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Elections présidentielles : médias et attitudes politiques. Cevipof. Mai 2017.

Publié le 04/05/2017

Après un rappel sur l'analyse par les politistes de l'influence des médias sur les opinions politiques et le vote, cette note de l'Enquête électorale française 2017 (ENEF) du Cevipof renseigne sur la place de la télévision dans l'information politique des électeurs, relativement aux autres médias, en fonction de critères tels que l'âge ou l'intérêt pour la politique. Elle étudie ensuite la relation entre les intentions de vote des téléspectateurs lors des campagnes présidentielles de 2012 ou de 2017 et, d'une part, les journaux télévisés regardés, d'autre part, l'appréciation des candidats lors des débats télévisés. Il ressort que la télévision exerce une faible influence sur les comportements politiques et opère plutôt un renforcement des opinions préexistantes.

Cette note peut être exploitée en enseignement de spécialité "Sciences sociales et politiques", pour aborder la question de l'impact des médias sur les attitudes politiques (sous-thème "Comment expliquer le comportement électoral ?" du thème 2 sur la participation politique).

"Le vote des téléspectateurs", Note #37, vague 13, 3 mai 2017.

par Thierry Vedel, spécialiste de l'usage des médias dans la vie politique.

Résumé

Lors des campagnes électorales, le rôle et l'influence des médias font l'objet de nombreuses discussions. Pour nombre de citoyens et d'acteurs politiques, les médias «font» l'élection. Beaucoup sont convaincus que certaines chaînes de télévision ou stations de radio peuvent, par leur couverture de la campagne, orienter le vote et faire gagner (ou perdre) un candidat. Les politologues et les sociologues des médias sont plus nuancés, au point de penser que la croyance dans le pouvoir des médias est plus forte que leur influence réelle. Le consensus parmi les spécialistes est de considérer les médias comme exerçant non pas un pouvoir direct de persuasion, mais plutôt des effets indirects : des effets cognitifs (notamment par l'information sur l'environnement lointain de l'électeur) ; des effets d'agenda ou d'amorçage (définition des questions structurant le débat politique ou des critères d'évaluation des candidats), et des effets de cadrage (schémas d'interprétation des problèmes sociaux). Les médias ne nous diraient pas pour qui voter, mais auraient une influence sur ce à quoi nous pensons lorsque nous décidons de notre vote.

Cette note étudie, à partir des données des enquêtes électorales du CEVIPOF de 2007 et 2017, ainsi que de l'enquête Mediapolis du CEVIPOF de 2012, la place de la télévision dans l'information politique des électeurs. Elle apporte également un éclairage sur le vote des téléspectateurs en fonction des journaux télévisés (JT) qu'ils regardent le plus souvent et montre que celui-ci reflète essentiellement la sociologie des auditoires plus que des effets d'information. Enfin, cette note fournit des éléments sur les effets des débats télévisés en rappelant comment le débat de mai 2012 avait été perçu par les téléspectateurs et finalement eu une faible influence sur leur vote.

Méthodologie : La vague 13 de l'Enquête électorale française a été réalisée par Ipsos pour le CEVIPOF les 16 et 17 avril 2017 auprès de 11601 personnes interrogées selon la méthode des quotas.

Pour aller plus loin :

Les médias font-ils les élections ?, Cogito n°2, La lettre de la recherche de Science Po, 27 février 2017.

Ce billet fait partie d'un panorama des travaux de recherche menés sur les élections à Sciences Po : Radiographie des élections par la recherche de Sciences Po (Focus, Cogito n°2).

Pour aller plus loin :

L'enquête électorale française 2017 du CEVIPOF (élections présidentielle et législatives).