Inégalités et croissance potentielle: y a-t-il un lien? Natixis. Octobre 2015.
Publié le 15/10/2015
Flash Economie n°790, 13/10/2015.
par Patrick Artus.
Résumé
On entend souvent défendre l'argument suivant : un niveau élevé d'inégalités réduit les gains de productivité, donc la croissance potentielle. Ceci peut s'expliquer :
- par le fait que si les salaires réels de la classe moyenne n'augmentent pas, il apparaît une faiblesse structurelle de la demande intérieure qui conduit à la faiblesse de l'investissement, donc de la productivité;
- de manière similaire, mais plus sophistiquée, par le fait que si le pouvoir d'achat de la classe moyenne stagne, elle ne peut pas acheter les produits nouveaux, les produits de niveau technologique plus avancé, et que ceci empêche le développement du secteur technologique.
Pour analyser la pertinence de cette hypothèse de responsabilité de l'ouverture des inégalités de revenus dans l'affaiblissement de la productivité, nous comparons entre les pays de l'OCDE le niveau et l'évolution des inégalités et les gains moyens de productivité. De manière surprenante, nous trouvons une corrélation nettement positive entre inégalités, variation des inégalités et croissance de la productivité. Il s'agit sans doute de la corrélation opposée : la croissance conduit à la bi-polarisation du marché du travail entre emplois très qualifiés et emplois peu qualifiés et à l'ouverture des inégalités de revenus.
par Patrick Artus.
Résumé
On entend souvent défendre l'argument suivant : un niveau élevé d'inégalités réduit les gains de productivité, donc la croissance potentielle. Ceci peut s'expliquer :
- par le fait que si les salaires réels de la classe moyenne n'augmentent pas, il apparaît une faiblesse structurelle de la demande intérieure qui conduit à la faiblesse de l'investissement, donc de la productivité;
- de manière similaire, mais plus sophistiquée, par le fait que si le pouvoir d'achat de la classe moyenne stagne, elle ne peut pas acheter les produits nouveaux, les produits de niveau technologique plus avancé, et que ceci empêche le développement du secteur technologique.
Pour analyser la pertinence de cette hypothèse de responsabilité de l'ouverture des inégalités de revenus dans l'affaiblissement de la productivité, nous comparons entre les pays de l'OCDE le niveau et l'évolution des inégalités et les gains moyens de productivité. De manière surprenante, nous trouvons une corrélation nettement positive entre inégalités, variation des inégalités et croissance de la productivité. Il s'agit sans doute de la corrélation opposée : la croissance conduit à la bi-polarisation du marché du travail entre emplois très qualifiés et emplois peu qualifiés et à l'ouverture des inégalités de revenus.