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Panorama des salaires minimaux dans les économies avancées. DG Trésor. Février 2019.

Publié le 28/02/2019

Trésor-Éco n°236, 26 février 2019.

par Haroun Ba, Carole Hentzgen, Emma Hooper.

Résumé

La plupart des grandes économies avancées sont dotées d'un salaire minimum. En Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni, il est unique comme en France. Au Japon et aux États-Unis, des seuils minimaux sont fixés au niveau local. En Italie, il n'y a pas de salaire minimum légal. Par ailleurs, des différences s'observent dans les modalités de fixation et les caractéristiques du salaire minimum. Ainsi, l'âge de plein droit varie de 16 ans en Espagne à 25 ans au Royaume-Uni. Les règles de valorisation diffèrent également : beaucoup revalorisent leur salaire minimum une fois par an, en Allemagne les hausses sont décidées tous les deux ans, alors qu'aux États-Unis elles sont bien plus espacées car il n'existe pas de règle de revalorisation (la dernière au niveau fédéral remontant à 2009).

En comparaison avec les grandes économies avancées, le salaire minimum horaire français est demeuré à un niveau relativement élevé depuis 2000 (cf. graphique). Divers dispositifs ciblés sur les bas salaires (allégements généraux, crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, pacte de responsabilité et de solidarité) ont cependant permis d'en alléger le coût pour les employeurs.

Les études internationales montrent que les effets macroéconomiques du salaire minimum sont variables d'un pays à un autre sur l'emploi total, mais négatifs sur l'emploi des jeunes. Les effets des modifications du salaire minimum dépendent de son niveau initial : s'il est faible, une hausse est susceptible d'augmenter l'emploi, mais s'il est déjà élevé, une hausse réduit l'emploi.

Les effets d'une hausse du salaire minimum sur la productivité dépendent du contexte. Elle peut contribuer à une amélioration de la productivité, en motivant les salariés ou en favorisant la formation. Toutefois, ces effets dépendent beaucoup de la qualité et de l'accès aux dispositifs de formation continue.

Enfin, le salaire minimum a contribué à la réduction des inégalités salariales dans les économies avancées mais ne constitue pas le meilleur outil pour lutter contre les inégalités et la pauvreté. Les politiques fiscales et les transferts sociaux semblent mieux adaptés à cet objectif que la revalorisation du salaire minimum.

Sommaire

1. L'analyse comparée des salaires minimaux dans les principaux pays avancés met en évidence une grande diversité de caractéristiques et de trajectoires

1.1 Les salaires minimaux dans les économies avancées sont soumis à des cadres légaux plus ou moins contraignants
1.2 Le niveau et la trajectoire des salaires minimaux bruts sont contrastés
1.3 Afin de limiter les effets du salaire minimum sur le coût du travail, des allègements de cotisations ont été mis en place en France

2. Les études sur le salaire minimum ont mis en avant des effets macroéconomiques contrastés sur l'emploi, la productivité, les inégalités et la pauvreté

2.1 Les effets du salaire minimum sur l'emploi total sont difficiles à mettre en évidence, mais sont toutefois plutôt négatifs concernant les jeunes
2.2 Les effets d'une hausse du salaire minimum sur la productivité sont très dépendants du contexte national, en particulier de la qualité et de l'accès aux dispositifs de formation
2.3 Dans les grandes économies avancées le salaire minimum n'est pas toujours le meilleur outil pour lutter contre la pauvreté

Encadrés :

1. Les Ein-Euro-Jobs en Allemagne
2. Plusieurs pays mènent une politique de hausse marquée du salaire minimum

 

Quelques graphiques extraits de la publication :

En éliminant les différences de niveaux de prix entre les pays (parité de pouvoir d'achat – PPA), le salaire minimum français horaire est supérieur à celui de l'Espagne, du Japon (moyenne nationale) et des États-Unis (niveau fédéral), et est proche de celui de l'Allemagne et du Royaume-Uni, tout en restant supérieur :

Graphique Salaire minimum horaire en parité de pouvoir d'achat dans 6 pays avancés (PPA, montant bruts, mai 2018)

Comparaison des différents salaires minimaux nets et du coût du travail au niveau du salaire minimum :

Graphique Coût du travail au niveau du salaire minimum horaire (niveau nominal, 2017)

Note : Pour la France, la barre «cotisations sociales salariés» inclut la CSG-CRDS. France (législation fin d'année 2019) représente le niveau du salaire minimum de 2017, mais les cotisations sont calculées selon la législation qui entrera en vigueur au 1er octobre 2019. À cette date, les allègements de cotisation employeur sur les bas salaires seront renforcés de 4 points au niveau du salaire minimum. Par ailleurs, la CSG enregistre une hausse de 1,7 point depuis le 1er janvier 2018.

Source : Trésor-Éco n°236, février 2019.