L'économie des crypto-« monnaies ». BNP Paribas. Mars 2020.
Conjoncture, février 2020, publié le 11 mars 2020.
par Laurent Quignon.
Résumé
On dénombrerait, selon les sources, entre 1600 et 3000 crypto-« monnaies » à l'échelle mondiale. Ces crypto-actifs peinent à remplir les trois fonctions économiques d'une véritable monnaie et ne peuvent donc pas être considérées comme telle. Si leur degré de développement – somme toute modeste – en limite aujourd'hui les effets économiques, leur expansion pourrait présenter des risques en matière de transmission de la politique monétaire, de création monétaire et de stabilité financière. Plusieurs banques centrales voient dans l'introduction de « monnaies digitales de banque centrale » (MDBC) une réponse à ces enjeux. Or, loin d'être de simples substituts aux crypto-«monnaies » privées, ces MDBC présentent des risques qui leurs sont spécifiques en matière de stabilité financière, en particulier celui de ruée bancaire « digitale ». L'éventualité de leur introduction et leurs modalités doivent, à notre sens, faire l'objet d'une analyse méticuleuse.
Sommaire
- Des caractéristiques communes
Un caractère virtuel
La technique de la cryptographie
- Taxinomie des crypto-actifs
Les crypto-actifs de première génération (de type bitcoin)
Les stable coins
Le cas particulier des tokens
- Que dit la théorie économique?
Les trois fonctions traditionnelles de la monnaie
La «concurrence des monnaies» dans la pensée Hayekienne
Quel impact sur la politique monétaire ?
- Quelques ordres de grandeur
- Que penser des monnaies digitales de banque centrale (MDBC)?
Les arguments
Les risques encourus
Des caractéristiques encore fluctuantes
MDBC de détail
MDBC de gros
- Encadré : La blockchain
Source : L. Quignon, L'économie des crypto-« monnaies ». BNP Paribas, Conjoncture, février 2020.
« À l'image de l'effondrement de la valeur du bitcoin après le pic atteint en décembre 2017, la forte volatilité de la valeur des premiers crypto-actifs a cristallisé l'essentiel des critiques quant à leur capacité à remplir la fonction de « réserve de valeur » et à constituer des actifs peu risqués pour leurs utilisateurs. »