Qui croit à l'égalité des chances et à la méritocratie en France. CEVIPOF. Mars 2021.
par Luc Rouban.
Résumé
L'une des grandes promesses du macronisme était de relancer la mobilité sociale en prenant des mesures visant à faciliter la vie économique et à fluidifier les parcours professionnels. Au cœur du projet présidentiel d'Emmanuel Macron figurait l'idée que les réformes inspirées par des postures idéologiques de droite ou de gauche ne permettaient pas de sortir des ornières sociales ou organisationnelles qui bridaient l'activité comme les initiatives. On retrouve dans cette philosophie de l'action publique une pensée propre à la haute fonction publique française qui conduit l'État à libérer la société de ses propres entraves en modifiant les règles du jeu et en limitant la bureaucratie. Le social doit pouvoir se gérer tout comme on gère une entreprise en s'attachant à l'efficacité des mesures au-delà des querelles de principes. On retrouve donc dans le macronisme le fil rouge du progressisme déjà présent dans le giscardisme : promotion des classes moyennes, individualisation des parcours et, surtout, valorisation du mérite. Celui-ci a été célébré de manière parfois un peu brutale par Emmanuel Macron qui s'est plu à distinguer dans un discours « ceux qui avaient réussi et ceux qui n'étaient rien » sous les regards hilares de certains de ses ministres. Après quatre années au pouvoir, le macronisme a-t-il réussi à convaincre les Français que l'avenir leur était ouvert selon leur investissement personnel ? Qui croit à l'égalité des chances et à la méritocratie en France en 2021 ?
Sommaire
- La méritocratie est rarement reconnue en France
- Ce qui joue dans l'évaluation de la méritocratie
- Principe de justice et confiance dans les institutions
- Une forte demande d'égalité
Cliquez sur les images pour agrandir les graphiques
Source : Le Baromètre de la confiance politique / Vague 12, Sciences Po CEVIPOF, Note de recherche, mars 2021.