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Les filles délinquantes, victimes et/ou coupables ? Cesdip. Novembre 2016.

Publié le 15/11/2016

Cette publication du Cesdip (Centre de recherches Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales) est très intéressante pour traiter la partie "Contrôle social et déviance" en classe de première. Elle permet d'illustrer les notions d'étiquetage (cas des «Roumaines» par exemple) et de carrière déviante (description des parcours biographiques et institutionnels des jeunes délinquantes et processus de socialisation lors de ces parcours). Des extraits d'entretiens et les neuf portraits détaillés des «mauvaises filles d'aujourd'hui» figurant dans le rapport complet peuvent servir de supports à des activités en classe.

L'enquête qualitative à l'origine de cette publication, qui mêle une approche sociologique et une approche psychologique, montre qu'il n'existe pas de singularité féminine dans les actes délinquants, mais «si singularité il y a, elle est à rechercher dans la réaction sociale qu'elle suscite». Les auteur-e-s soulignent le caractère genré du contrôle social exercé par les institutions sur les jeunes filles violentes ou délinquantes, celles-ci étant à la fois plus protégées que les garçons des sanctions pénales et plus sous le contrôle social de la protection de l'enfance, hormis un petit nombre d'entre elles qui apparaissent au contraire plus sévèrement punies.

Questions pénales n°XXIX.3, novembre 2016.

par Dominique Duprez (sociologue, directeur de recherche CNRS au CESDIP), Élise Lemercier (maîtresse de conférences en sociologie, DySoLa Université de Rouen) et  Cindy Duhamel (psychologue PJJ, doctorante Université de Rouen).

Résumé

Lorsque nous rencontrons ces jeunes filles, elles sont suivies par la protection judiciaire de la jeunesse en milieu ouvert, et/ou font l'objet d'une mesure de placement pénal ou d'emprisonnement. Ayant eu accès à celles qui ont fait l'objet d'un étiquetage, nous ne prétendrons pas ici éclairer l'ensemble des parcours délinquants des filles, d'autant plus qu'elles sont, en général, plus longuement maintenues dans des parcours de protection de l'enfance que les garçons.

Cette recherche rompt avec une perception stéréotypée de la délinquance féminine comme étant le fait de victimes passives et/ou instrumentalisée par des hommes, et où leurs actes de délinquance sont attribués à une supposée «absence de féminité». S'inscrivant dans un renouveau des analyses de la délinquance par une approche en termes de genre, notre démarche met l'accent sur les processus de (re)production du féminin et du masculin et des rapports de pouvoir qui les sous-tendent. Cette étude se distingue également par sa double approche sociologique et psychologique afin de mieux déconstruire les discours pseudo-psychologiques sur leur supposée «nature féminine» ou «absence de féminité».

Pour aller plus loin :

Rapport de recherche : Analyse de la délinquance des filles mineures et de leur prise en charge, Rapport final de la recherche réalisée avec le soutien de la Mission de recherche Droit et Justice, Ministère de la justice, Ed. CESDIP, 2016.