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Les revenus et le patrimoine des ménages. Édition 2018. Insee. Juin 2018.

Publié le 12/06/2018

Les revenus et le patrimoine des ménages - Insee Références - Édition 2018, 5 juin 2018.

Version imprimable du numéro complet.

L'Insee présente avec Les revenus et le patrimoine des ménages les principaux indicateurs et des analyses sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine des ménages.

L'édition 2018 propose une vue d'ensemble qui fait le point sur les évolutions du niveau de vie, des inégalités de revenus et de la pauvreté monétaire entre 2008 et 2015. Elle retrace également l'évolution du taux de pauvreté sur longue période (depuis les années 1970), ainsi que celle des inégalités de patrimoine depuis une vingtaine d'années. Quatre dossiers proposent un focus sur les très hauts revenus en France et des études sur le soutien financier apporté aux jeunes adultes par leurs parents, l'évolution de l'accès à la propriété depuis 2004, les transmissions de patrimoine en France et dans les autres grands pays de la zone euro. Enfin, 37 fiches thématiques complètent ces analyses en fournissant les derniers chiffres essentiels, commentés et illustrés, sur les revenus, le niveau de vie, la pauvreté, le patrimoine et l'endettement.

Sommaire

Vue d'ensemble

Inégalités de niveau de vie et pauvreté en 2015 et sur longue période

Principaux résultats : Depuis le début de la crise économique de 2008, le niveau de vie médian a globalement stagné en France (cf. graphique 1). En 2015, il s'élève à 20 300 euros annuels, soit un niveau légèrement inférieur à celui de 2008. Les inégalités de revenus sont restées stables entre 2008 et 2015 (D9/D1 autour de 3,5 ; Indice de Gini autour de 0,29), alors qu'elles ont augmenté dans la majorité des pays de l'Union européenne.

Le seuil de pauvreté monétaire (60% du niveau de vie médian) s'établit à 1 015 euros mensuels. 14,2% de la population vit sous ce seuil de pauvreté, un des niveaux les plus bas de l'UE (cf. graphique 2). Les chômeurs ont le plus fort taux de pauvreté (37,3%).

Le taux de pauvreté s'est fortement réduit de 1970 à 1990 en France, notamment grâce à l'amélioration de la situation des retraités, dont le taux de pauvreté a été divisé par plus de deux. Sur la même période le taux de pauvreté a augmenté d'un tiers pour les actifs (hors travailleurs indépendants), en partie du fait de la hausse du chômage. Les taux de pauvreté se sont ainsi rapprochés entre les retraités, les indépendants et les autres actifs. Le taux de pauvreté a ensuite connu des évolutions de moindre amplitude. Il est légèrement remonté sous l'effet de la crise de 2008. Depuis vingt ans, les retraités sont moins exposés à la pauvreté que les actifs (cf. graphique 3). Parmi ces derniers, les cadres sont les moins exposés (5,3% en 2015) et les agriculteurs les plus exposés (24,7%). Le fait marquant de ces vingt dernières années est surtout le développement de la pauvreté des familles monoparentales.

Entre 1998 et 2015, le patrimoine double, mais diminue pour les 20% les moins dotés

Principaux résultats : Contrairement aux inégalités de revenu, les inégalités de patrimoine se sont accrues en moyenne entre 1998 et 2015, malgré une légère baisse depuis 2010. Les ménages les mieux dotés ont bénéficié d'une valorisation de leur patrimoine immobilier et financier entre 1998 et 2010 (un doublement en euros courants pour les 70% les mieux dotés), tandis que celui-ci a diminué pour les 20% des ménages les moins dotés (cf. graphique 4).

Dossiers

Les très hauts revenus en 2015 : 1% de la population perçoit 7% des revenus et 30% des revenus du patrimoine déclarés

Principaux résultats : Les très hauts revenus correspondent aux 1% de la population la plus aisée. Leur revenu initial par unité de consommation est supérieur à 106 210 euros en 2015 en France (cf. graphique 5), soit un revenu mensuel supérieur à 8 850 euros pour une personne seule et à 18 590 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans. Le centième de la population la plus riche gagne près de sept fois plus que l'ensemble de la population et perçoit 6,8% de la masse des revenus (5,3% après redistribution). Elle déclare 30% des revenus du patrimoine et contribue à 25% du total de l'impôt sur le revenu. La moyenne d'âge des très hauts revenus est de 59 ans. Il s'agit souvent de couples sans enfant (37%) et d'habitants de Paris ou dans les Hauts-de-Seine (30%).

Combien coûte un jeune adulte à ses parents ?

Principaux résultats : En 2014, les ménages de parents d'un jeune âgé de 18 à 24 ans déclarent l'aider dans huit cas sur dix, à hauteur de 3 670 euros en moyenne par an. Cela représente un effort global de 8% du total de leurs revenus disponibles. Cet effort s'élève à 15% lorsque le jeune est étudiant et dispose d'un logement autonome mais revient régulièrement chez ses parents (semi-cohabitant). Il dépasse les 20% et les 6 000 euros en moyenne par an, lorsque le jeune étudiant, non-cohabitant ou semi-cohabitant, suit une formation longue dans l'enseignement supérieur.

