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Le chômage partiel, outil crucial en temps de crise. OFCE. Juillet 2020.

Publié le 06/07/2020
La demande de travail s'ajuste instantanément et intégralement à la baisse d'activité, mais le chômage partiel permet de limiter fortement les destructions d'emplois.

Blog de l'OFCE, billet du 2 juillet 2020.

par le Département Analyse et Prévision, rédigé par Céline Antonin et Christine Rifflart.

Résumé

Le marché du travail a été frappé de plein fouet par la chute d'activité générée par la crise de la Covid-19. Dès la mi-mars 2020, les décisions d'urgence sanitaire prises pour endiguer la propagation du virus ont contraint les entreprises à s'ajuster. Les commerces non essentiels et les lieux recevant du public ont dû fermer mais plus largement, c'est l'ensemble des entreprises qui a dû faire face à ce choc d'ampleur inédite. Afin de protéger la structure productive et de soutenir le pouvoir d'achat, les gouvernements européens ont mis en place des mesures ciblées sur le marché du travail, d'ampleur inégalée – même au pire moment de la crise de 2008 – dans le but de mutualiser le coût économique et social de la crise.

Les dispositifs de chômage partiel (ou activité partielle), indemnisant les salariés en cas de réduction temporaire de la durée du travail, permettent de limiter l'impact de la crise sur l'emploi, puisque les entreprises réduisent immédiatement leur demande de travail, dans les mêmes proportions que la chute d'activité qu'elles enregistrent. Sur la base du Policy Brief 69 rédigé par le Département Analyse et Prévision de l'OFCE, nous retraçons brièvement les conséquences de cette crise sur l'emploi au cours du mois d'avril et soulignons que l'impact final sur l'emploi salarié apparaît in fine, du moins en Europe, très faible au regard des pertes potentielles d'emplois liées à la crise (estimées à entre 30 et 40 % de l'emploi total en avril dans la majorité des pays étudiés), notamment grâce au dispositif du chômage partiel. Faute d'un dispositif similaire, les États-Unis connaissent de très fortes destructions d'emplois salariés, qui s'élèvent à 14,6 % de l'emploi total salarié, contre 4,4 % en Allemagne, 2,8 % au Royaume-Uni et 0,9 % en France.

L'impact du confinement sur l'emploi pendant la crise Covid19 – avril 2020. 

De la baisse de la demande de travail salarié aux destructions d'emplois salariés (en million)

Graphique : De la baisse de la demande de travail salarié aux destructions d'emplois salariés (en million)

Source : Blog de l'OFCE, 2 juillet 2020.

Lecture : En France, sur un peu plus de 8 millions de salariés dont l'emploi a été affecté par la crise de la Covid-19 en avril (baisse de la demande de travail), 1,1 million étaient en arrêt de travail pour garde d'enfant, 6,5 millions en activité partielle, 0,6 million ont vu leur emploi maintenu et 0,2 million ont perdu leur emploi.

N.B. : En Allemagne, la demande de travail a été moins affectée par la crise de la Covid-19 que dans les autres pays, en raison de la spécialisation allemande dans l'industrie manufacturière. L'importance des destructions d'emplois salariés s'explique par les 1,5 million de minijobs, salariés non éligibles au dispositif du chômage partiel. Les minijobs représentent en effet 80 % des 1,8 million d'emplois salariés perdus.

Voir aussi cette autre publication de l'OFCE :

Bruno Ducoudré, Le recours au chômage partiel dans la crise. Blog de l'OFCE, 22 avril 2020.

Résumé : Face à l'urgence de la crise sanitaire et pour aider les entreprises à faire face aux conséquences des mesures de confinement et de fermeture administrative des commerces non essentiels, le gouvernement français a largement étendu le dispositif de chômage partiel : ouverture du dispositif à des salariés auparavant non éligibles (VRP, journalistes pigistes, …) et prise en charge de l'indemnité de chômage partiel jusqu'à 4,5 smic horaire, rétroactivité et extension des délais de dépôt des demandes. Où en-est-on du recours à ce dispositif par les entreprises ?

Graphique : Salariés en chômage partiel (%) par secteurs d'activité en France