus.
Résumé
Le fonctionnement du Système Monétaire International et la situation économique des États-Unis vont beaucoup dépendre de la capacité du dollar à rester la monnaie de réserve dominante. Ce rôle pourrait être menacé :
- par des évolutions politiques (rétorsions au protectionnisme américain) ;
- par des évolutions financières (hausse forte de la dette extérieure des États-Unis) ;
- par une mise en cause de l'indépendance de la Réserve Fédérale ;
- par l'apparition d'autres monnaies de réserve crédibles.
Les risques les plus importants semblent être les trois premiers mais ils ne se matérialiseront peut-être pas si des monnaies de réserve autres que le dollar ne sont pas disponibles.
• "Une cause fondamentale de faiblesse du dollar dans le futur : les Banques Centrales ne financent plus le déficit extérieur des États-Unis", Flash Économie n°223, 14 février 2019.
par Patrick Artus.
Résumé
Les États-Unis ont un déficit extérieur chronique dû à la faiblesse de leur taux d'épargne. On a déjà vu de 2002 à 2008 que l'accumulation rapide de dette extérieure aux États-Unis conduisait à une dépréciation importante du dollar.
On va observer à nouveau aujourd'hui une dégradation du commerce extérieur des États-Unis, due à la politique budgétaire expansionniste menée au plein emploi ; de plus, facteur aggravant, depuis 2014 les Banques Centrales ne financent plus le déficit extérieur des États-Unis puisqu'il y a recul des réserves de change. Le déficit extérieur des États-Unis devient donc plus difficile à financer, puisqu'il faut attirer des capitaux du secteur privé aux États-Unis, ce qui devrait conduire à une faiblesse importante du dollar dans le futur.
Voir aussi ce document synthétique et pédagogique :
Marie-Hélène Duprat, "L'euro peut-il défier le dollar roi ?", SG Etudes Economiques et Sectorielles, L'économie pour tous, n°1, décembre 2018.