Les aides financières et dépenses pour le jeune adulte sont cinq fois plus élevées pour les 10% des ménages de parents les plus aisés relativement aux 10% les plus modestes (7 050 euros contre 1 310 euros). Cependant, malgré le versement de prestations sociales (bourses d'étude, aides au logement), les parents les plus modestes doivent fournir un effort proportionnellement plus important, égal en moyenne à 13% de leur revenu disponible (cf. graphique 6). Les écarts de taux d'effort ne résultent pas d'un pur effet de revenu : à revenus constants, les parents cadres fournissent un effort supérieur de 50% aux autres ménages, signe de stratégies de reproduction sociale par la poursuite d'études longues et l'accès à des filières sélectives.

Achat d'une résidence principale : entre 2004 et 2015 la crise est passée par là

Principaux résultats : En France en 2015, 60% des ménages sont propriétaires de leur résidence principale et 8% sont des acquéreurs récents. Les acquéreurs récents sont plutôt jeunes, vivant en couple avec enfants, avec un niveau de vie supérieur à la médiane. Avec la crise de 2008, malgré les mesures de soutien à l'acquisition d'un logement, la probabilité d'achat des ménages s'est réduite entre 2004 et 2015. Mais les héritages et surtout les donations ont joué positivement sur l'achat d'une résidence principale (cf. graphique 7). Entre 2010 et 2015, toutes choses égales par ailleurs, les ménages les plus pauvres voient leur probabilité d'achat se redresser légèrement, grâce à l'assouplissement des conditions de crédit et aux aides à l'emprunt. Celle des ménages comptant au moins un chômeur a en revanche été divisée par deux sur la même période. Le recul de l'accession récente à la propriété entre 2004 et 2010 s'explique principalement par une évolution des comportements ou une réduction des possibilités d'achat des ménages. Entre 2010 et 2015, c'est surtout l'évolution de la structure de la population, notamment son vieillissement, qui contribue à cette réduction.

Des transmissions de patrimoine plus fréquentes mais de montants plus faibles en France que dans les autres grands pays de la zone euro - une comparaison fondée sur les données de l'enquête européenne HFCS

Principaux résultats : Les transmissions d'actifs entre les générations (donations ou héritages) affectent significativement les niveaux d'accumulation de patrimoine des ménages. Tout au long du cycle de vie, le patrimoine net médian des ménages héritiers ou donataires est supérieur à celui des ménages n'ayant bénéficié d'aucun transfert.

Les transferts de patrimoine bénéficient à 27% des ménages en Allemagne, 30% à 35% en Espagne et en Italie et 45% en France. La France se distingue par une plus large diffusion des transferts (cf. graphique 8), mais aussi par des montants transmis en moyenne plus modestes, par contraste notamment avec l'Italie (cf. tableau 1). Les transmissions sous forme d'argent sont plus fréquentes en France que les transmissions sous forme de bien immobilier (63% contre 37%). Dans les autres pays, ces proportions sont inversées. Ainsi, la réception de logements concerne une large majorité des ménages bénéficiaires de transferts en Italie (86 %) et en Espagne (%). La France est aussi le pays où l'on hérite le plus tard en moyenne (44 ans).

Ces spécificités peuvent s'expliquer par des particularités socio-démographiques et culturelles (le poids important des ménages propriétaires et les maternités plus tardives en Italie et en Espagne, le départ plus tardif des enfants du domicile familial en Espagne, etc.), ainsi que par les règles fiscales nationales (les très faibles taux de taxation sur les donations et héritage en Italie, la fiscalité plus lourde en France sur les biens immobiliers, etc.).

Les donations, perçues à un âge plus précoce que les premiers héritages, tendent à accroître plus rapidement le patrimoine des ménages bénéficiaires. Elles sont plus concentrées chez les ménages appartenant aux catégories supérieures de revenus et chez les ménages plus diplômés, notamment en France et en Allemagne.

Fiches

Revenus : 24 fiches sur les revenus des ménages (y compris les très hauts revenus), les prestations sociales, les niveaux de vie, la pauvreté (monétaire et en condition de vie).

Patrimoine : 13 fiches sur le patrimoine (y compris les hauts patrimoines), l'endettement et le logement.

Annexes : Sources et méthodes - Glossaire – Sigles

Graphiques extraits de la publication :

Graphique 1 : Le niveau de vie médian stagne en France depuis 2008

Source : Insee Références – Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2018

 

Graphique 2 : La France a un des taux de pauvreté monétaire les plus bas de l'Union européenne

Source : Insee Références – Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2018

 

Graphique 3 : Les taux de pauvreté par statut d'activité se sont rapprochés depuis 1970, les retraités sont désormais les moins exposés à la pauvreté

Source : Insee Références – Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2018

 

Graphique 4 : Entre 1998 et 2015, la valeur du patrimoine des ménages double, mais diminue pour les 20% les moins dotés

Source : Insee Références – Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2018

 

Graphique 5 : Revenus du centième de la population la plus riche en France

Source : Insee Références – Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2018

 

Graphique 6 : Aide financière moyenne des parents des jeunes adultes en valeur absolue et relative, selon le niveau de vie des parents

Source : Insee Références – Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2018

 

Graphique 7 : Recevoir un héritage ou une donation facilite l'acquisition d'un logement

Source : Insee Références – Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2018

 

Graphique 8 : Une large diffusion des transferts en France sous forme d'héritages ou de donations...

Tableau 1 : ... mais pour des montants moyens plus faibles

Source : Insee Références – Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2018

 

Les précédentes éditions de la publication "Les revenus et le patrimoine des ménages" :

Edition 2016.
Edition 2014.
Edition 2013.
Edition 2012.