Le capitalisme « anglo-saxon » conduit inexorablement à des crises financières. Natixis. Novembre 2017.
Flash Économie n°1392, 27 novembre 2017.
par Patrick Artus.
Résumé
Le capitalisme «anglo-saxon» est un capitalisme financier actionnarial : les décisions des entreprises sont prises dans l'intérêt des actionnaires (et pas dans ceux des autres parties prenantes des entreprises).
De plus, les entreprises sont confrontées à une exigence de rentabilité très élevée des fonds propres (de ROE très élevé).
C'est de là que vient le lien étroit entre ce modèle de capitalisme et les crises financières :
- l'exigence de rentabilité élevée des fonds propres conduit à la déformation structurelle du partage des revenus au détriment des salariés, qui conduit à la hausse de la profitabilité (nous donnons l'exemple des États-Unis) ;
- la déformation du partage des revenus au détriment des salaires conduit à la faiblesse de la demande intérieure ;
- pour compenser la faiblesse de la demande intérieure, les politiques budgétaire et monétaire deviennent structurellement expansionnistes, d'où la hausse du taux d'endettement public, du taux d'endettement privé, des prix des actifs, et périodiquement les crises financières liées à l'excès d'endettement et aux bulles sur les prix des actifs.
Les crises financières sont donc intimement liées au modèle de capitalisme anglo-saxon et au besoin structurel avec ce modèle de mener des politiques économiques trop expansionnistes compte tenu de la dépression des salaires.