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Jeunesses rurales et enseignement supérieur : des choix sous contraintes. Ifé. Juin 2023.

Publié le 05/07/2023

Édubref n° 16, juin 2023.

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par Marie Lauricella.

Résumé

Pourquoi, en France, le taux de diplômé·es de l'enseignement supérieur se réduit-il à mesure que l'on s'éloigne des grandes villes ? Pourquoi les choix de formations postbac des lycéen·nes issues des zones urbaines diffèrent-ils de ceux des lycéen·nes résidant dans des zones rurales ? Comment les territoires ruraux façonnent-ils les aspirations des jeunes qui y grandissent ?

L'Edubref n° 16 « Jeunesses rurales et enseignement supérieur : des choix sous contraintes » propose une synthèse de travaux sur les jeunesses rurales, agrémentée d'extraits d'enquêtes sociologiques de référence sur ce sujet telles que celles de B. Coquard, S. Orange et N. Renahy.

Il s'attache à déconstruire la prénotion d'un « manque d'ambition » caractéristique des familles rurales et met en avant deux facteurs d'influence du territoire sur les choix d'orientation ainsi que la réussite étudiante : la géographie de l'offre de formation et les déterminants géographiques et sociaux des trajectoires d'études.

Si ces lycéen·nes s'orientent davantage vers des Brevets de Technicien Supérieur (BTS) ou des Instituts Universitaires de Technologie (IUT) par rapport aux bachelier·ères des métropoles urbaines, ces choix reflètent pour partie l'inégale répartition territoriale des formations d'enseignement supérieur. Les formations universitaires longues et/ou prestigieuses se concentrent en effet dans les grandes villes, tandis que les territoires ruraux plus isolés proposent essentiellement des formations courtes et professionnelles.

Pour les jeunes ruraux, dont les ressources financières sont en moyenne moins élevées que celles des habitant·es des métropoles, s'engager dans des études longues signifie donc quitter le lieu de résidence familial, impliquant des coûts économiques, mais également des « coûts cachés » d'ordre social et psychologique. Partir faire des études dans de grands centres urbains provoque un déracinement durable, car les chances d'un retour en milieu rural sont plus faibles quand on est diplômé·e, tant les campagnes sont peu pourvoyeuses de main-d'œuvre hautement qualifiée

Sommaire

  • « Jeunesses des villes, jeunesses des champs » : quelles différences d'orientation ?
  • L'inégale répartition territoriale des formations supérieures
  • Distance spatiale, distance sociale : un double frein
  • L'offre locale de formation comme principal horizon
  • Un attachement fort au territoire

Cliquez sur l'image pour agrandir la figure.

Graphique : Études supérieures, mobilité internationale et incitations parentales : des écarts territoriaux

Source : Berlioux et al., 2019, p. 17.

Pour aller plus loin

Amsellem-Mainguy Y., Coquard B. (2022), « Sociabilités et conjugalité de la jeunesse féminine populaire en milieu rural », SES-ENS, août.

Lemêtre C., Orange S. (2016), « Les ambitions scolaires et sociales des lycéens ruraux ». Savoir/Agir, 37(3), 63-69.