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Les discriminations à l'embauche selon l'origine dans les grandes entreprises. Dares. Décembre 2016.

Publié le 15/12/2016

Après le rapport de Yannick L'Horty sur "Les discriminations dans l'accès à l'emploi public" (juin 2016), une opération de "testing" menée par ISM CORUM pour la Dares a cherché à estimer les pratiques discriminatoires à l'embauche des entreprises privées. Celle-ci a consisté à examiner les risques discriminatoires liés à «l'origine maghrébine» supposée des candidats dans les recrutements d'une quarantaine d'entreprises de plus de 1000 salariés en France. Les résultats du testing font apparaître que des écarts de traitement au détriment des candidatures «maghrébines» des deux sexes s'observent aussi bien pour les recrutements d'employés que pour ceux de managers.

"Discrimination à l'embauche selon «l'origine» : que nous apprend le testing auprès de grandes entreprises ?", Dares Analyses n°076, décembre 2016.

par Fabrice Foroni (ISM Corum), Marie Ruault et Emmanuel Valat (Dares).

Résumé

Afin de mesurer les risques discriminatoires liés à «l'origine», les recrutements d'une quarantaine de grandes entreprises ont été testés entre avril et juillet 2016. Il s'agissait de répondre à des offres d'emploi, en proposant à chaque fois deux candidatures rigoureusement équivalentes au niveau de leurs compétences professionnelles et qui ne variaient qu'en raison de l'origine évoquée par la consonance de leurs noms et prénoms. Chaque entreprise a été testée entre 30 et 40 fois, de manière à disposer de résultats exploitables pour chacune d'elles. Au total, 1 500 tests ont ainsi été réalisés, soit l'envoi de 3 000 candidatures.

Les résultats globaux montrent que les recruteurs ont été plus souvent intéressés par les candidatures «hexagonales» que par les candidatures «maghrébines» : le taux de réponses positives est respectivement de 47% et 36% des candidatures envoyées, soit un écart moyen de 11 points.

Cet écart significatif de traitement selon «l'origine» du candidat se retrouve pour les hommes comme pour les femmes et pour les postes d'employés comme de managers. Les résultats varient d'une entreprise à l'autre, y compris au sein d'un même secteur. Si l'égalité de traitement a été le plus souvent appliquée par la majorité des 40 entreprises testées, les résultats de 12 d'entre elles présentent des écarts statistiquement significatifs en défaveur des candidatures «maghrébines», qui vont de 15 points (43% des recruteurs intéressés par la candidature «hexagonale» contre 28% pour la candidature «maghrébine») à 35 points (75% contre 40%).