La dépréciation de l'euro. Natixis. Mars 2015.
Publié le 30/03/2015
"Est-ce que la dépréciation de l'euro est la bonne solution?", Flash Economie n°254, 24/03/2015.
par Patrick Artus.
Résumé
La BCE a clairement choisi de déprécier fortement le taux de change de l'euro, qui est le seul mécanisme de transmission subsistant de la politique monétaire. Du point de vue de l'ensemble de la zone euro, est-ce une bonne solution ?
• la configuration où la dépréciation de l'euro est plus forte vis-à-vis du dollar que vis-à-vis de l'ensemble des monnaies n'est pas favorable, mais ceci n'est pas une conséquence de la politique de la BCE;
• la dépréciation de l'euro peut créer une tension avec les autres pays, puisque la zone euro a un important excédent extérieur. Il vient de l'excédent de l'Allemagne (et des Pays-Bas) et de la disparition des déficits extérieurs dans le reste de la zone euro. Le bon instrument de politique économique dans la zone euro n'est donc pas la dépréciation du change, mais des politiques qui conduisent soit à la réduction de l'excédent extérieur de l'Allemagne, soit à ce que l'excès d'épargne des allemands soit à nouveau prêté aux autres pays de la zone euro;
• la dépréciation de l'euro peut n'est pas très efficace pour stimuler l'activité de la zone euro; d'une part, la zone euro souffre d'une insuffisance de l'investissement des entreprises et de la capacité de production manufacturière qui sans doute limite sa capacité à exporter davantage; d'autre part, la segmentation de la chaîne de valeur entre les différents pays, ce qui est le modèle récent de mondialisation, réduit la sensibilité des exportations et des importations à leurs prix.
"La dépréciation de l'euro : guerre des changes ou correction nécessaire?", Flash Economie n°273, 27/03/2015.
par Patrick Artus.
Résumé
Un des objectifs clairs du Quantitative Easing de la BCE est de déprécier le taux de change de l'euro. La dépréciation de l'euro est-elle une correction nécessaire à la zone euro ou une politique non coopérative de type "guerre des changes" ? Pour répondre à cette question, nous regardons:
- la compétitivité-coût de la zone euro;
- ce qui est déficient dans la zone euro: la demande intérieure ou la demande extérieure;
- si la dépréciation du change est nécessaire pour redresser la profitabilité des entreprises, l'investissement, la capacité de production.
Nous voyons :
- qu'au début de 2014 l'euro était surévalué de 10 à 15%;
- mais que la zone euro souffre d'une insuffisance de la demande intérieure et non extérieure;
- et que l'insuffisance de l'investissement ne vient pas de celle des marges bénéficiaires.
La justification de la dépréciation de l'euro est donc faible.
par Patrick Artus.
Résumé
La BCE a clairement choisi de déprécier fortement le taux de change de l'euro, qui est le seul mécanisme de transmission subsistant de la politique monétaire. Du point de vue de l'ensemble de la zone euro, est-ce une bonne solution ?
• la configuration où la dépréciation de l'euro est plus forte vis-à-vis du dollar que vis-à-vis de l'ensemble des monnaies n'est pas favorable, mais ceci n'est pas une conséquence de la politique de la BCE;
• la dépréciation de l'euro peut créer une tension avec les autres pays, puisque la zone euro a un important excédent extérieur. Il vient de l'excédent de l'Allemagne (et des Pays-Bas) et de la disparition des déficits extérieurs dans le reste de la zone euro. Le bon instrument de politique économique dans la zone euro n'est donc pas la dépréciation du change, mais des politiques qui conduisent soit à la réduction de l'excédent extérieur de l'Allemagne, soit à ce que l'excès d'épargne des allemands soit à nouveau prêté aux autres pays de la zone euro;
• la dépréciation de l'euro peut n'est pas très efficace pour stimuler l'activité de la zone euro; d'une part, la zone euro souffre d'une insuffisance de l'investissement des entreprises et de la capacité de production manufacturière qui sans doute limite sa capacité à exporter davantage; d'autre part, la segmentation de la chaîne de valeur entre les différents pays, ce qui est le modèle récent de mondialisation, réduit la sensibilité des exportations et des importations à leurs prix.
"La dépréciation de l'euro : guerre des changes ou correction nécessaire?", Flash Economie n°273, 27/03/2015.
par Patrick Artus.
Résumé
Un des objectifs clairs du Quantitative Easing de la BCE est de déprécier le taux de change de l'euro. La dépréciation de l'euro est-elle une correction nécessaire à la zone euro ou une politique non coopérative de type "guerre des changes" ? Pour répondre à cette question, nous regardons:
- la compétitivité-coût de la zone euro;
- ce qui est déficient dans la zone euro: la demande intérieure ou la demande extérieure;
- si la dépréciation du change est nécessaire pour redresser la profitabilité des entreprises, l'investissement, la capacité de production.
Nous voyons :
- qu'au début de 2014 l'euro était surévalué de 10 à 15%;
- mais que la zone euro souffre d'une insuffisance de la demande intérieure et non extérieure;
- et que l'insuffisance de l'investissement ne vient pas de celle des marges bénéficiaires.
La justification de la dépréciation de l'euro est donc faible.