Le renouvellement de l'Assemblée nationale après les élections législatives de juin 2017.

C'est une Assemblée inédite depuis les débuts de la Ve République en 1958 qui siègera à partir de fin juin 2017. La chambre basse élue le 18 juin, avec un taux d'abstention record (57%), est renouvelée aux trois quarts. Les partis traditionnels en ressortent affaiblis et une proportion importante de nouveaux ou nouvelles venu-e-s font leur entrée au Palais Bourbon. 94% des députés de la France insoumise, 91% de ceux du MoDem, 90% de ceux de la République En Marche ! n'ont jamais été parlementaires auparavant. Par ailleurs, la nouvelle Assemblée est rajeunie (plus de la moitié des parlementaires ont moins de 50 ans, 28 ont moins de 30 ans) et plus paritaire (les femmes représentent presque 40% des élus, un record). Conséquence du rajeunissement, les députés retraités sont moins nombreux au profit des jeunes actifs. L'Assemblée nationale est-elle pour autant davantage représentative des citoyens français ? Pas vraiment au vu de sa composition par catégories socioprofessionnelles : les catégories supérieures y restent largement surreprésentées et parmi elles les cadres d'entreprises, les professions libérales et les chefs d'entreprises sont plus nombreux qu'auparavant, au détriment des cadres de la fonction publique et des catégories moyennes. Seulement un ouvrier, une petite vingtaine d'employés et un employé à la retraite siègeront dans l'hémicycle, si l'on s'en remet à la liste des députés diffusée sur le site de l'Assemblée nationale. Ce rapide panorama de la composition sociologique de l'Assemblée nationale devra cependant être affiné par des études plus approfondies des biographies des députés élus en juin 2017.

Composition de l'Assemblée nationale élue en juin 2017 par groupe politique

Source : "Élections législatives françaises de 2017", Wikipedia [consulté le 29 juin 2017]

Composition de l'Assemblée nationale par sexe, âge, catégorie professionnelle, expérience en tant que parlementaire, en 2012 et en 2017

(1) Cadres d'entreprise, cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques, professions libérales et assimilés, chefs d'entreprise de 10 salariés et plus, anciens cadres et professions intermédiaires.
(2) Les données diffusées sur le site de l'Assemblée nationale ou le Ministère de l'intérieur, qui reposent sur les auto-déclarations des élus, comportent de nombreuses approximations ou erreurs. Seule une étude détaillée des biographies des députés permettra de connaître avec exactitude la répartition des élus par CSP.

Sources : Site de l'Assemblée nationale, Cevipof ENEF et Le Monde.

Pour en savoir plus :

• "Élections législatives 2017 : un renouvellement parlementaire inédit depuis 1958", Cevipof, L'enquête électorale française : comprendre 2017, Note #40, vague 15, juin 2017.

par Sylvain Brouard, Directeur de recherche, Fondation nationale des sciences politiques.

Résumé : Suite aux élections législatives de 2017, la note détaille le renouvellement qui s'est opéré parmi les députés et le replace dans une perspective comparative. L'analyse atteste de la spécificité du renouvellement parlementaire au sein de la XVème législature, d'une ampleur bien supérieure à ceux observés lors des différentes alternances, et qui ne trouve d'équivalent, sous la Ve République, que lors de la 1ère législature en 1958.

• "Mandats, professions, études des députés… la nouvelle Assemblée en douze infographies", Le Monde, Les décodeurs, 26 juin 2017. Un portrait des élus qui siégeront dans l'Hémicycle.

par Maxime Vaudano et Pierre Breteau.

Résumé : Combien d'élus ont-ils déjà une expérience en politique ? Quels diplômes ont-ils ? Le Monde a enquêté sur les 577 nouveaux députés qui siégeront pendant cinq ans.

• Sur le site de l'Assemblée nationale : Les 577 députés élus en juin 2017 (notices et portraits, répartition par sexe, tranche d'âge, catégorie socioprofessionnelle, famille socioprofessionnelle, etc.).