Quels prénoms les immigrés donnent-ils à leurs enfants en France ? INED. Avril 2019.
Population et Sociétés n°565, 10 avril 2019.
par Baptiste Coulmont et Patrick Simon.
Présentation
Les prénoms donnés par les immigrés à leurs enfants, et ceux que reçoivent à la génération suivante leurs petits-enfants, sont-ils puisés dans le registre des prénoms des pays d'origine, ou sont-ils au contraire similaires à ceux donnés par la population majoritaire ? Analysant les données de l'enquête Trajectoires et Origines, Baptiste Coulmont et Patrick Simon décrivent la transmission des prénoms d'une génération à l'autre dans les familles d'immigrés et ses variations selon les régions et cultures d'origine.
Résumé
Les prénoms donnés par les immigrés à leurs enfants nés en France reflètent l'héritage culturel ainsi que les normes dominantes, sachant que ces dernières évoluent : s'appeler Lina, Mila ou Inès pour les filles, Adam, Liam ou Ethan pour les garçons, autant de prénoms dans le top 20 en 2017 – alors que ces prénoms n'étaient quasiment pas choisis en France avant l'an 2000 – est une marque d'adoption des goûts dominants. La convergence entre population majoritaire et descendants d'immigrés ne se fait pas autour de prénoms typiquement «français», mais de prénoms internationaux auxquels tous et toutes peuvent s'identifier. Pour les enfants ou petits-enfants d'immigrés d'origine maghrébine, des prénoms arabo-musulmans continuent en partie à être donnés ainsi que de nouveaux prénoms (Yanis, Rayane ou Lina) perçus comme d'origine maghrébine par la population majoritaire.
Sommaire
- Dis-moi comment tu t'appelles, je te dirai d'où tu viens
- Le prénom comme marqueur de transformation culturelle
- La religion a-t-elle une influence ?
Encadré : Source et méthodes
- L'enquête Trajectoires et Origines (TeO) (2008, Ined-Insee)
- Le classement des prénoms
Source : INED, Population et Sociétés n°565, avril 2019