La polarisation des emplois: une réalité américaine plus qu'européenne? France Stratégie. Août 2015.
Publié le 28/08/2015
Document de travail n°2015-04, 24 août 2015.
par Cécile Jolly.
Résumé
La polarisation des emplois renvoie à l'accroissement simultané de la part des métiers les plus qualifiés et de celle des moins qualifiés, induisant une baisse concomitante de la proportion des effectifs en emploi au milieu de l'échelle des qualifications (numériquement les plus nombreux). Mesurée par le niveau de rémunération des métiers ou par la catégorie socioprofessionnelle, la polarisation est avérée sur longue période aux états-Unis mais apparaît moins évidente en Europe.
Dans les pays de l'Union, l'élévation de la part des plus qualifiés est très nette mais celle des moins qualifiés croît faiblement, voire se réduit dans certains pays, à l'instar de la France. La baisse relative des effectifs situés au milieu de l'échelle des qualifications est restée limitée dans nombre de pays européens avant 2008. Elle s'est néanmoins considérablement accentuée depuis la crise, du fait des destructions d'emploi dans l'industrie et la construction.
Plusieurs facteurs explicatifs rendent compte de ce phénomène et des différences d'évolution de part et d'autre de l'Atlantique : changement technologique favorable aux tâches cognitives et non routinières, concurrence internationale pesant sur l'emploi industriel, régulation du marché du travail encourageant le maintien des effectifs de qualification moyenne ou au contraire favorisant les bas salaires, mutations sociodémographiques et modifications structurelles de l'offre et de la demande se conjuguent pour favoriser à la fois les emplois qualifiés et peu qualifiés.
L'avenir de ces évolutions reste sujet à caution : d'aucuns anticipent avec le "second machine age" la disparition accélérée de tâches routinières, qui toucheraient l'ensemble des qualifications y compris faibles ou élevées ; d'autres voient dans la révolution des services numériques une occasion pour les qualifications moyennes d'associer une plus grande technicité et une relation client qui nécessite une adaptation impossible à réaliser par les machines.
Sommaire
Introduction
1. La polarisation des emplois estimée par la distribution des salaires : des modèles contrastés en Europe mais une tendance accentuée par la crise
2. La polarisation des emplois estimée par la classification sociale des professions
Annexe 2 - La nomenclature ISCO : limites méthodologiques et évolutions des effectifs des professions dans les principaux pays européens
Annexe 3 - Comparaison entre les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) et les familles professionnelles (FAP)
Bibliographie
par Cécile Jolly.
Résumé
La polarisation des emplois renvoie à l'accroissement simultané de la part des métiers les plus qualifiés et de celle des moins qualifiés, induisant une baisse concomitante de la proportion des effectifs en emploi au milieu de l'échelle des qualifications (numériquement les plus nombreux). Mesurée par le niveau de rémunération des métiers ou par la catégorie socioprofessionnelle, la polarisation est avérée sur longue période aux états-Unis mais apparaît moins évidente en Europe.
Dans les pays de l'Union, l'élévation de la part des plus qualifiés est très nette mais celle des moins qualifiés croît faiblement, voire se réduit dans certains pays, à l'instar de la France. La baisse relative des effectifs situés au milieu de l'échelle des qualifications est restée limitée dans nombre de pays européens avant 2008. Elle s'est néanmoins considérablement accentuée depuis la crise, du fait des destructions d'emploi dans l'industrie et la construction.
Plusieurs facteurs explicatifs rendent compte de ce phénomène et des différences d'évolution de part et d'autre de l'Atlantique : changement technologique favorable aux tâches cognitives et non routinières, concurrence internationale pesant sur l'emploi industriel, régulation du marché du travail encourageant le maintien des effectifs de qualification moyenne ou au contraire favorisant les bas salaires, mutations sociodémographiques et modifications structurelles de l'offre et de la demande se conjuguent pour favoriser à la fois les emplois qualifiés et peu qualifiés.
L'avenir de ces évolutions reste sujet à caution : d'aucuns anticipent avec le "second machine age" la disparition accélérée de tâches routinières, qui toucheraient l'ensemble des qualifications y compris faibles ou élevées ; d'autres voient dans la révolution des services numériques une occasion pour les qualifications moyennes d'associer une plus grande technicité et une relation client qui nécessite une adaptation impossible à réaliser par les machines.
Sommaire
Introduction
1. La polarisation des emplois estimée par la distribution des salaires : des modèles contrastés en Europe mais une tendance accentuée par la crise
2. La polarisation des emplois estimée par la classification sociale des professions
2.1. La variation de la part dans l'emploi des différentes professions en perspective européenne
2.2. Perspective sur l'évolution des métiers en France
3. éléments d'interprétation et implications de la polarisation 2.2. Perspective sur l'évolution des métiers en France
3.1. La théorie du changement technologique biaisé
3.2. L'impact de la concurrence internationale sur le recul de l'emploi industriel
3.3. Les institutions du marché du travail, facteur accélérateur ou réducteur de la polarisation
3.4. Les changements sociodémographiques et la tertiarisation de l'économie accentuent la polarisation
Annexe 1 - Le traitement des indépendants dans les nomenclatures professionnelles3.2. L'impact de la concurrence internationale sur le recul de l'emploi industriel
3.3. Les institutions du marché du travail, facteur accélérateur ou réducteur de la polarisation
3.4. Les changements sociodémographiques et la tertiarisation de l'économie accentuent la polarisation
Annexe 2 - La nomenclature ISCO : limites méthodologiques et évolutions des effectifs des professions dans les principaux pays européens
Annexe 3 - Comparaison entre les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) et les familles professionnelles (FAP)
Bibliographie